L’Étrange Festival 2018, c’est parti ! Du 5 au 16 septembre 2018, le Forum des Images se met à l’heure des films singuliers, du cinéma bizarre, et attire toute une foule de cinéphiles de bon… et mauvais goût. Culturellement Vôtre y sera présent pour toute la durée de l’événement, afin de vous faire vivre, au plus près, ce vingt-quatrième millésime qui s’annonce très chronophage : 130 séances !
Vous vous demandez sûrement ce que vous pourrez trouver sur cette page. La réponse est simple : tout. Tout ce que nous allons produire, issu de la programmation de L’Étrange Festival 2018, sera rassemblé ici. Chaque jour, nous ajouterons de courts avis sur les films vus et, un peu plus tard, des liens vers les critiques complètes des longs métrages qui nous ont marqué. En fin d’évènement, nous produiront aussi un bilan.
Film d’Ouverture
Anna & The Apocalypse : Une comédie zombiesque et musicale, il fallait oser. Seulement, derrière le concept rien ne se dégage, mis à part une interprétation convaincante. Et nos oreilles pleurent encore ces chansons, dignes de High School Musical. — Mickaël Barbato
Compétition Internationale
Amalia : Formellement superbe, le nouveau film d’Omar Rodriguez-Lopez s’embourbe entre thriller psychologique (tardivement) halluciné et chronique d’une tranche de vie de jeunes mexicains entre El Paso et Juarez sur fond de drogue sans parvenir à convaincre des deux côtés. Le manque d’émotion et d’identification à l’héroïne (pourtant parfaitement incarnée par Jacquelin Arroyo), la représentation cliché et bien trop cérébrale de la folie provoquent l’ennui en dépit de la beauté indéniable des cadrages et de la photographie. Dommage ! — Cécile Desbrun
Utoya, 22 juillet : Hors-piste de l’Étrange Festival 2018 (un attentat, ça n’a rien d’étrange), ce film choc nous plonge au coeur de la tuerie perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik. Le traitement est exemplaire, évite la moindre ficelle, épure le propos. En espérant que le film ne devienne pas une sorte d’objet culte chez les groupuscules d’extrême droite… — M.B.
Meurs monstre, meurs : présenté comme l’un des OVNI de cette édition 2018, ce film chilien co-produit par les producteurs de Grave ne manque pas d’intriguer avec ses airs d’univers mental faussement lynchéen et quelques belles trouvailles esthétiques. Malheureusement, la dernière partie se vautre dans un symbolisme facile qui nous donne envie de dire : « Tout ça pour ça ? » — C.D.
The Spy Gone North : un film d’espionnage sud-coréen. Il aborde, sans grande surprise, le conflit avec son voisin du Nord, par le biais d’un récit en partie tiré d’une histoire vraie : la mise en place d’un contrat de pub sensé rapprocher les deux nations. La mise en scène se veut très académique, parfois carrément plate. Les dialogues dominent l’action mais, heureusement, quelques séquences provoquent quelques sourires. Pas transcendant. — M.B.
Mandy : Ce nouveau film de Panos Cosmatos est une expérience tellement singulière qu’il nous semble difficile à battre en termes d’étrangeté… Mais l’ensemble, halluciné, psychédélique, angoissant et parfois terriblement drôle sans jamais verser dans la pure comédie, est réellement brillant, quoique parfois déconcertant. Et puis, voir Nicolas Cage en bûcheron se venger d’une bande d’hippies fanatiques défoncés à la Charles Manson et d’une horde de motards de l’Enfer sur une B.O. 70’s n’a pas de prix ! Le film réserve quelques séquences d’anthologie de ce côté-là. A ne pas manquer ! — C.D.
Luz : La séance improbable de cette édition. Si le pitch était parfaitement clair, le résultat est tellement bordélique qu’on a eu du mal à rester jusqu’à la fin. On ne sauvera que l’image, sale et anxiogène, mais qui ne sert aucun propos. — M.B.
Life Guidance : Non vu.
Up Upon The Stars : Coup de cœur pour ce film espagnol, qui brasse les émotions. Un père veuf, accompagné de son fils, fonce droit vers la faillite. Nourrissant le rêve de devenir un grand réalisateur, il se réfugie dans son imaginaire, dans lequel il s’invente le scénario d’un film, qui est censé le tirer de sa mauvaise passe. L’œuvre aborde autant la cinéphilie que le deuil, mais aussi le dur retour du concret, en provoquant rires et larmes. Une bien agréable découverte. — M.B.
