Caractéristiques
- Titre : La Couleur Pourpre
- Titre original : The Color Purple
- Réalisateur(s) : Blitz Bazawule
- Avec : Fantasia Barrino, Taraji P. Henson, Danielle Brooks, Colman Domingo, Corey Hawkins....
- Distributeur : Warner Bros France
- Genre : Drame, Comédie musicale
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 141 minutes
- Date de sortie : 24 janvier 2024
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- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Des chansons inégales
Nouveau long-métrage réalisé par Blitz Bazawule (Black is King) et nouvelle adaptation, le roman d’Alice Walker ayant déjà été adapté en 1986 par Steven Spielberg, cette version de La couleur pourpre est une comédie musicale. L’histoire est celle de Celie, séparée de sa sœur Nettie et de ses enfants, qui mène une vie difficile, subissant même les coups d’un mari violent, simplement désigné par « Monsieur ». C’est grâce au soutien de la chanteuse Shug Avery, à la sensualité débordante, et à sa belle-fille Sofia, d’une volonté inébranlable, que Celie puise une force extraordinaire. Une solidarité féminine hors du commun, dont les liens qu’elle tisse avec ses « sœurs » sont désormais indestructibles. Alors, que vaut cette réinterprétation ?
La Couleur Pourpre, au-delà du fait qu’il s’agit à la fois d’un roman qui a reçu le prix Pullitzer et d’un film de Steven Spielberg (ici producteur) avec, entre autres, Whoopi Goldberg (qui fait une apparition dans le film), Danny Glover et Oprah Winfrey (ici productrice), est également une comédie musicale à succès outre-Atlantique. C’est celle-ci qui est aujourd’hui adaptée en long-métrage. On retrouve donc la même histoire, celle de Célie, une jeune femme afro-américaine dont on va découvrir la vie, mais surtout l’émancipation entre 1909 et 1945.
Au travers de la narration, les thèmes de l’affirmation de soi en tant que femme, mais surtout de femme de couleur, sont développés. Celie va évoluer tout au long du récit grâce à l’espoir de revoir sa sœur Nettie, mais surtout grâce à ses relation avec Shug (avec qui elle va avoir une relation sexuelle) et sa belle-fille Sofia (une jeune femme avec un fort caractère). Comme pour le roman et le film de 1985, tout est bien développé, que ce soit au niveau des thèmes et des personnages. D’ailleurs, pour ceux qui on vu le long-métrage de Spielberg, il y a quelques petits clins d’œil.
Une réalisation inspirée
Ce qui change évidemment ici, c’est surtout l’aspect comédie musicale qui va nous intéresser. Avec un mélange de musiques jazz, gospel, ragtime et de blues composées et écrites par Brenda Russell, Allee Willis et Stephen Bray, les chansons ne s’avèrent pas toutes de même qualité. Si « Hell No! », et sa reprise, ou le final « I’m Here » nous ont convaincus – surtout le final, qui s’avère vraiment émouvant – toutes les chansons n’arrivent pas à leur niveau. Il y en a des sympathiques comme « Miss Celie’s Pants » ou « The Color Purple », mais d’autres sont de moins bonne qualité. Certes, elles font le travail de narration et elles restent rythmées mais, aussitôt qu’on les a entendues, on les a déjà oubliées. La musique additionnelle de Kris Bower est aussi de qualité et se mêle bien à l’ensemble.
Pour le reste, nous avons apprécié la réalisation de Blitz Bazawule, qui est aussi inspirée, que ce soit pour les scènes de comédies musicales ou les autres. Il utilise le plan-séquence assez souvent et de façon judicieuse, comme pour le tout premier plan du film. Les chorégraphies des danse de Fatima Robinson sont aussi de qualité et offrent une représentation intéressante de l’époque. Les décors et costumes sont aussi magnifiques. Tout cela contribue à nous immerger dans l’état de Géorgie au début des années 1900. La direction photo du vétéran Dan Laustsen achève cette immersion. Enfin, l’équilibre entre les scènes de comédie musicale et le reste du film est bon et, du coup, le rythme du film l’est aussi. Avec une durée de 2h20, on ne voit pas le temps passer.
Un casting qui nous émerveille
Enfin, le casting est excellent, que ce soit au niveau vocal, des performances d’acteur ou de danse. Fantasia Barrino, dans le rôle de Célie, retranscrit bien la progression de son personnage, autant quand elle est renfermée et timide que lorsqu’elle s’affirme. Sa performance finale nous a fait lâcher une larme. Taraji P. Henson montre autant sa capacité vocale que son charme dans le rôle de Shug. Danielle Brooks impose sa voix et son physique en Sofia, et il fallait une actrice de ce calibre pour incarner un tel personnage. Colman Domingo (Candyman) et Corey Hawkins (Le Dernier Voyage du Demeter) complètent le casting avec de belles prestations dans les rôles de « Monsieur » et Harpo.
Si nous n’avons pas été convaincus par toutes les chansons, il faut admettre que cette version comédie musicale de La Couleur Pourpre possède de vraies qualités, autant sur le plan technique qu’au niveau de la prestation des acteurs et actrices, pour nous faire passer un bon moment qui nous fera passer par toutes les émotions. Les fans de comédies musicales y trouveront leur compte. Les fans du livre et/ou du film de Steven Spielberg y verront une bonne nouvelle itération.
