[Critique] Full Contact : un Van Damme au grand coeur

Caractéristiques

  • Titre : Full Contact
  • Titre original : Lionheart
  • Réalisateur(s) : Sheldon Lettich
  • Avec : Jean-Claude Van Damme, Harrison Page, Deborah Rennard, Lisa Pelikan, Ashley Johnson, Brian Thompson
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Genre : Action
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 105 minutes
  • Date de sortie : 1er aout 1990 (France)
  • Note du critique : 6/10

Tout pour la famille

Alors que Lukas s’apprête à sortir au cinéma, le 22 août 2018, il est plus que temps de revenir sur la carrière du plus balèze des belges : Jean-Claude Van Damme. Commençons cette rétrospective par l’un des films les plus connus de JVCD, mais pourtant assez mal aimé à l’époque de sa sortie, en 1990, intitulé Full Contact (Lionheart, en version originale). Il faut tout d’abord replacer le contexte. La star sort d’un succès si retentissant qu’il est peut-être celui qui résume au mieux sa carrière : le très séminal Kickboxer. Alors que les œuvres dans lesquelles il apparaît, à cette époque sont toutes bien plus que rentables, l’acteur, et très certainement son agent, sentent tout de même qu’il lui fallait un rôle plus dramatique. Ce sera, ici, un vœux exaucé.

L’histoire de Full Contact débute tambour battant, en jouant de suite avec les codes du film d’action tel qu’on l’entendait, au début des années 1990. Francois Gaultier, un misérable trafiquant de drogue, est brûlé vif par un gang. À l’hôpital, il demande à sa femme de contacter son frère Lyon. Ce dernier se trouve dans la Légion étrangère en Afrique du Nord. Il déserte pour rejoindre les États-Unis. Ce qui, au passage, est un ressort dramatique assez intéressant, provoquant une sorte de fil rouge autour de la fuite, qu’on a déjà croisé dans Bloodsport. Bref,c’est au pays de l’Oncle Sam qu’il fait la connaissance de Joshua, qui le fait participer à des combats clandestins de full contact. Lyon gagne assez d’argent pour traverser le pays et retrouver la famille de son frère. Vous pensiez faire face à une banale (mais accrocheuse) de vengeance ? Ce ne sera pas le cas.

La vengeance n’est pas toujours une solution

image full contact
Que peut un kilt écossais contre un fulguropoing belge ?

Car Full Contact va justement jouer avec vos attentes. L’horrible destin du frère de Lyon aurait, bien entendu, pu lancer des hostilités grandiloquentes, pour une justice rendue à grands coups de poings comme autant de marteaux. Contre toute attente, le personnage incarné par Jean-Claude Van Damme n’empruntera pas cette voie. Non, son esprit n’est habité que d’un sentiment, celui de préserver ce qui lui reste de famille : sa belle-sœur Hélène (Lisa Pelikan, surtout vue dans des téléfilms plus ou moins obscurs), et sa nièce Nicole (Ashley Johnson, dont la voix est celle d’Ellie, dans The Last Of Us), toute deux plus que précieuse aux yeux du légionnaire en cavale. Alors, ce dernier va se battre. Mais pas pour venger son dealer de frère, non. Afin de subvenir aux besoins de celles qui occupent son esprit.

Full Contact se déroule dans le milieu des combats clandestins. Sans que le film ne soit une seule seconde un documentaire sur cette bien dangereuse activité, vous vous en doutez, l’œuvre émet tout de même un semblant de critique d’une société effectivement malade. Des taudis putrides de New-York, aux parkings de grands buildings qui sentent le dollar, Lyon va distribuer des mandales pour amassez une petite fortune. Le tout sous l’œil de Joshua (le très charismatique Harrison Page, que les fans de bisseries ont croisé dans Carnosaur), compère aussi estropié de bienveillant. Mais aussi sous la surveillance de la bien moins sympathique Cynthia (Deborah Rennard, que les amateurs de soap opera connaissent pour son rôle récurrent dans Dallas), richissime et aguichante mondaine, mais aussi manipulatrice au possible. Tout ce beau monde est complété par deux légionnaires aux trousses du déserteur, ce qui fait de Lyon un personnage carrément cerné de tous les côtés.

Moins impactant dans l’action que d’autres films avec JVCD

image critique full contact
Un combat final acharné.

Full Contact était, donc, l’occasion où jamais, pour Van Damme, de prouver qu’il pouvait aussi se produire dans un registre moins bourrin. Malheureusement, il peine un peu, derrière une volonté pourtant à saluer. Aucun autre de ses films, avant 1990, n’avait osé autant de gros plans sur son visage, et ce serait mentir que de nier la belle gueule du belge. C’est au niveau de la justesse que c’est un peu plus problématique, comme lors de la séquence qui nous montre Lyon abuser de shots d’alcool. De plus, si l’acteur profite d’une écriture de son personnage convaincante, c’est un peu moins le cas du scénario, et d’une réalisation parfois trop appuyée, grandiloquente quant à la mise en avant du jeu de JVCD. Derrière la caméra, Sheldon Lettich, que le belge retrouvera notamment pour Double Impact, est trop frileux sur les séquences d’action, et trop attiré par la star. Dommage.

Les combats, donc, ne sont pas les plus fameux qu’ait pu tourner Jean-Claude Van Damme. Full Contact gagne en impact sur la toute fin, lors du très bon duel contre l’imposant Attila, violent et plus étendu que les autres du film. On est aussi un peu déçu par le manque d’exploitation d’un concept pourtant prometteur. Combattre dans la jungle urbaine, dans des lieux comme un parking, un fond de piscine, cela ne demandait qu’à être complété d’adversaires mémorables. Ce n’est pas le cas et, pire, on oubliera très vite ces combattants. En passant, sachez qu’au contraire de ce que laisse penser la très marquante affiche du film, l’acteur n’exécute aucun grand écart. Damned. Au final, le film vaut surtout pour sa volonté de trouver des qualités de jeu chez JVCD, et quelque moments assez intenses. Mais, globalement, on ne peut s’empêcher de penser que l’œuvre demeure un divertissement agréable, sans pour autant faire partie du haut du panier de la filmo du belge.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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