The Nightshifter : Quand l’employé d’une morgue peut parler aux morts, évidemment ça créé quelques tensions. Sorte de Fantôme Contre Fantôme vu du Brésil, et dans une tonalité plus sombre que le film de Peter Jackson, le film propose plein d’idées intéressantes. Il est seulement dommage que certaines séquences s’embourbent dans un scénario pas toujours hyper bien rythmé, mais l’ensemble est assez surprenant pour qu’on s’y attache. — M.B.
Dachra : Ce slasher tunisien s’intéresse au sort des enfants victimes d’actes de sorcellerie au Maghreb, à travers une intrigue dont les ressorts ne sont pas sans rappeler — toutes proportions gardées — Ring. Si l’on regrettera des jump scares faciles et une fin abrupte assez déconcertante, ce premier long-métrage d’Abdelhamid Bouchnak possède des qualités certaines, à commencer par le traitement de l’intrigue, qui sait sortir des chemins balisés pour mieux surprendre le spectateur, et l’interprétation de Yassmine Dimassi. — C.D.
The House That Jack Built : Après avoir scandalisé Cannes en 2011 et réalisé le dyptique controversé Nymphomaniac , Lars Von Trier est de retour avec un long-métrage qui sonne comme un règlement de comptes avec ses détracteurs, qui voient en lui depuis des années un cinéaste misogyne et sadique envers ses personnages féminins (voir le débat autour d’Antichrist) et un nazillon. Pas tant thriller horrifique que comédie noire à la tonalité satirique assumée, ce nouveau film frappe fort dès l’ouverture où un serial killer introverti (Matt Dillon, qui trouve là l’un de ses meilleurs rôles) se retrouve aux prises avec une Uma Thurman en auto-stoppeuse bourgeoise insupportablement irritante. Le cinéaste se moque ouvertement (point par point) des accusations à son égard avec un humour sarcastique qui parvient à être hilarant et dérangeant, tout en se livrant à un travail d’introspection honnête (pour qui saura l’entendre) sur son processus créatif. S’il traîne un peu en longueur sur la fin avec ses flots de réflexions métaphysiques au second degré, That House That Jack Built est assurément un grand coup de coeur, 7 ans après le sublime Melancholia. On ajoutera également que la scène de chasse, réalisée dans un style proche de celui de Wes Anderson, marquera durablement les esprits par sa dimension hautement, euh… »ludique ». — C.D.
Perfect Skin : Un tatoueur fou retient en otage une jeune femme aux attitudes douteuses, pour lui imposer son chef-d’œuvre. Un certaine fétichisme de la pénétration de la lame dans le corps, dans un film qui passe un peu trop de temps à délivrer de belles images vides de sens. Dommage, mais tout de même intriguant, notamment dans sa deuxième partie, qui en fait un 50 Shades of Grey pour adultes, en bien plus pertinent. — M.B.
L’heure de la sortie : Hybride réussi entre film d’auteur français et film de genre, le second long de Sébastien Marnier (Irréprochable) est un croisement improbable mais étonnamment convaincant entre le Virgin Suicides de Sofia Coppola et Les Innocents de Jack Clayton, le tout passé à la moulinette de notre culture franchouillarde. Tension et humour sont au rendez-vous, pour une réflexion incisive autour de l’aveuglement des adultes et la pression et le désenchantement auxquels la jeunesse actuelle est soumise. — C.D.
May The Devil Take You : On attendait le nouveau Timo avec une très grande impatience, lui dont les derniers films, avec son compère des Mo Brothers (Macabre, Killers, Headshot), nous ont particulièrement convaincu. Hélas, ce sous-Evil Dead ne parvient jamais à séduire. La faute à un scénario très faible, qui cumule les clichés d’une manière peu commune. Aussi, la violence est édulcorée, ce qui nous surprend de la part de cet auteur. Reste quelques plans bien sentis, mais c’est peine perdue : on tient là le premier raté du réalisateur. Avant de se reprendre avec The Night Comes For Us ? — M.B.
Perfect : Non vu.
A Vigilante : Ne vous fiez pas au titre ! S’il est bien question d’une justicière ici (une ancienne femme battue défendant d’autres compagnes d’infortune pour les libérer du joug de leurs bourreaux), le film de Sarah Daggar-Nickson s’écarte radicalement des codes du genre et prône un réalisme presque parfait. Le résultat, terriblement juste, est dur, sans céder à l’appel du gore ou au voyeurisme. C’est avant tout psychologiquement que l’on sort remués ! Olivia Wilde livre une performance poignante. Saisissant. — C.D.
