Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Capcom
- Editeur : Capcom
- Date de sortie : 8 mars 2019
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Capcom livre un grand beat’em all
Il en faut peu pour être heureux. Un joli ciel bleu. La défaite du PSG en huitième de finale de Ligue des Champions. La forme olympique d’un Capcom qui vit un véritable âge d’or. Après une séquence un peu tristounette lors de l’ancienne génération de consoles (comme pour quasiment tous les éditeurs japonais, c’est à préciser), cette entreprise historique a repris du poil de la bête, avec des sorties aussi remarquées, et remarquables, que le remake de Resident Evil 2, Monster Hunter World, ou encore Resident Evil 7. Aujourd’hui, c’est une autre licence importante qui revient, et pas pour faire les choses à moitié : Devil May Cry 5 était attendu par tous les amateurs de beat’em all de qualité, lesquels font un peu la tronche depuis que les battle royale et autres open world grignotent une bonne partie de l’espace vidéoludique. Aller Dante, on a besoin de toi !
Jouer à un Devil May Cry, c’est tout autant se régaler d’un gameplay soigné, que savourer une ambiance cool au possible. Ce dernier point est toujours d’actualité, et ce plus de dix ans après la quatrième itération numérotée. C’est notamment grâce à un scénario certes léger, comme d’habitude, mais apte à provoquer des séquences cinématiques idéales pour la pose, la frime. Le récit débute quelques années après les précédents événements, alors qu’un gigantesque et monstrueux arbre, le Qliphoth, est apparu en plein milieu de la ville de Red Grave, occasionnant un véritable massacre de la population. Dante, dont les finances sont au plus bas, est alors contacté par le mystérieux V, afin de combattre l’entité qui, de toute évidence, tire les ficelles depuis l’intérieur. Celle-ci ne serait nulle autre que le roi des démons, l’ennemi juré de Dante, celui qui a tué sa mère…
De la pose, mais aussi une ambiance plus sombre
Devil May Cry 5 est habité par des personnages tous plus poseurs les uns que les autres mais, contrairement à d’autres œuvres, cela ne dérange en rien le plaisir éprouvé. Clairement, Capcom maitrise cet effet de style, et profite de la moindre cutscene, toutes remarquablement mises en scène, pour développer cette ambiance plus que spectaculaire. Chaque apparition de Nico, la mécanicienne, concepteur des Devil Breaker, et de son camion, est un véritable délice. On n’en dévoile pas trop, mais sachez que la narration nous a emballé d’un bout à l’autre, bien aidée par une écriture des personnages appliquée et une atmosphères qui, elle, emprunte une nouvelle route. On note une ambiance plus sombre, certes dans les teintes de couleurs, mais aussi dans les thèmes abordés. On aura même fortement pensé à un film que tout le monde connaît : L’Empire Contre-Attaque. Le destin de Nero s’approche clairement de celui de Luke Skywalker, non seulement dans son état physique (il a perdu un bras), mais aussi pour un twist que nous n’aborderons pas ici.
