Caractéristiques

- Titre : On Ira
- Réalisateur(s) : Enya Baroux
- Avec : Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala et Juliette Gasquet.
- Distributeur : Zinc Film
- Genre : Comédie dramatique
- Pays : France
- Durée : 97 minutes
- Date de sortie : 12 mars 2025
- Acheter ou réserver des places : Cliquez ici
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Premier long-métrage co-écrit et réalisé par Enya Baroux, On Ira, double Prix d’interprétation féminine au Festival de l’Alpe d’Huez, raconte l’histoire de Marie, 80 ans, qui en a ras le bol de sa maladie. Elle a un plan : partir en Suisse pour mettre fin à ses jours. Mais au moment de l’annoncer à Bruno, son fils irresponsable, et Anna sa petite-fille en pleine crise d’ado, elle panique et invente un énorme mensonge. Prétextant un mystérieux héritage à aller chercher dans une banque suisse, elle leur propose de faire un voyage tous ensemble. Complice involontaire de cette mascarade, Rudy, un aide-soignant tout juste rencontré la veille, va prendre le volant du vieux camping-car familial, et conduire cette famille dans un voyage inattendu…
Un voyage touchant
Troisième long-métrage de ce début d’année, après La Chambre d’à Côté et Le Denier Souffle, à parler de la fin de vie, On ira raconte donc un road trip familial. Marie (Hélène Vincent, toujours formidable de justesse) apprend que son cancer a récidivé et s’est généralisé. Elle décide donc de mourir avec dignité et prépare un voyage en Suisse pour bénéficier d’un suicide assisté. Sauf qu’à une semaine de la date fatidique, elle n’a toujours pas prévenu son fils unique, Bruno (David Ayala, qui surjoue parfois) qui n’est pas très mature, ni sa petite fille Anna (une premier gros rôle pour Juliette Gasquet, qui s’en tire magnifiquement bien). Prétextant un héritage qui tombe du ciel, ils sont conduits par Rudy (Pierre Lottin, toujours parfait, autant dans son timing comique que sérieux), un aide soignant que Marie a rencontré la veille en Suisse. Et cela fonctionne !

Une comédie qui fait mouche
C’est grâce à un scénario plutôt bien écrit et équilibré entre drame et humour que nous découvrons cette famille. Marie sait que son fils ne se conduit pas vraiment en adulte et, pour cette raison, elle préfère ne pas lui dire pas la vérité, tout en sachant qu’il va bien devoir grandir. Elle est aussi déterminée à ne pas finir ses jours dans la souffrance. Au même moment, Anna ses règles pour la première fois. Autant dire que ce voyage ne sera pas de tout repos ! Les personnages sont donc bien définis et le road trip permettra à chacun d’évoluer. Un principe classique mais efficace. Et, malgré un sujet assez dur, le film respire la vie et la célèbre autant que la fin de vie car, durant ce voyage qui dure plus longtemps que prévu, il y a des étapes. Celles-ci sont là pour que Marie puisse enfin dire la vérité mais, surtout, qu’elle puisse profiter de ses derniers moments. En cela, On ira est aussi réussi qu’émouvant.
Surtout, on rit énormément, et ces scènes n’interviennent jamais pour désamorcer des situations émouvantes. Il s’agit d’une vraie comédie que nous avons là. Le timing des répliques et des gags est juste génial. On pourrait croire qu’avec un sujet aussi délicat que la fin de vie, cela serait compliqué, mais non. C’est la seconde grosse réussite du film. De plus, on sent clairement que On Ira est une histoire qui compte pour la co-scénariste et réalisatrice Enya Baroux. Le long-métrage étant dédié à sa grand-mère, on comprend que cette histoire est très personnelle. Et, si la plupart des premiers films en font de trop, ici, ce n’est pas le cas. Comme nous le disions plus haut, le récit est simple et efficace, mais est surtout bien raconté, avec des étapes toujours pertinentes voire surprenantes, et qui font toujours sens par rapport à l’histoire et aux personnages.

Un premier film réussi
Côté technique, c’est un peu plus compliqué pour la jeune réalisatrice. La mise en scène reste assez simple avec soit (la plupart du temps) des plans caméra à l’épaule et des champ-contre champ. Il n’y a donc pas de plans compliqués. La caméra suit surtout les acteurs. Techniquement, c’est parfois léger, et l’on regrette que la réalisation ne vienne pas davantage donne davantage d’ampleur visuelle à la narration. Il y a aussi pas mal de faux raccords assez visibles. La réalisatrice arrive tout de même à nous offrir quelques beaux moment (à la mer et à la fin du film) et, surtout, elle profite de certains beaux paysages du sud de la France. Il sera intéressant de voir l’évolution technique d’Enya Baroux sur un second long-métrage. Pour le reste, le rythme est bon et on ne voit pas passer le temps. Enfin, la musique de Dom La Nena est assez inspirée et appuie les moment émouvants juste comme il faut.
On Ira est donc une petite réussite. On rigole, on pleure, on célèbre la vie et la fin de vie. Un premier long-métrage qui, malgré quelques défauts techniques, nous divertit tout en faisant passer un message important. On attend donc d’Enya Baroux un second long-métrage encore plus maîtrisé.