The Field Guide To Evil : Un film à sketchs totalement décousu, sans fil rouge véritablement marqué. Surtout, les différents métrages sont d’une qualité plus que discutables, si l’on excepte celui réalisé par le toujours prometteur Can Evrenol. À oublier, malheureusement. — M.B.
Killing : un nouveau long métrage de Shinya Tsukamoto, c’est toujours un événement, et ce même si le réalisateur n’est plus vraiment au top de sa forme. Il signe un chanbara qui n’en est pas vraiment un, ce qui prouve à quel point l’auteur est encore très punk dans l’âme. Certainement pas l’œuvre que le spectateur attend, et sa caméra porté ne trouve pas la justesse fondamentale qu’elle pouvait avoir dans Tetsuo et compagnie, mais les thèmes sont puissants. Pas un film facile… — M.B.
Buybust : On nous promettait un The Raid à la sauce féminine. Malgré quelques bons moments, ce film d’action n’arrive jamais à la cheville de son modèle. Plus horizontale que verticale, cette chasse à l’homme dans des bidonvilles aussi insalubres que fascinant (gros travail sur les décors) manque clairement de panache, d’impact. La faute, notamment, à une actrice principale qui, si elle ne démérite pas, ne peut cacher qu’elle n’est pas une artiste martiale. À tel point que le réalisateur lui associe une véritable armoire à glace, histoire de compenser, sans pour autant que ça ne fonctionne parfaitement. Gros soucis de prise de son aussi, avec parfois un écho digne d’un court métrage étudiant. Une déception. — M.B.
The Dark : Les films de zombies sont légion, mais le parti pris inversé de celui-ci est assez intéressant : adopter le point de vue d’une adolescente zombie sauvagement assassinée, et luttant pour sa survie aux côtés d’un garçon mutilé par un serial killer en fuite. Si ce long accuse quelques longueurs et ne cherche pas vraiment à faire peur, la dimension intimiste de cette parabole des violences infligées aux enfants possède de réelles qualités narratives et visuelles qui la rendent plaisante. — C.D.
Anna & The Apocalypse : Voir l’avis court, en film d’Ouverture.
MondoVision
Diamantino : Récompensé du Prix Nespresso à Cannes pour la Sélection Un Certain Regard, cette sympathique fable footballistique portugaise surprend agréablement. C’est à la fois très kitsch et humaniste, et l’ensemble parvient à aller au-delà des blagues sur le Q.I. des footballeurs (Ok, il y a aussi beaucoup de ça !) pour porter un regard humoristique sur la montée du fascisme. Un délire bien géré, léger et parfois inspiré. — C.D.
Violence Voyager : Un film d’animation japonais qui ne manque pas de qualité ! Avec ses dessins découpés, mouvés à la main, cette véritable curiosité nous embarque dans une histoire typique de la science fiction nippone. Un parc d’attraction attire les enfants dans une véritable guerre interstellaire, histoire de grossir les rangs d’une armée monstrueuse. C’est violent, drôle, et ça dure juste assez de temps pour ne pas devenir redondant. À découvrir sans hésiter. — M.B.
Upgrade : L’un des gros coups de cette programmation. Voilà une série B qui ne manque pas de punch, et ne tente jamais de se prendre pour autre chose. Mélange de science fiction, faisant parfois penser à un Robocop qui aurait rencontré Charles Bronson, le résultat dépasse nos attentes, et nous rabiboche avec Blumhouse. On en est sorti comblé ! — M.B.
Dukun : librement adapté d’un fait réel, ce film fut interdit en Malaisie. Histoire de sorcellerie, de meurtre, le tout noyé dans un procès longuet, l’œuvre ne nous a pas emballé. La faute, avant tout, à un montage anarchique, et un aspect horrifique finalement inoffensif. Très oubliable. — M.B.
Frig : Pas vu.
Liverleaf : Un film japonais, ayant pour thème le harcèlement scolaire. Encore un, serait-on tenté d’écrire, et ce même si le sujet est important. Ici, le traitement part dans le grotesque, mais de manière maitrisée : les enfants ne se contentent pas d’agir plus qu’odieusement envers leur camarade, ils tuent aussi les parents. Du coup, la gamine va se venger, dans le sang et la neige. La violence fait très cheap, à cause d’effusions de sang assez grotesques, quand elle ne sont pas l’objet de CGI immondes. Long, très bavard, pas de quoi se passionner. — M.B.
Climax : Tout comme May The Devil Take You, on l’attendait de pied ferme. On y reviendra longuement dans une chronique détaillée, mais sachez qu’on tient là notre Némésis cinématographique. Si l’on sauve quelques fulgurances purement plastiques, tout le reste est hautement détestable. C’est produit par Vice, média-chef de file du phénomène « putaclic ». Cela devrait mettre la puce à l’oreille… — M.B.