Les personnages, justement, sont au centre des intérêts. Et il se comporte, en pases de gameplay comme il sont écrits. Entendre par là que Devil May Cry 5 exploite les spécificités de chacun, ne sort pas une seule mécanique de son chapeau, tout est justifié. Rappelons, tout de même, que le jeu est un beat’em all, donc que le principe est de trucider du méchant grâce à des enchainements et autres coups spéciaux, durement maitrisés par ailleurs. Petit détail, les nouveaux-venus peuvent opter pour n mode automatique, qui arrange les combos pour vous. Bien entendu, c’est à éviter si l’on connaît un minimum le genre BTA. Celui-ci est ici poussé à son paroxysme, grâce à trois protagonistes grisants au possible, et véritablement différents dans leur approche. Restons sur Nero, le neveu de Dante. Son bras coupé par le grand méchant de l’histoire, le voilà aidé par les Devil Breaker, des prothèses mécaniques lui permettant d’utiliser des capacités spéciales, mais aussi un grappin à monstre (si l’un d’eux est trop loin, lockez-le et appuyez sur Rond). Les différentes versions proposent un pouvoir qui se démarque, du coup il faudra bien étudier chacun d’entre eux, afin de sélectionner ceux qui vous conviennent le mieux. Aussi, il est possible de pousser un Devil Breaker à bout, en maintenant la touche Rond, provoquant ainsi un super coup destructeur, aussi bien pour les adversaires que pour vous-mêmes. En effet, ces bras mécaniques se brisent dans trois situations : à la fin de cette attaque, mais aussi dans le cas où vous vous faites toucher pendant l’utilisation ou, pour finir, à l’occasion du sacrifice d’une de ces prothèses afin d’en faire une bombe. Ne vous inquiétez pas outre mesure, il est possible d’en acheter entre les missions, et d’en récupérer au cours des niveaux.
V pour victoire
Le deuxième personnage jouable, c’est V. Si Nero peut encore se ressentir comme assez classique, là c’est une toute autre histoire. Ce protagoniste mystérieux, en très mauvaise santé, invoque trois monstres pour combattre à sa place : Shadow, Griffon et Nightmare. Les deux premiers sont simplement associés à une touche, le troisième demandera, pour apparaître, que la jauge de Devil Trigger soit au moins remplie de trois barres (il est évidemment possible de faire évoluer le temps de présence). Là, Devil May Cry 5 nous surprend. Sur le papier, cela peut paraître un peu obscur, mais manette en mains on tient là des mécaniques aussi agréables que logiques dans l’exécution. Shadow est une panthère, laquelle attaque au sol, et produit du dégât à la pelle. Shadow, un corbeau bavard, lance des offensives depuis les airs, et plutôt à distance. Enfin, Nightmare est un golem surpuissant, qui détruit tout autant les adversaires que les murs possiblement fragiles. Capcom a évidemment pensé à associer chacun d’entre eux à une barre de vie dédiée, ce qui impose de faire attention à votre utilisation de ces invocations. Quand l’un de ces démons a mis KO l’un des opposants, V doit lui asséner le coup final avec sa canne. Jouissif au possible, et assez ouvert aux nouveaux venus, autant grâce à la puissance déployée qu’en rapport au grand spectacle provoqué.
Enfin, le cheminement de Devil May Cry 5 nous fait évidemment rejoindre l’incontournable Dante. Et sachez de suite que le gameplay qui lui est associé est un énorme coup de cœur. Les bases sont les mêmes, Capcom garde le concept de styles, ici au nombre de quatre : Royal Guard, Swordmaster, Trickster et Gunslinger, tous associés à une philosophie différente. Le personnage peut toujours compter sur ses flingues et ses armes de corps-à-corps, en passant de l’une à l’autre grâce à une simple pression de gâchette. Cela provoque des enchainements ahurissants de puissance, et surtout une adaptabilité face à l’adversité. Par exemple, les nunchakus Cerberus (et leur maitrise là aussi à fouiller, puisque les effets changent selon les styles) ne seront pas d’une grande aide face aux ennemis les plus endurants. Par contre, utiliser la Cavaliere, moto qui se divise en deux (on se croirait dans The One, avec Jet Li), est bien plus indiqué s vous chercher à faire le plus de dégâts possible, en sacrifiant votre rapidité d’exécution. Bien entendu, il est toujours possible de se transformer grâce au Devil Trigger, afin de gagner encore en puissance. Mais ce n’est pas tout, car un autre stade sera possible, encore plus redoutable. Il demandera de transférer le contenu du Devil Trigger vers une nouvelle jauge, avant de voir Dante s’associer, d’une manière tranchante, à son épée démoniaque. Et là, plus personne n’est de taille, du moins pendant un très court laps de temps.
