Caractéristiques
- Titre : Un Parfait Inconnu
- Titre original : A Complete Unknown
- Réalisateur(s) : James Mangold
- Avec : Timothée Chalamet, Edward Norton, Elle Fanning, Monica Barbaro, Boyd Holbrook, Dan Fogler, Norbert Leo Butz et Scoot McNairy.
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Biopic, Drame, Musical
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 140 minutes
- Date de sortie : 29 janvier 2025
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage co-écrit et réalisé par James Mangold (Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, Le Mans 66, Logan) et biopic sur Bob Dylan tiré du livre sorti en 2015 Dylan Goes Electric! de Elijah Wald. T, Un Parfait Inconnu suit l’ascension fulgurante du musicien du Minnesota, Bob Dylan, 19 ans, en tant que chanteur folk des salles de concert et au sommet des charts – ses chansons et son mysticisme devenant une sensation mondiale – culminant avec sa performance révolutionnaire de rock and roll électrique au Newport Folk Festival en 1965.
Un biopic partiellement maîtrisé
James Mangold n’est pas étranger aux biopics. Il a réalisé Le Mans 66, qui revenait sur la rivalité entre Ford et Ferrari dans les années 60 mais, surtout, il a réalisé le biopic sur Johnny Cash, Walk the Line, avec Joaquin Phoenix. Il n’est donc pas surprenant de voir le réalisateur revenir à ce genre et, surtout, sur un personnage comme Bob Dylan. Un Parfait Inconnu se déroule donc entre 1960 et 1965. Le jeune Bob Dylan (Timothée Chalamet, qui trouve ici son meilleur rôle et la meilleure prestation de sa carrière pour le moment), de son vrai nom Robert, 19 ans, arrive à New-York pour faire la connaissance d’une star de la folk, Woody Guthrie, qui se trouve être à l’hôpital. En allant voir le chanteur à l’hôpital, il va faire la connaissance de Pete Seeger (Edward Norton, dans un registre qu’il connaît bien). C’est ce dernier qui va voir le potentiel du jeune homme le lancer.
On découvre donc l’ascension dans la folk de Bob Dylan. Si, au début, c’est un peu difficile avec les compagnies de disque qui ne lui font enregistrer que des reprises de titres connus à l’époque, il va tout de même se faire une place lors de ses petits concerts dans les cafés/pubs de NY. C’est sa rencontre avec Joan Baez (Monica Barbaro, qui explose dans ce film) qui sera déterminante. La chanteuse, déjà connue, aidera Dylan tout en entretenant une relation intime en pointillés avec lui. Mais, ce qui fera exploser la carrière du chanteur, ce sont ses textes, qui s’inspirent autant de choses simples que de mouvements civiques de l’époque et des textes contre la guerre du Vietnam. Cette première partie de la vie et du parcours de l’artiste est bien retranscrite à l’écran.
Une évolution musicale
La seconde grosse partie du film est moins maîtrisée. Nous faisons un saut dans le temps de 3-4 ans. Dylan est au sommet de sa carrière. Il a évolué, autant au niveau vestimentaire (avec ses célèbres lunettes noires) qu’au niveau de son caractère. Il veut faire évoluer sa musique et va s’orienter vers un nouveau genre. Une évolution qui ne sera pas bien vue de ses fans, mais aussi de la scène folk. L’apothéose sera le concert du 24 juillet 1965 au Festival de folk de Newport, où il se mettra à dos le public, mais aussi les organisateurs, dont son ami Pete Seeger. Comme nous le disions, cette seconde partie est moins maîtrisée dans son rythme, même si ce qu’elle raconte est intéressant.
Evidemment, la vie privée de Bob Dylan est également montrée. On découvre sa relation avec Sylvie (Elle Fanning, toujours excellente – surtout lors des moments d’émotion), avec qui il restera en couple durant quelques années, mais qu’il trompera avec Joan Baez, la relation des deux artistes reposant autant sur le travail, la scène (ils chanteront beaucoup en duo) que l’intimité. Le choix entre la blonde aux yeux bleus et la brune aux yeux marrons ne se fera pas, et on sent que les relations avec les femmes, et plus précisément avec ces deux femmes là, étaient compliquées pour le chanteur. Enfin, il est aussi normal de croiser des chanteurs et chanteuses connues. Le plus évident est que Johnny Cash (ici sous les traits de Boyd Holbrook, méconnaissable), fervent défenseur de Dylan, est le plus présent.
Une mise en scène toujours convaincante de James Mangold
Côté technique, James Mangold sait y faire techniquement. Les plans sont propres, mais on le sent clairement plus inspiré lors des scènes de chant ou lorsque les personnages sont sur scène. Là, le réalisateur y déploie tout son savoir faire. La direction artistique (costumes et décors) nous plongent complètement dans les années 60 des Etats-Unis. Les effets spéciaux, qui sont ici surtout là pour de l’élargissement de décors, sont excellents. L’utilisation des chansons de Bob Dylan est assez pertinente selon les scènes où elles sont utilisées et c’est sûrement là l’un des gros points forts du film. Que ce soit Song for Woody, Blowin’ in the Wind, Mr. Tambourine Man, The Time They are A-Changing et bien d’autres jusqu’à Like a Rolling Stone, cela permet de comprendre comment et pourquoi il les as composées. Le seul bémol que nous pourrions émettre, en dehors de la non-maîtrise narrative de la seconde partie, est qu’Un Parfait Inconnu est un peu trop long (2h20) pour ce qu’il raconte. On pourrait, aisément, le raccourcir de 15-20 minutes pour lui donner un meilleur rythme.
Un Parfait Inconnu n’est pas, si on devait faire la comparaison, du même calibre que Walk The Line, mais il a tout de même pas mal de qualités, que ce soit au niveau de la réalisation, du jeu des acteurs (on le voit au niveau des différentes nominations), de la direction artistique et de l’utilisation judicieuse des chansons de Bob Dylan. Clairement, ce n’est pas le meilleur biopic que nous ayons vu mais, si le long-métrage peut faire découvrir l’univers musical du chanteur à une jeune génération, cela sera déjà ça de gagné.