Caractéristiques

- Titre : Pris Au Piège - Caught Stealing
- Titre original : Caught Stealing
- Réalisateur(s) : Darren Aronofsky
- Scénariste(s) : Charlie Huston
- Avec : Austin Butler, Regina King, Zoë Kravitz, Matt Smith, Bad Bunny, Liev Schreiber et Vincent d'Onofrio
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France
- Genre : Thriller, Comédie
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 107 minutes
- Date de sortie : 27 août 2025
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Darren Aronofsky (The Whale, Requiem for a Dream), Pris Au Piège – Caught Stealing raconte l’histoire de Hank Thompson. Il était un prodige du baseball au lycée qui ne peut désormais plus jouer, mais va bien par ailleurs. Il sort avec une fille géniale, il est barman dans un bar miteux de New York, et son équipe préférée est en train de réaliser une improbable remontée vers le titre. Quand Russ, son voisin punk, lui demande de s’occuper de son chat pendant quelques jours, Hank se retrouve soudain en proie à différents groupes mafieux. Tous semblent attendre quelque chose de lui, le problème c’est qu’il ne sait absolument pas de quoi il s’agit. Alors qu’il tente de leur échapper, Hank va devoir tout faire pour rester en vie assez longtemps pour comprendre ce qui lui arrive…
Une galerie de personnages hauts en couleur
Quand on annonce un film de Darren Aronofsky, écrit par Charlie Huston (surtout connu pour ses scénarios de comics) qui adapte ici son propre roman Caught Stealing, on se dit que le mélange peut être explosif. Mais est-ce le cas ? En un sens, oui : Pris au piège – Caught Stealing est un long-métrage solide sur quasiment tous les points. Pourtant, à la sortie, on a l’impression d’assister à un Aronofsky mineur — intéressant, mais pas totalement marquant. Nous suivons Hawk (Austin Butler, très convaincant), un jeune barman qui aurait pu devenir une star du baseball. Évidemment, à travers des flash-backs, nous découvrons ce qui s’est passé, un élément qui sert de moteur au récit. Hawk se retrouve embarqué malgré lui dans une histoire de mafia à cause de son voisin Russ (Matt Smith, hilarant).
Le spectateur découvre ainsi en même temps que Hawk les tenants et aboutissants de cette situation, et pourquoi la mafia s’en prend à lui. Le scénario, simple mais efficace, se distingue surtout par la galerie de personnages qui gravitent autour du protagoniste. Hauts en couleur pour la plupart, ils apportent chacun une énergie singulière. Seule Yvonne (la toujours excellente Zoë Kravitz), petite amie de Hawk, fait figure de dommage collatéral. En revanche, on croise une multitude de figures mémorables : des mafieux russes, des mafieux juifs (les très amusants et méconnaissables Liev Schreiber et Vincent d’Onofrio), une policière ambiguë (Regina King, qui maintient bien le doute), épaulée par un acolyte pas très futé (Bad Bunny, qui fait juste ce qu’il faut). C’est ce mélange bien équilibré qui fait que la sauce prend.

Une mise en scène tendue et inspirée
Alors certes, on voit venir de loin la trajectoire du scénario, que ce soit dans son intrigue — qui ne réserve qu’un seul vrai rebondissement — ou dans sa thématique de la rédemption, appuyée par les flash-backs. Est-ce un défaut ? Pas vraiment, car l’intérêt du film réside ailleurs : dans ses personnages et la manière dont Aronofsky les met en valeur. C’est d’ailleurs sa mise en scène qui confère à Pris au piège – Caught Stealing une vraie personnalité. Toujours inspiré, le cinéaste parvient à maintenir un rythme tendu et à insuffler une intensité constante à travers ses plans et son découpage.
Difficile, dans ces conditions, de s’ennuyer devant ce thriller d’environ une heure quarante-cinq. Autre atout : la musique, signée par le groupe de rock/punk britannique Idles. À l’image du personnage incarné par Matt Smith, la bande-son possède une énergie brute et distinctive, qui colle parfaitement au long-métrage et lui donne une identité sonore singulière. Enfin, puisque l’action se déroule à la fin des années 90, costumes, décors et accessoires sont minutieusement recréés, nous plongeant avec plaisir dans cette époque.

Un divertissement noir, tendu et élégant
En définitive, Pris au piège – Caught Stealing n’est sans doute pas le film le plus marquant de Darren Aronofsky, mais il confirme une nouvelle fois son talent à s’approprier un matériau a priori classique pour en tirer une œuvre tendue et maîtrisée. Si le récit ne brille pas par son originalité et ses rebondissements, il compense largement par une galerie de personnages hauts en couleur et une mise en scène nerveuse qui garde le spectateur constamment en alerte.
Austin Butler s’impose dans un rôle solide, parfaitement entouré par un casting secondaire réjouissant, tandis que la musique des Idles apporte une identité sonore forte qui marque durablement. Avec son ambiance 90’s soignée et son rythme sans temps mort, le long-métrage s’affirme comme un divertissement noir, efficace et élégant, à défaut d’être inoubliable.