Caractéristiques
- Titre : The Shadow's Edge
- Titre original : Bu Feng Zhui Ying
- Réalisateur(s) : Larry Yang
- Scénariste(s) : Larry Yang
- Avec : Jackie Chan, Tony Leung, Zifeg Zhang, Sha Ci et Junhui Wen.
- Distributeur : Space Odyssey
- Genre : Action, Policier, Thriller
- Pays : Hong-Kong, Chine
- Durée : 140 minutes
- Date de sortie : 3 décembre 2025
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Nouveau long-métrage réalisé par Larry Yang (Ride On, Mountain Cry), The Shadow’s Edge raconte l’histoire d’un mystérieux mafieux et ses 7 fils adoptifs qui manipulent et ridiculisent la police en piratant le système de surveillance ultramoderne de la ville. Tout ceci dans le but de récupérer une fortune en crypto-monnaie. La police devenue impuissante doit faire appel à un ancien expert qui va s’associer avec une jeune policière à laquelle il est lié par un secret qu’elle ignore. Une partie d’échec commence alors, où les cerveaux et la loyauté seront mis à l’épreuve.
Une histoire de transmission
Comme le dit le synopsis, malgré des technologies toujours plus perfectionnées – notamment l’usage de l’intelligence artificielle –, la police de Macao se retrouve confrontée à un groupe de criminels si bien préparé que cela ne suffit plus. Il faut alors revenir à des méthodes plus traditionnelles. Pour cela, elle fait appel à Wong Tak-chong (Jackie Chan, qui s’offre ici l’un de ses meilleurs rôles depuis au moins dix ans) afin de traquer Shadow (Tony Leung, toujours au sommet de son art) et son équipe. La scène d’ouverture, un casse spectaculaire et impeccablement orchestré, pose immédiatement les enjeux et justifie ce retour à des approches plus « humaines ».
À partir de là, The Shadow’s Edge bascule dans un pur thriller. Wong transmet son savoir à un petit groupe de policiers, parmi lesquels He Qiuguo (Zifeng Zhang, une des révélations du film), avec qui il partage un passé commun. Tandis que l’enquête sur Shadow se poursuit, Larry Yang prend soin de développer le personnage du criminel et de ses « enfants » : les membres de son groupe sont en effet des orphelins qu’il a recueillis et formés. Le thème de la transmission se déploie ainsi des deux côtés du miroir, dans un parallèle bien amené entre Wong et Shadow. Chaque avancée ou erreur devient un coup sur l’échiquier, capable de faire basculer la partie.

Thriller intense, rythme inégal
Le film ne néglige jamais son aspect thriller. S’il n’y a pas de véritable scène d’action jusqu’au dernier acte, la tension reste constante grâce à une écriture soignée. La rencontre entre Wong et Shadow, placée sous le signe de l’ambiguïté et du respect mutuel, constitue d’ailleurs un moment fort : voir ces deux légendes du cinéma hongkongais se jauger et échanger sur des banalités apparentes, tout en menant une guerre psychologique, est un vrai plaisir. Et lorsque les pièces se mettent enfin en place pour le final, The Shadow’s Edge déchaîne une violence d’une intensité rare : brutale, sanglante, mais toujours lisible et percutante.
Tout n’est pas parfait, cependant. Si le scénario est prenant et bien construit, le rythme du second acte – très orienté enquête et psychologie – connaît quelques baisses de régime. Dix minutes de moins auraient sans doute permis un équilibre plus harmonieux. Autre limite : l’âge de Jackie Chan et Tony Leung. On sent bien que les deux acteurs n’ont plus la même vitalité qu’autrefois. Le montage de leurs scènes d’action, plus haché et surdécoupé que celles des jeunes protagonistes, en témoigne.

Un polar soigné, entre action et mise en scène
Techniquement, le film reste très solide. Sans effets de mise en scène flamboyants, Larry Yang fait preuve d’un vrai savoir-faire. Les séquences d’action sont bien chorégraphiées, les cascades efficaces, et la photographie soignée. Malgré quelques longueurs, le montage maintient l’intérêt du spectateur, et la musique soutient habilement la tension dramatique aux moments opportuns.




