Caractéristiques
- Titre : Star Trek : Picard
- Créé par : Alex Kurtzman, Michael Chabon, Akiva Goldsman et Kirsten Beyer
- Show runner(s) : Terry Matalas
- Avec : Patrick Stewart, Jeri Ryan, Michelle Hurd, Ed Speleers, Brent Spiner, Jonathan Frakes, Gates McFadden, LeVar Burton, Michael Dorn et Marina Sirtis
- Saison : 3
- Année(s) de diffusion : 2023
- Chaîne originale : Paramount +
- Diffusion françaisee : Paramount +
- Note : 7/10 par 1 critique
C’est un peu mieux…
Les saisons 1 et 2 de Star Trek : Picard étaient en demi teintes alors est ce que cette ultime saison du retour de notre capitaine bien aimé allait être meilleure? Cette fois Jean-Luc Picard et l’ancien équipage de l’USS Enterprise sont tourmentés par un nouvel ennemi mystérieux, Vadic. Alors oui, c’est mieux pour une principale raison. Cette saison n’est pas seulement celle de Picard mais aussi de tout l’équipage de l’Enterprise D et E. Comme nous le disions dans notre critique de la saison 1, l’équipage de « La Nouvelle Génération » (The Next Generation en VO abrégé TNG) n’avait pas eu de vraie fin sur grand écran avec le film Star Trek : Nemesis sorti en 2002. Celui-ci fut un échec critique et commercial, d’où le reboot de JJ Abrams. Cette saison 3 est donc le moyen de rectifier le tir. Cela passe évidemment par la nostalgie. Si vous êtes fan de la série et des films de TNG alors oui, clairement, vous serez comblé et satisfait du final, qui offre une belle porte de sortie à Picard & co, avec un petit rappel au final de la série en 1994.
Mais est-ce que la nostalgie suffit ? Pas vraiment. Le problème, comme pour les deux premières saisons, c’est que l’intrigue est trop étirée pour que cela devienne vraiment intéressant. Pourtant, il y avait de vraies bonne idées ici. En fait, les trois premiers et les trois derniers épisodes sont très bons. Le problème étant les quatre épisodes entre ceux-ci, qui ressemblent plus à du remplissage qu’autre chose. Cela fait pâtir le rythme de la saison. Peut être aurait-il mieux fallu des saisons plus courtes pour que le tout soit plus équilibré. Il est aussi dommage que le méchant de la saison, Vadic, ne soit au final qu’un sous fifre vers un grand méchant déjà vu et revu. Le retour des changeants et du Dominion aurait clairement pu être mieux exploité et, surtout, être mieux lié à des personnages de Star Trek : Deep Space Nine – ce qui n’est pas le cas ici, malheureusement. On pourra aussi noter certaines failles dans l’intrigue qui nous ont fait sauter de notre siège.
Des personnages développés avec soin
Mais le développement des personnages reste convaincant. Les liens familiaux, de sang ou autre, sont au centre de cette saison. Que ce soit Picard (Patrick Stewart, toujours parfait) qui découvre, nous le disons maintenant et ce n’est pas un spoiler car c’est dit dans les deux premiers épisodes, qu’il a un fils, Jack (Ed Speleers, assez convaincant) avec Beverly Crusher ( la superbe Gates McFadden), les problèmes de couple de Deanna et Riker (Marina Sirtis et Jonathan Frakes, dont l’alchimie est toujours présente) qui sont superbement résolus, La Forge (LeVar Burton, très professionnel) avec ses filles ou encore le retour de Data (Brent Spiner, qui prend clairement du plaisir à retrouver son personnage fétiche) qui doit se « battre » avec son frère Lore et qui a enfin atteint son but. Tout est centré sur ce thème là. Tous ces personnages sont bien développés et apportent des résolutions satisfaisantes. Seul Worf (Michael Dorn, toujours aussi amusant) est un petit peu mis de côté.
Concernant les autres personnages. Seven of Nine (Jeri Ryan, toujours parfaite) a enfin une intrigue à la hauteur de son personnage. Raffi (Michelle Hurd, un peu en dessous cette saison), est un peu mise de côté malgré une résolution de ses problèmes satisfaisante. En nouveau personnage, Liam Shaw (Todd Stashwick, vraiment impressionnant) est intéressant, même si on connaissait déjà quel serait son destin. Enfin, Vadic avait le potentiel d’être une grande méchante de la saga, surtout qu’elle est interprétée par Amanda Plummer, la fille de Christopher Plummer, grand méchant du film Star Trek VI : Terre Inconnue. Malgré une bonne interprétation de sa part, son personnage ne se révèle être qu’un méchant secondaire. Dommage ! On pourrait aussi parler des retours de Ro-Laren (Michelle Forbes, toujours flamboyante) ou du Professeur Moriarty (le toujours aussi fun Daniel Davis), mais ils ont trop peu de scènes pour que cela puisse être vraiment développé.
Une réalisation de qualité
Concernant la réalisation des épisodes, il n’y a pas vraiment grand chose à dire : ils sont bien réalisés pour une série TV. Comme pour les deux premières saisons, on sent clairement que le budget est là, que ce soit au niveau de la technique ou des effets spéciaux, qui sont clairement de qualité, voire limite plus cinématographiques que certains films actuels.
Concernant la musique, Jeff Russo laisse sa place à Stephen Barton et Frederik Wiedmann, qui jouent aussi sur la corde nostalgique en reprenant beaucoup, voire trop, de thèmes de la série et des films de La Nouvelle Génération, voire même des films de l’équipage original. On sent clairement qu’ils ont voulu jouer la carte de la sécurité. Cela fonctionne pour certaines grosses scènes qui tablent sur la nostalgie ; pour le reste, c’est assez moyen.
Une conclusion satisfaisante ?
Donc si, techniquement, il n’y a pas grand chose à redire, il n’en est pas de même côté scénario, même s’il y a une amélioration par rapport aux deux premières saisons et que nous avons là un vrai au revoir à cet équipage – ce qui demeure satisfaisant, surtout que la série s’achève là. Au final, le problème de la série dans son ensemble est le même que la postlogie Star Wars : les trois saisons ont été écrites par différentes personnes et cela se sent, que ce soit au niveau des thèmes ou des personnages.
Cela engendre un problème de taille : les incohérences entre les différentes saisons. Et, malheureusement, il y en a pas mal. Par exemple, la fin de la saison 2, avec les nouveaux Borg, n’a aucune incidence sur la saison 3 alors que, clairement, il devrait y en avoir. Alors, peut être, cela sera-t-il exploité dans une nouvelle série, mais il aurait fallu que cela le soit dans celle-ci. Autre problème sur ces trois saisons : le format des dix épisodes, clairement pas adapté. Peut être six épisodes par saison aurait été une meilleure option, c’est que ce nous pensons du moins. Est-ce que cela vaut le détour ? Oui malgré tout, si vous êtes fan de l’équipage de Star Trek : La Nouvelle Génération.
