[Critique] Beau is Afraid : l’anxiété d’Ari Aster

Caractéristiques

  • Titre : Beau is Afraid
  • Réalisateur(s) : Ari Aster
  • Scénariste(s) : Ari Aster
  • Avec : Joaquin Phoenix, Nathan Lane, Amy Ryan, Parker Posey, Stephen McKinley Henderson, Denis Ménochet...
  • Distributeur : ARP Selection
  • Genre : Aventure, Comédie, Drame
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 179 minutes
  • Date de sortie : 26 avril 2023
  • Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
  • Note du critique : 8/10

A la recherche de la mère

Après les succès critiques et au box-office de Hérédité et Midsommar, Ari Aster revient avec Beau is Afraid. Un long-métrage qu’il a écrit et réalisé au synopsis assez simple : Beau tente désespérément de rejoindre sa mère. Mais l’univers semble se liguer contre lui… Alors, le film est-il aussi simple que son synopsis ?

Évidemment, non. Le métrage est coupé en cinq parties. La première nous fait découvrir Beau, qui n’arrive pas à sortir de chez lui. Le monde imaginé par Aster est rempli de violence à l’extérieur, mais s’agit-il de l’imagination du personnage ou d’une réalité parallèle ? Il vous faudra le découvrir… Notre protagoniste doit donc aller voir sa mère mais, par un concours de circonstances, il ne peut plus y aller. Cette première partie nous présente le personnage de Beau et l’univers qui va nous être dépeint mais, surtout, un début de relation compliqué avec sa mère. La seconde partie met en scène ce qui peut être vu comme une famille d’adoption pour Beau alors qu’il cherche par n’importe quel moyen de revenir vers sa mère : celle-ci semble parfaite mais, ce n’est évidemment pas vraiment le cas.

Un récit initiatique décalé

image joaquin phoenix beau is afraid
Copyright Takashi Seida

Dans la troisième partie, Beau atterrit dans une compagnie théâtrale itinérante. Durant ce laps de temps, des souvenirs refoulés vont remonter le pousser à se poser des questions sur son père. La confrontation avec sa mère et son lot de révélations interviennent dans la quatrième partie. On vous garde la surprise de la cinquième et dernière partie…

Durant tout ce périple, les thèmes sont bien développés que ce soit la recherche de la mère, du père, la relation avec les parents en général (thème déjà développé dans Hérédité) ou encore la recherche de soi. Cette aventure est aussi remplie d’humour. C’est bien une comédie déjantée et décalée que nous avons là. Répliques, gags et situations absurdes dans un monde qui l’est tout autant déclenchent souvent des rires francs. De manière générale, la tonalité du film est différente de ce que nous avait proposé le réalisateur jusque-là.

Le réalisateur met également en avant le drame entourant le personnage de Beau et chaque étape de son voyage ne se fera pas sans difficultés. D’ailleurs, l’humour n’est jamais là pour désamorcer une situation dramatique, mais agit surtout en contre poids à la noirceur de l’intrigue, comme pour nous faire un petit clin d’œil et nous rappeler qu’il s’agit d’une fiction et que nous sommes là pour nous amuser. Et, clairement, de ce côté-là, le pari est réussi.

Mais, aussi schizophrène que soit le personnage de Beau, le film l’est tout autant car, au travers de cette comédie, on a l’impression de rentrer dans la tête du scénariste/réalisateur. On sent et on comprend parfaitement ses angoisses, même si cela passe parfois au travers de métaphores ou d’images assez marquantes…

Dans la tête d’Ari Aster

image nathan lane beau is afraid
Copyright Takashi Seida

La réalisation n’est pas en reste car, si le scénario est maîtrisé, l’exécution technique l’est tout autant, avec des imageries différentes pour chacune des parties (décalée pour la première, réaliste pour la seconde ou encore féérique et théâtrale pour la troisième, etc.), mais aussi différentes techniques utilisées, tout cela pour nous faire rentrer dans la tête de son personnage principal et nous montrer son monde fantasmé. On sent clairement que cette histoire lui tenait à cœur.

Alors oui, la durée avoisinant les trois heures est certainement trop longue et l’on pourrait facilement supprimer quinze à vingt minutes en milieu de métrage. Ce n’est pas que l’ennui se fait sentir mais, comme il n ‘y a quasiment pas de pause dans le film, le raccourcir un peu aurait été judicieux.

Enfin, la musique de Bobby Krlic (The Haxan Cloak) est différente selon les parties, mais accompagne parfaitement le film.

Joaquin Phoenix toujours au sommet

image zoé lister jones beau is afraid
Copyright Takashi Seida

Côté casting, Joaquin Phoenix est superbe dans le rôle de Beau. Un personnage complexe et complexé qu’interprète parfaitement l’acteur. L’ne de ses plus belles performances, qui lui vaudra très certainement plusieurs prix et qui prouve encore qu’il est l’un des meilleurs acteurs actuels.  Nathan Lane et Amy Ryan sont impeccables dans le rôle d’un couple qui prend Beau sous leur aile. Leur timing comique est irréprochable. Parker Posey a peu de temps à l’écran, mais elle sait clairement les mettre à contribution. Stephen McKinley Henderson est amusant dans le rôle d’un psy, même s’il surjoue parfois. Enfin, Denis Ménochet utilise son corps comme une arme dans un rôle de muet qui en impose où il parvient à faire rire juste d’un regard.

On ressort de Beau is afraid épuisé. Épuisé d’avoir rigolé, par la longueur du film, et par la prestation de Joaquin Phoenix. Un long-métrage à part aux thèmes traités de manière intéressante. Étrange, envoûtant et hilarant.

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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