Caractéristiques
- Titre : Le Jour J
- Réalisateur(s) : Claude Zidi Jr.
- Scénariste(s) : Claire Alexandrakis, Simon Astier et Héctor Cabello Reyes d'après une histoire de Claude Zidi Jr.
- Avec : Kev Adams, Brahim Bouhlel, Marie Parisot, Didier Bourdon, Chantal Ladesou, Jonathan Lambert, Cristiana Réali, Jarry...
- Distributeur : Apollo Films / StudioCanal
- Genre : Comédie
- Pays : France
- Durée : 1h31
- Date de sortie : 15 octobre 2025
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- Note du critique : 2/10 par 1 critique
Le Jour J de Claude Zidi Jr. prétend détourner le thème du Débarquement avec un ton burlesque et festif, mais le résultat sonne creux…
Un débarquement qui reste à quai
Le film manque cruellement de blagues qui fonctionnent, la plupart étant beaucoup trop prévisibles ou constituant des anachronismes, comme les références maladroites au coronavirus (dommage, c’est la seule blague du film un peu couillue) ou à des métrages américains comme La Guerre des étoiles ou Gladiator – ce qui en dit long sur le mercantilisme de la manœuvre – qui ressemblent à des scénettes poussives aux interprétations forcées.
Kev Adams dans le rôle de Denis Porte livre un jeu d’acteur mécaniquement prévisible, apparaissant comme un anti-héros sans substance qui oscille entre grimaces forcées et répliques surjouées, sans jamais parvenir à donner de relief ou de sincérité à son personnage. Les gags, déjà peu nombreux, tombent régulièrement à plat ; on sent chaque tentative d’humour arriver à des kilomètres, et l’exécution manque cruellement de timing comique.
Les personnages secondaires ne sont guère plus travaillés, que ce soient les hommes ou les femmes et correspondent plutôt à des caricatures lourdingues… Sans aller pour autant jusqu’à parler d’une misogynie ambiante ou de blagues trop racistes ou sexistes comme l’évoque Télérama, ces derniers se choquant souvent pour un rien, alors qu’en réalité l’humour est la plupart du temps mauvais et tape par conséquent un peu dans tous les coins pour tenter de sauver les meubles.
La guerre pour les Nuls
Le scénario s’appuie sur une idée de départ qui aurait pourtant pu être prometteuse avec l’opération Fortitude (une base factice pour tromper l’ennemi) puis un débarquement sans cesse repoussé qui va piéger nos deux protagonistes (particulièrement idiots il faut dire), mais cette idée ne va pas bien loin.
Le scénario, quant à lui, se traîne péniblement d’une scène à l’autre, sans cohérence dramatique ni vraie montée en tension. Les situations semblent recyclées d’autres comédies romantiques ou pseudo-dramatiques, mais sans le charme ni l’énergie nécessaires pour fonctionner. La mise en scène, assez fade, n’aide en rien : elle donne l’impression d’un téléfilm au budget étriqué, où chaque plan paraît fait par automatisme.
La réalisation de Claude Zidi Jr. souffre d’un manque évident de sophistication. La pomme est manifestement tombée bien loin de l’arbre si l’on en juge par la direction artistique et cette réalisation dépourvue de souffle.
Les producteurs semblent d’ailleurs en avoir bien conscience tant le budget alloué fait peine à voir. Les mêmes décors sont réutilisés plusieurs fois et font clairement carton-pâte pour la plupart. Les effets spéciaux artificiels sont médiocres et annihilent toute chance d’immersion ou de crédibilité face aux enjeux proposés.
Au final, Le Jour J ne parvient ni à être une satire pertinente, ni à être une comédie purement légère. Le film semble jouer la carte du décalage, mais sans réellement creuser un message, ni engager une réflexion sur la guerre, l’Histoire ou la mémoire, comme avait su le faire La Grande Vadrouille ou La Traversée de Paris avec pourtant un niveau de drôlerie qui écrase ce Jour J aussi sûrement qu’un obus de 75.
Qu’il repose en paix (ou pas)
Le Jour J est malheureusement une comédie qui rate son pari : ni hilarante, ni sincère, ni inspirée. Le jeu d’acteur est bancal, Kev Adams ne convainc pas, les gags sont peu nombreux et peu réussis, et la réalisation manque d’envergure. Le film donne l’impression d’un effort semi-tatillon : ambitieux sur le papier, mais paresseux dans l’exécution. Un projet qui aurait pu être drôle et malin, mais finit juste par agacer ou ennuyer. C’était effectivement mieux avant, n’en déplaisent à certains.