Coincoin et les Z’inhumains : Pas vu.
I Feel Good : Pas vu.
Fags In The Fast Line : Pas vu.
Nouveaux Talents
Kafou + La Casa Lobo : Non vu.
S He : Premier long-métrage du jeune réalisateur chinois Zhou Shengwei, ce film d’animation intégralement réalisé en stop-motion est un véritable petit bijou d’inventivité et de poésie ! Cette fable muette autour d’un système capitaliste dominé par des chaussures hommes qui exploitent les citoyens et rejettent les chaussures femmes (les bébés chaussures sont transformés en mâles pour pouvoir travailler à l’usine) captive d’un bout à l’autre. Un regard engagé où l’humour et le rêve ont aussi leur place. — C.D.
Rhizom : Non vu.
Lifechanger : Le pitch nous promettait une sorte de relecture de L’invasion des profanateurs de sépulture, et on a été servi. Seulement, ce nouveau point de vue ne nous a pas réellement convaincu. Si l’on adhère au rythme, très soutenu et ce dès les premières secondes, la tonalité du film est moins emballante. Cela sent fortement Sundance, et ce n’est pas nécessairement pour nous plaire. Reste quelques séquences bien charpentées, qui pourront pousser à la découverte. — M.B.
Documentaires
Des cowboys et des Indiens : Non vu.
L’ange du Nord : Non vu.
The Allins : Non vu.
Nikkatsu Extravaganza
Blind Woman’s Curse : Non vu.
Les tueuses en collants noirs : invisible pendant longtemps, ce film du très doué Yasuharu Hasebe nous a scotché, du début à la fin. Film d’espionnage et d’action complétement pop, voire barré et à la limite du nanar sur certains passages, l’oeuvre est traversé d’une énergie communicative. Il ferait passer Danger : Diabolik pour le dernier films des frères Dardenne ! — M.B.
The Cat Gambler : Non vu.
Woman Gambler : Non vu.
Revenge Of The Woman Gambler : Un film qui vaut surtout pour son inversion des rôles. Femme forte, homme qui refuse le joug des yakuzas, le tout réalisé avec une sacrée justesse. Voilà qui complète idéalement une autre série à découvrir : Lady Yakuza. — M.B.
Female Boss : Non vu.
Wild Jumbo : Non vu.
Boulevard des chattes sauvages : Non vu.
Machine Animal : Non vu.
Beat ’71 : Non vu.
8mm Hachimiri Madness
The Isolation Of 1/880000 + The Adventure Of Denchu-Kozo : Non vu.
I Am Sono Sion ! + Tokyo Cabbageman : Non vu.
Saint Terrorism : Non vu.
Hanasareru Gang : Non vu.
A Man’s Flower Road : Non vu.
Happiness Avenue : Non vu.
Unk + High-School-Terror + The Rain Women : Non vu.
Carte Blanche Jackie Berroyer
Lune froide : Non vu.
Exotica : Non vu.
La vengeance est à moi : Non vu.
Double messieurs : Non vu.
Clonk + Mission Socrate : Non vu.
Carte Blanche Pakito Bolino
Mondo DC ONDO DC (Cf. L’Étrange Musique) Première mondiale : Non vu.
Undergronde + Dearraindrop + 2Up: Block / 2Up: Phobia + Sgure / Sgure OX / DJ Rainbow: Ejaculation… / Muscle Park : Non vu.
Red & Rosy + Matt Konture, L’éthique du souterrain : Non vu.
Focus Adilkhan Yerzhanov
Night God : Non vu.
The Plague At The Karatas Village : Non vu.
The Owners : Non vu.
Constrictors + The Story Of Kazakh Cinema : Non vu.
Realtors : Non vu.
La tendre indifférence du monde : Non vu.
Focus Shahram Mokri
Fish & Cat : Non vu.
Invasion : Non vu.
Film de Clôture
The Man With The Magic Box : Un film de science fiction polonais, qui louche avec trop d’insistance vers Brazil, en ajoutant du non-sens à la truelle. Terminer un festival sur un long métrage aussi indigeste, c’était risqué, et l’effet n’était pas fameux… — M.B.
Palmarès
Compétition Internationale Long Métrage – Grand Prix (en partenariat avec Canal +) : The Spy Gone North.
Compétition Internationale Long Métrage – Prix du Public : The Spy Gone North.
Compétition Internationale Court Métrage – Grand Prix Canal + : Falling
Compétition Internationale Court Métrage – Prix du Public : Mucre.
Bilan
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