Caractéristiques
- Titre : Meurtre au 43ème étage
- Titre original : Someone's Watching Me!
- Réalisateur(s) : John Carpenter
- Avec : Lauren Hutton, David Birney, Adrienne Barbeau, Charles Cyphers, Grainger Hines, Len Lesser...
- Genre : Horreur, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 1h37
- Date de sortie : 29 novembre 1978
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Un téléfilm hitchcockien
Tourné après Assaut (1976) et juste avant Halloween, la nuit des masques (1978) Someone’s Watching Me! (Meurtre au 43ème étage en français) est le premier téléfilm réalisé par John Carpenter pour la télévision. De facture très classique, il n’en demeure pas moins efficace, bien joué et joliment mis en images. Entre Fenêtre sur cour (1954) et Le Voyeur (1960), l’intrigue raconte l’histoire d’une jeune femme séduisante et indépendante qui se retrouve harcelée au téléphone par un homme lorsqu’elle emménage à New York. Traquée et apeurée durant la première moitié du film, la victime se fera prédateur pour retrouver le voyeur dans la seconde partie, tandis que la police ne la prend pas au sérieux.
Le générique de début fait agréablement sourire avec sa musique et ses lignes de buildings dessinées se superposant à celles réelles de l’immeuble. Une parodie évidente de l’ouverture de La Mort aux trousses (1958), qui annonce le piège qui va bientôt se refermer sur l’héroïne et surtout, place le téléfilm sous l’égide d’Alfred Hitchcock, dont il constitue un hommage appuyé.
Classique mais efficace
A partir de là, le déroulement de l’intrigue est des plus classiques et ne comporte pas de grandes surprises. Cependant, Carpenter parvient à nous manipuler de telle sorte qu’on reste toujours pris par l’action, et qu’on croit vite deviner (à tort) l’identité du pervers. Certaines séquences comportent une bonne tension et un suspense assez sadique, du coup, les effets visant à faire peur, même simples, fonctionnent très bien. La scène où l’héroïne, Leigh (la top-model Lauren Hutton) s’aventure dans le parking en sous-sol pour traquer le voyeur, en évitant de se faire repérer, est en ce sens le passage le plus efficace, à la mise en scène simple mais inventive.
La seconde moitié du film est parsemée de références appuyées mais bien toujours bien gérées à Fenêtre sur cour d’Hitchcock et l’ensemble, à défaut d’être vraiment original, est assez jubilatoire. Certaines ficelles sont assez grosses – la manière dont Leigh découvre chez elle le micro dissimulé par le pervers – et il y a quelques incohérences– elle met quand
même 1h de film à s’apercevoir que le type habite l’immeuble d’en face et la regarde alors que c’est évident – mais, en fin de compte, cela a peu d’importance et Someone’s Watching Me se regarde avec le plaisir simple et léger qu’on prend à suivre un bon divertissement, ni plus, ni moins.
A noter aussi, la personnalité atypique et attachante de l’héroïne, indépendante et gentiment excentrique, alors que les téléfilms de ce type privilégient des archétypes de victimes sans défense. Par ailleurs, la première scène où le pervers appelle Leigh, qui décroche son téléphone blanc, se retrouvera en clin d’œil dans Scream de Wes Craven (1996) tandis que la scène où elle découvre un message inscrit sur le miroir embué de sa salle de bains a clairement été reprise à la fin de Souviens-toi l’été dernier (1997), qui empruntait lui-même à Pulsions de DePalma (1980), qui rendait évidemment hommage à la scène de la douche de Psychose !
Et juste pour le plaisir, voilà un petit comparatif La Mort aux trousses/Someone’s Watching Me et Someone’s Watching
Me/Pulsions/Souviens-toi l’été dernier.
1) Entrée dans la salle de bains : Someone’s Watching Me et Souviens-toi l’été dernier en dessous
2) quelque chose de bizarre… Pulsions, Someone’s Watching Me et Souviens-toi l’été dernier.
3) le message sur la vitre. Someone’s Watching Me et Souviens-toi l’été dernier