Caractéristiques

- Titre : Marche ou Crève
- Titre original : The Long Walk
- Réalisateur(s) : Francis Lawrence
- Avec : Cooper Hoffman, David Jonsson, Mark Hamill, Charlie Plummer et Judy Greer.
- Distributeur : Metropolitan FilmExport
- Genre : Epouvante-horreur, Science Fiction, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 108 minutes
- Date de sortie : 1er octobre 2025
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Francis Lawrence (Constantine, Je suis une Légende, Hunger Games l’embrasement / la révolte) et adaptation du roman éponyme de Stephen King, Marche ou Crève raconte l’histoire du jeune Garraty qui va concourir pour » La Longue Marche « , une compétition qui compte cinquante participants. Cet événement sera retransmis à la télévision, suivi par des milliers de personnes. Mais ce n’est pas une marche comme les autres, plutôt un jeu sans foi ni loi…
La marche vers la survie
L’histoire est donc assez simple : nous suivons un groupe de jeunes hommes qui doivent marcher le plus longtemps possible. Si un concurrent s’arrête trop longtemps, quitte la route ou descend en dessous des 5 km/h, il reçoit un avertissement. Au bout de trois avertissements, il est exécuté sur-le-champ. Mais pourquoi ces jeunes hommes risquent-ils ainsi leur vie ? Parce que le dernier debout recevra une somme colossale et aura droit à un vœu. Nous sommes dans un futur où une guerre a dévasté les États-Unis, désormais loin d’être la première puissance mondiale. Ce jeu, la « Longue Marche », a pour but de donner de l’espoir aux habitants et de les inspirer, afin qu’ils redonnent à leur pays une splendeur perdue.
Le décor est donc posé. Mais est-ce suffisant ? Oui, en partie. Nous suivons Garraty (Cooper Hoffman, qui livre une performance juste et sobre), tiré au sort pour représenter son État. Chaque État possède en effet un participant, choisi parmi les volontaires inscrits. Le film débute lorsqu’il se rend au lieu de départ, accompagné de sa mère (Judy Greer, toujours impeccable). Là, il rencontre les autres concurrents, dont McVries (David Jonsson, qui confirme son talent après Alien : Romulus). Une véritable amitié naît entre eux. En parallèle, nous découvrons plus discrètement d’autres participants, ce qui est indispensable puisqu’un seul survivra.

La cruauté du jeu, le miroir d’une société
C’est d’ailleurs à double tranchant : ils sont cinquante au départ, et il est impossible de ressentir de l’émotion pour chaque mort. En revanche, le fait d’apprendre à connaître une petite dizaine d’entre eux suffit à créer un attachement et à provoquer une réaction lors de leur disparition. La première mort surprend d’ailleurs par sa brutalité. Car oui, le film est violent, bien plus qu’on ne pourrait s’y attendre. Il faut être préparé : impossible de s’arrêter, même pour dormir ou satisfaire ses besoins, ce qui donne lieu à des scènes parfois graphiques, accentuant la cruauté de cet univers.
Le film se révèle aussi une critique des États-Unis contemporains. Si les participants viennent d’horizons et d’origines diverses, les militaires qui encadrent la marche incarnent, eux, une uniformité glaçante. À leur tête, le Major, campé par un Mark Hamill sérieux, qui entretient un lien particulier avec Garraty mais aussi avec un autre participant. Ce détail aura un poids important sur le dénouement. Plus largement, le récit décrit une société futuriste totalitaire, où, après la guerre, tout ce qui touchait à la culture et à la vérité a été supprimé.

Mise en scène rigoureuse et adaptation fidèle
Sur le plan technique, Francis Lawrence fait preuve de la rigueur qu’on lui connaît. Sa mise en scène n’est pas d’une grande variété, mais le dispositif lui impose des limites évidentes : suivre des personnages qui marchent. Pourtant, le film ne devient jamais monotone. La diversité des décors extérieurs, la présence de séquences nocturnes (les marcheurs progressant jour et nuit) et surtout la focalisation sur le jeu des acteurs suffisent à maintenir un rythme soutenu. Un rythme qui démarre doucement pour aller crescendo. On ne s’ennuie clairement pas durant une bonne heure et quarante cinq minutes.
On notera également l’apparition surprenante du titre, placé à un moment particulièrement bien choisi. Lawrence démontre une nouvelle fois son savoir-faire dans la construction d’un univers futuriste crédible, comme il l’avait déjà prouvé, et le fera encore en 2026 avec Hunger Games : Lever de Soleil sur la moisson, avec la saga Hunger Games. La musique de Jeremiah Fraites fait quant à elle son office : discrète, sans éclat particulier, mais accompagnant efficacement l’action et renforçant l’émotion des moments clés. Les lecteurs du roman de Stephen King retrouveront une adaptation fidèle, malgré quelques légères modifications — dont une, majeure, que nous ne dévoilerons pas.
Au final, avec Marche ou crève, Francis Lawrence signe un film d’anticipation brutal et implacable. Une œuvre tendue, violente, qui ne laisse aucun répit et nous tient en haleine jusqu’au dernier souffle. Une expérience aussi éprouvante que captivante.