Une durée de vie solide
L’un des piliers des Devil May Cry est l’amélioration des personnages, grâce à la récupération d’orbes. Ce cinquième opus n’échappe pas à la règle, et l’on pourra même écrire qu’il pousse le concept à un point jamais atteint dans la licence. Entre chaque niveau, mais aussi au cours de ceux-ci, si vous trouvez la cabine téléphonique ou la statue idoine, vous pourrez dépenser sans compter dans de nouveaux enchainements, de l’énergie vitale en plus, et d’autres sucreries. Du coup, cela ajoute de l’intérêt pour un objectif central : être le plus irréprochable possible dans les combats, afin d’atteindre la meilleure notation possible, synonyme d’orbes bonus à foison. Cela assure, d’ailleurs, une durée de vie conséquente, qui ne se limite pas au premier run. Et ce fait ne se borne pas à l’envie de compléter, il est aussi dû aux bonus à débloquer, en terme de costumes et autres. Mais aussi de modes de difficulté. C’est ici que Devil May Cry 5 peut interloquer : la première partie est simple à compléter. Par la suite, boucler l’aventure en Fils de Sparda sera déjà un premier défi. Mais alors après, bonne chance à celles et ceux qui voudraient se frotter à Enfer et Enfer : défaite en un coup, pas de checkpoint et uniquement trois résurrections par mission. Dès lors, vous comprendrez que l’on tique quand on entend que le soft serait facile. À cela, on peut ajouter la présence de missions secrètes, planquées dans les niveaux. Si vous voulez tout voir, comptez quelques dizaines d’heures…
Devil May Cry 5 assure un gameplay de très grande qualité, et un univers que les fans apprécieront. On a tout de même une véritable retenue : la baisse de rythme, en terme de représentation à l’écran, dans le dernier quart du jeu. Globalement, le jeu manque peut-être de séquence de gameplay folles (contrairement aux cinématiques, donc), un sentiment qui né de certaines expériences, comme celle de Bayonetta. Mais, surtout, la répétition des cavernes du Qliphoth nous a un peu fait tiquer. Certes, cela se justifie entièrement par le scénario, et on s’y amuse toujours grâce aux mécaniques de combat. Mais on ne peut s’empêcher de penser que cela manque un peu de peps dans les décors. Techniquement, le RE Engine tourne à fond les ballons. On remarque, tout de même, un peu de flou disgracieux dès que l’avatar se met à courir, mais rien de bien grave. Cela reste bien fluide dans les phases de gameplay, et c’est tout ce qui compte. Côté musiques, Kota Suzuki (Resident Evil 5, dont c’était l’une des seules forces) s’en sort avec les honneurs, notamment grâce à des composition évolutives selon la notation du combat. Coup de cœur, au passage, pour le thème de V, qui ne fait qu’ajouter de la classe à ce personnage décidément charismatique. Enfin, signalons que le doublage japonais (entièrement sous-titré en français, bien évidemment) est disponible et carrément indispensable, même si la version anglaise ne démérite pas.
Note : 17/20
Capcom peut se targuer d’une nouvelle grande réussite. Si l’on sent bien une petite baisse de régime dans le dernier quart, on ne peut nier avoir pris un pied diabolique. On attendait Devil May Cry 5 sur son gameplay, ses mécaniques qu’on espérait fignolées et entrainantes. On obtient bien tout cela, mais avec un ajout de patate qui séduira tout amateur de sensations grisantes, grâce à trois approches différenciées et séduisantes. L’envie d’en découdre ne nous quitte pas, tout du long, tant on a envie de mener les personnages à leur paroxysme, bien aidé par des couches de gameplay qui s’ajoutent intelligemment. D’ailleurs, même à la toute fin, soyez certains que le studio japonais vous a réservé des éléments qui vous pousseront à vous lancer dans de nouvelles parties. Une durée de vie excellente, donc, pour un beat’em all. Et voilà qui termine de nous convaincre : on tient là une perle du genre.