Caractéristiques
- Titre : Trauma
- Réalisateur(s) : Dario Argento
- Avec : Christopher Rydell, Asia Argento, Piper Laurie, Brad Dourif...
- Editeur : Extralucid Films
- Date de sortie Blu-Ray : 16 décembre 2022
- Date de sortie originale en salles : 10 août 1994
- Durée : Version cinéma : 104 minutes / Version longue : 109 minutes
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- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 4,5/5
Trauma a été tourné en pellicule 35MM (pas plus d’information), le film a été restauré en 4K à l’occasion de cette édition et le Blu-ray, au format respecté 2.35:1, s’avère excellent même s’il comporte des défauts. Concernant la définition, le résultat est très bon la plupart du temps, mais celle-ci peut baisser sur certains plans, avec un grain un peu plus présent sur 2-3 plans, sans que cela ne gêne la vision. En tout cas, en ce qui concerne le grain, celui-ci est présent de façon homogène et se révèle assez fin, et non figé. La plupart des défauts de pellicule ont été gommés. Il ne reste que quelques légers défauts, mais rien de bien grave. Par contre, là encore sur quelques plans (on pense que ce sont ceux ajoutés pour la version longue), l’image est assez instable. On voit tout de même, clairement, qu’un travail assez minutieux a été réalisé sur ce titre.
Pour le reste, les détails sur les visages (le maquillage de Piper Laurie ou encore le maquillage d’effets spéciaux lors des meurtres), costumes et décors sont bons. Les couleurs sont bonnes et saturées comme il faut. Même si cela est moins mis en avant que sur les films italiens du réalisateur, il y a tout de même une prédominance de rouge. Les contrastes sont également de qualité. Les noirs sont assez profonds, mais parfois bouchés. Rien de bien grave pour autant. Avec tout ceci, on remarque plus de détails. On retiendra la scène dans le jardin, de nuit, où Aura retrouve ses parents décapités. La scène gagne clairement en détails. La profondeur de l’image est également bonne. Un master HD très satisfaisant, même s’il comporte quelques défauts, et une restauration à la hauteur du film. Aucun problème de compression n’a été détecté lors du visionnage. Le débit moyen image est de 26,4 MBPS.
Son : 2,5/5
Extralucid Films (Moon 44) nous propose deux pistes en LPCM 2.0. Il faut préciser que le mixage original était en stéréo, il est donc logique d’avoir des pistes en 2.0. Celles-ci sont puissantes comme il faut, biens réparties sur les deux canaux, avec la musique et les effets correctement mixés. Les effets, surtout lors des meurtres ou quand il pleut, sont bien mis en avant. Les dialogues sont clairs pour la version originale. Pour la version française, le doublage est bon. Le volume de ce dernier est un peu haut, mais il n’étouffe pas le mixage original. Deux bonnes pistes en 2.0. Le débit moyen/max de ces pistes est de 1,9 MBPS. (NB : le système de notation pour le son est aussi basé sur les différents formats de pistes qui existent actuellement et donc, malgré que ce soit deux bonnes pistes, nous ne pouvons pas mettre plus que la note indiquée).
Bonus : 4,5/5
Le coffret contient un livret de 48 Pages et voici les bonus qui sont inclut dans cette édition
- Entretien inédit avec Dario Argento (23′)
- Analyse du film par Jean-Baptiste Thoret (41′)
- Portrait de Tom Savini par David Scherer (24′)
- Retour sur le film avec Asia Argento et Yves Montmayeur (18′)
- Dialogue avec Dario Argento à la Cinémathèque Française (69′)
- Making-of (8′)
- Visite des décors de Trauma (11′)
Nous commençons les bonus avec Entretien inédit avec Dario Argento dans lequel le cinéaste raconte l’anecdote qui l’a poussé à faire Trauma, la préparation de sa fille, Asia, pour le rôle d’Aura, des anecdotes sur Piper Laurie, sa relation à la religion, la peinture, l’architecture, les actrices américaines, la politique, son côté social et la réhabilitation du film. Une interview sympathique du réalisateur. L’Analyse du film par Jean-Baptiste Thoret (historien du cinéma et réalisateur) revient sur la filmographie d’Argento, l’expérience de la conception de Trauma, le casting du film, la réalisation, l’intrigue – il analyse d’ailleurs des scènes de façon chronologique et les thèmes de Trauma. Une bonne analyse complète du long-métrage. Le Portrait de Tom Savini par David Scherer (maquilleur SFX) revient sur les début du maquilleur, ses inventions, la marque Savini, sa carrière d’acteur, le travail avec Argento et la transmission de son savoir. Passionnant.
