Caractéristiques
- Titre : Blue
- Réalisateur(s) : Keith Scholey, Alastair Fothergill
- Avec : Cécile de France (voix-off)
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Documentaire
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 1h18
- Date de sortie : 28 mars 2018
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Des images uniques des fonds marins…
Que d’actualités cinématographiques pour Disney ! Le premier trimestre 2018 n’est même pas achevé, que l’on en est déjà à la troisième sortie en salles, après Black Panther et Un raccourci dans le temps. Moins d’un an après Nés en Chine, le nouveau documentaire Disney Nature, Blue, nous emmène dans les profondeurs de l’océan à la rencontre des dauphins, baleines, requins et autres créatures marines. Une exploration des fonds marins immersive, avec des images rarement vues à l’écran car généralement difficiles à obtenir. Il aura ainsi fallu près de 3 ans à l’équipe de Keith Scholey pour concevoir le projet et tourner les nombreuses heures de rush nécessaires à l’élaboration de ce docu animalier écologiste qui va au plus près des mammifères marins et autres petits poissons nettoyeurs de l’océan.
Au vu des images, toutes plus impressionnantes les unes que les autres, il est évident que la patience des documentaristes a été récompensée. Comme tous les Disney Nature (qui fête cette année ses 10 ans), le film est structuré à la manière d’une fiction et, tout en possédant une claire dimension pédagogique, il privilégie un rythme dynamique, où l’action est assez importante. Nous suivons ainsi le petit dauphin Blue et sa maman, qui le protège et lui apprend à nager. Cette trame narrative centrale sert de prétexte à la découverte des fonds marins, ses dangers, mais aussi ses curiosités, comme cette raie géante caméléon dont les lumières multicolores servent à tromper la vigilance des autres poissons. On assiste ébahis à des images particulièrement rares : les dauphins créant des cercles de boue pour piéger les poissons, une attaque d’orques contre des baleines… La dynamique de l’ensemble est renforcée par la technique employée par l’équipe : des travellings ont ainsi été effectués en profondeurs à l’aide d’une Louma, nécessitant des heures de travail, et la présence de techniciens à la surface. Le résultat, assez bluffant, renforce la fascination que nous pouvons éprouver face aux images et donne une impression de mouvement et de fluidité bien loin du calme statique de nombreux documentaires.
… mais une structure imparfaite
Blue n’est cependant pas exempt de défauts : la structure du film apparaît ainsi assez lâche et parfois arbitraire, ce qui peut s’avérer déroutant. Si le changement de sujet au sein du documentaire est parfois bien amené, cela n’est malheureusement pas suffisamment le cas d’un bout à l’autre. Par exemple, on perd parfois de vue pendant longtemps les deux dauphins avant de les voir réapparaître sans vraie transition. Sans doute cela est-il dû à la difficulté de suivre longtemps à la trace ces mammifères, pas aussi sociables que ce que l’on croit souvent; malheureusement, le résultat est que, malgré la beauté des images, on perd parfois le fil. De ce côté, on est bien loin de Grizzly (du même réalisateur), dont la dimension narrative était sans faille d’un bout à l’autre. Ici, on suit certaines étapes du développement de Blue, mais il manque de la matière pour former un récit captivant. Le montage passe donc d’un animal à l’autre, ce qui n’aurait pas constitué un problème (chacun est assez fascinant) si les transitions avaient été davantage soignées.
On ressort du coup un peu partagés : à la fois impressionnés par les images uniques que nous avons visionnées, techniquement irréprochables et d’une beauté évidente, de l’autre, légèrement frustrés par un fil conducteur trop lâche, qui entraîne inévitablement des longueurs et empêche Blue d’être le grand film écologique qu’il aurait pu être. Reste un divertissement plaisant et un témoignage de la vie des espèces assez unique, dont les images feront rêver petits et grands.