Caractéristiques
- Titre : Karate Kid : Legends
- Réalisateur(s) : Jonathan Entwistle
- Avec : Jackie Chan, Ben Wang, Sadie Stanley, Ralph Macchio, Joshua Jackson et Ming-Na Wen.
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Genre : Comédie, Drame, Arts Martiaux
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 94 minutes
- Date de sortie : 13 août 2025
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- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Premier long-métrage réalisé par Jonathan Entwistle, suite du Karaté Kid sorti en 2010, suite de la saga Karaté Kid des années 80 et de sa suite en série Cobra Kaï, Karate Kid : Legends raconte l’histoire du jeune prodige de kung-fu Li Fong qui, après avoir vécu une tragédie personnelle, est arraché à sa famille à Pékin et contraint de s’installer à New York avec sa mère. Il tente de tirer un trait sur son passé tout en cherchant à s’intégrer dans son nouveau lycée. Et même s’il ne cherche pas la bagarre, il semble constamment s’attirer des ennuis.
Lorsqu’un ami dont il vient de faire la connaissance sollicite son aide, Li accepte de participer à une compétition de karaté, mais il comprend qu’il ne peut pas seulement compter sur son talent. Son professeur de kung-fu, M. Han, engage alors le premier Karaté Kid, Daniel LaRusso, en renfort. Li découvre un nouveau style de combat réunissant leurs deux approches dont il se servira pour l’affrontement ultime…
On réunit les sagas
Côté scénario, rien de bien neuf pour la saga. On inverse simplement la version de 2010 : au lieu qu’un jeune Américain parte en Chine, c’est ici un jeune Chinois qui s’installe aux États-Unis. Li-Fong emménage ainsi avec sa mère à New York pour un nouveau départ, après un drame personnel que l’on découvrira au travers d’un flashback. La différence notable ici, c’est que le jeune homme est le neveu de Han (Jackie Chan, toujours au top), qui, depuis le Karate Kid version 2010, a ouvert son école de kung-fu en Chine. Li-Fong a donc appris l’art martial auprès de son oncle.
Après une scène introductive se déroulant pendant Karaté Kid 2, qui vient éclaircir certains liens entre les personnages, le film entre rapidement dans le vif du sujet. On découvre alors la vie de Li-Fong (le jeune Ben Wang, aussi doué pour les arts martiaux que pour le jeu d’acteur) à New York.
Il rencontre rapidement Mia (Sadie Stanley) et son père Victor (Joshua Jackson, impressionnant physiquement), qui tiennent une pizzeria. Alors que Li et Mia deviennent amis, l’ex de cette dernière — évidemment champion local de karaté — vient semer la pagaille. Mais entre-temps, Victor demande à Li de l’entraîner : l’homme est une ancienne gloire locale de la boxe qui souhaite remonter sur le ring. Une sous-intrigue sympathique, qui change du scénario classique auquel on pouvait s’attendre. Car dès les premières minutes, on pressent une histoire très balisée, à la croisée du film original de 1984 et du remake de 2010. Et si cela se confirme globalement, Karaté Kid : Legends parvient à s’en écarter légèrement, et ce n’est pas plus mal. Évidemment, la situation dégénère, et Li-Fong va devoir participer à un tournoi de karaté.
Quand le rythme prend le pas sur les personnages
Toute cette première partie, qui s’étend sur une cinquantaine de minutes, prend le temps de poser les personnages et les enjeux. C’est bien construit et on s’attache aisément aux différents protagonistes. Mais la seconde moitié accélère brusquement le rythme — et beaucoup trop. Dès l’arrivée de Han à New York, les relations entre les personnages sont reléguées au second plan, et tout s’enchaîne à grande vitesse. L’introduction de Daniel LaRusso (Ralph Macchio, fidèle à lui-même) et les raisons de sa venue sont expédiées. L’entraînement de Li-Fong, partagé entre kung-fu et karaté, manque aussi de développement. On sent que des scènes ont été coupées ou raccourcies. C’est d’autant plus regrettable que les interactions entre Han, Li-Fong et LaRusso auraient pu enrichir le récit. Mais le film ne prend pas le temps de creuser ces dynamiques.
La relation entre Li et sa mère (la toujours excellente Ming-Na Wen) est elle aussi mise de côté, alors qu’elle aurait pu porter une réflexion intéressante sur le deuil, l’un des thèmes majeurs du film. Dans cette seconde moitié, tout est fait pour nous amener le plus vite possible au tournoi final. Un tournoi dont les combats de qualification sont trop vite expédiés, à l’exception de la finale. À force de vouloir aller trop vite, Karaté Kid : Legends finit par sacrifier ce qu’il avait pourtant réussi à installer dans sa première moitié. C’est assez rare, mais on aurait vraiment souhaité que le film dure au moins quinze minutes de plus pour continuer à développer ces éléments. Certes, les 1h30 passent très (trop) vite, et on ne s’ennuie jamais, mais cela se fait au détriment de la narration et des personnages.
Entre justesse dramatique et combats inégaux
Côté réalisation, Jonathan Entwistle s’en sort très bien dans les scènes intimistes. Il dirige ses comédiens avec justesse et fait preuve de rigueur derrière la caméra. Pas de souci de ce côté-là. En revanche, les scènes de combat sont plus inégales. Si certaines sont bien chorégraphiées et filmées — notamment le combat dans la ruelle ou le combat final —, d’autres le sont beaucoup moins. On pense notamment à une courte scène où Han et LaRusso affrontent quelques sbires : la mise en scène semble bâclée. On sent clairement que les scènes de combat ne l’interesse pas vraiment. Entwistle filme cependant New York avec sobriété, en privilégiant un réalisme bienvenu à la carte postale habituelle, sauf lors du combat final un peu plus stylisé. C’est rafraîchissant. Enfin, la musique de Dominic Lewis accompagne efficacement l’action, même si elle manque d’un thème véritablement marquant.
En somme, Karaté Kid : Legends n’invente rien, mais parvient tout de même à insuffler un vent de fraîcheur à la franchise grâce à un casting attachant, un début prometteur et quelques idées de mise en scène bienvenues. Dommage que la seconde partie saborde en partie ce bel élan en accélérant trop le rythme et en sacrifiant le développement émotionnel des personnages. On en ressort diverti, mais avec le sentiment d’être passé à côté d’un film qui aurait pu viser plus haut avec un peu plus d’ambition et de temps. Un nouveau départ malgré tout prometteur pour la saga…