Dans Retour sur le film avec Asia Argento et Yves Montmayeur, l’actrice et fille du réalisateur revient, dans cette featurette datant de 2003, sur sa présence au casting du film, sur l’anorexie, le côté « hitchcockien » de Trauma, le tournage, le casting et les thèmes du film. Une discussion honnête et sympathique. Le Dialogue avec Dario Argento à la Cinémathèque Française, animé par Jean-François Rauger après une projection des Frissons de l’Angoisse. Il revient donc sur le succès de ce film, sa conception, la dimension biographique de ses films, le casting, des anecdotes de tournage ou de conception du film, sa filmographie, ses diversions, et il répond aussi à des questions du public. Une vraie master class du réalisateur, que des apprentis cinéastes devraient regarder. Le making-of, d’époque, est bien trop court pour être intéressant, mais reste un bon petit ajout. Enfin, la Visite des décors de Trauma est sympathique, car celle-ci se déroule deux semaines avant le tournage avec le réalisateur, sa fille et actrice, et le chef opérateur du long-métrage.
Conditions du test
- TV 4K UHD Sony KD-49XF7077
- Lecteur Blu-ray Samsung 4K UHD UBD-M8500
- Ampli Yamaha 4K UHD YHT-1840
Synopsis
Aura Petrescu, une jeune anorexique de 16 ans, s’évade d’un hôpital psychiatrique et rencontre David. Elle est ramenée à ses parents, mais le soir de leurs retrouvailles, ils sont assassinés, victimes d’un mystérieux tueur qui décapite ses victimes.
Le Film
Trauma est un giallo italo-américain réalisé par Dario Argento et sorti en 1993. Pour la première fois, le célèbre réalisateur transalpin travaille avec sa fille Asia, qui avait déjà participé à deux films produits par lui, Démons 2 (1986) et Sanctuaire (1989). Pour ce qui est du film proprement dit, il est considéré par certains comme un simple remake américain des Frissons de l’angoisse, réalisé lui-même par Argento en 1975, ou une simple tentative de déclinaison du Giallo à l’italienne avec certaines règles américaines (acteurs américain, lieux, intrigue….).
L’histoire nous fait suivre les pas d’Aura Petrescu, une jeune anorexique d’origine roumaine qui prend la fuite après avoir assisté à la décapitation de ses parents lors d’une séance de spiritisme. Elle trouve refuge auprès de David Parsons, un dessinateur employé par une station de télé locale. Les deux vont se lancer dans une enquête afin de confondre le tueur en série, qui les prend lui-même en chasse.
On ressent dans Trauma les premiers signes de la descente qualitative du maestro, alors qu’à cette époque il a déjà mis en boîte la plupart de ses chefs-d’œuvre que sont Suspiria, sa trilogie animalière ou encore Ténèbres et déjà commencé à modifier son style avec d’autres métrages tout aussi intéressants, comme Phénoména en 1985. Son passage outre-Atlantique avec Trauma signe bizarrement le tournant d’une carrière dans laquelle il ne retrouvera plus jamais le talent qui a précédé (bien qu’il réalisera encore certains métrages intéressants, comme par exemple le Syndrome de Stendhal avec à nouveau sa fille Asia et le Sang des innocents).
Trauma est sans conteste son plus mauvais film de l’époque car, s’il connaît certaines fulgurances, il possède également des failles à pratiquement tous les niveaux. En terme d’actorat, sa fille Asia n’a pas l’air d’être toujours dans son assiette, le jeune acteur qui lui donne la réplique, Christopher Rider, est plutôt bon dans son rôle, mais c’est la caractérisation de son personnage qui nous donne parfois du mal à le comprendre. Quant au reste du casting, surtout américain, (Piper Laurie, James Russo, Brad Dourif) il est à l’avenant et souvent très irrégulier en termes d’interprétation. Techniquement, là encore c’est assez ambivalent car si certains mouvements de caméra sont brillants et nous rappellent le talent de l’auteur, il en est d’autres qui frôlent la bizarrerie absolue et certaines coupes de montage relèvent de l’amateurisme, si bien qu’à certains moments, le film fait davantage penser à un direct-to-vidéo qu’à un film destiné à l’exploitation cinéma. Il en va de même pour la photographie, parfois belle, parfois laide. Quant aux musiques, sans pour autant être mauvaises, aucune ne s’avérera jamais mémorable contrairement aux bandes sons des Gobelins où celles du vieux complice d’Argento, Claudio Simonetti.
Au final le film Trauma s’il n’est pas dénué de certaines qualités, n’en reste pas moins un sujet d’amertume quand on le revoit aujourd’hui parce qu’il est la représentation de ce tournant inexplicable qu’a un jour vécu Dario Argento dans sa carrière, et qui a fait qu’il n’a plus jamais été lui-même ensuite. A voir par curiosité, sans plus. – Mark Wayne