Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- Nintendo Switch
- Développeur : PlatinumGames
- Editeur : Nintendo
- Date de sortie : 16 février 2018
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Le hit de PlatinumGames se rappelle à notre très bon souvenir
Ah, Bayonetta ! Impossible de ne pas se remémorer l’époque de sa sortie initiale, au tout début de l’année 2010. Le soft était terriblement attendu, et ce pour des raisons qui se comprennent amplement : le studio PlatinumGames représentait un espoir naissant pour les fans de jeux japonais. Un optimisme qui s’est validé aujourd’hui, avec bien des sorties de qualité. L’autre impatience avait pour objet les auteurs à l’œuvre sur le projet, dont le game director et scénariste Hideki Kamiya, que vous connaissez sûrement pour avoir réalisé des bijoux comme Okami et Viewtiful Joe. L’espérance était donc à son comble, et le résultat plus que probant, le titre devenant un classique instantané, du moins dans sa version Xbox 360 (rappelez-vous des soucis techniques sur PlayStation 3). Après un excellent portage sur PC, voilà que ce grand beat’em all pose ses talons-flingues sur Nintendo Switch qui, rappelons-le, accueillera en exclusivité le troisième opus.
Ce portage de Bayonetta ne touche pas un cheveu du récit. Pour faire court, et sans spoiler les quelques joueurs qui découvriraient le titre à cette occasion, sachez que le scénario est écrit avec soin, bien plus qu’il n’y parait au premier abord. Ça part parfois dans tous les sens mais dans l’unique but de coller à l’ambiance survolté du jeu. Vous incarnez Bayonetta, une sorcière capable de maitriser les arcanes de l’Umbra, qui s’est réveillée d’un long sommeil. Amnésique, mais consciente de ses pouvoirs magiques impressionnants, elle se relance dans le combat contre les démons. Jusqu’au jour où elle rencontre la mystérieuse Jeanne, laquelle semble profiter des mêmes capacités. C’est le début d’un cheminement qui nous mènera vers des événements pour le moins surprenants.
L’histoire de Bayonetta nous tient toujours autant en haleine, et ce même si la narration se fait de temps en temps confuse. Il faut s’accrocher, notamment au début avec des sauts dans le temps qui manquent de clarté, et tout se fait plus clair au fur et à mesure. On se trouve là face à ce qui se fait de plus séduisant dans le genre du beat’em all, loin des complications parfois contre-productives de softs comme Devil May Cry (autre grand classique signé Hideki Kamiya). D’autant plus que le background sait créer un véritable entrain : on a envie d’en savoir plus sur l’Umbra, les sages de Lumen, ce qui conforte l’idée d’exploiter le terreau dans des suites très désirées par les joueurs. Quant aux cutscenes, elles contiennent toute la folie qu’on peut attendre de ce genre de production, et ce même dans les expositions dialoguées, évidemment sous-titrées en français.
L’amour du skill
Le gameplay suit la même politique : on ne touche pas à ce que fut Bayonetta. Bien entendu, on pourra penser que ce portage fait partie des fainéant du genre, seulement on n’ose même pas imaginer la catastrophe qu’aurait pu accompagner une remise en cause de l’équilibre initial. Signalons que l’on a tout de même relever un niveau de difficulté des QTE un peu plus bas qu’originellement. Ces phases gagnent en permissivité, et c’est tant mieux tant elles s’avéraient, en 2009, parfois trop redoutables. Tout le reste est identique à ce que l’on a adoré à l’époque : les combos sont toujours aussi nombreux et jouissifs à sortir, leur utilité sait aussi se faire plus ou moins réelle selon le type d’ennemi que l’on combat, ce qui impose un véritable travail sur le skill. Ainsi, le joueur ressent une grande courbe de progression, idéale pour impliquer de bout en bout du soft.
Bayonetta, c’est du joyeux délire en barre, jusque dans le design de la sorcière que nous incarnons. Si l’exubérance physique de la femme pourra toujours faire sourire (on adore !), le fait de lui avoir accroché des flingues à chacun de ses membres n’est aucunement gratuit. On aura tout le loisir de changer de pétoire, d’opter pour des fusils à pompe par exemple, ce qui modifiera radicalement les effets de vos combos. La gestion des distances est primordiale pour bien tirer le maximum des capacités de l’avatar : coups de pieds et grosses torgnoles (ou coup d’épée tranchant) sont aussi au programme. Pour faire évoluer tout ça, il faudra ne pas oublier de passer par la case Rodin, l’un des personnages secondaires qui vous accompagneront tout au long de l’aventure, et qui sert de magasin ambulant. Une sensation de constante amélioration accompagne le joueur, qui voit son skill être bonifié par cette mécanique simple et efficace. Le Witch Time est une autre très grande satisfaction : réussir l’esquive parfaite déclenche cette phase ralentie, pour mieux contre-attaquer de manière optimale. Là est l’un des secrets du jeu : il sait comment gâter l’égo des gamers.
Vous l’aurez compris, c’est du côté de la technique que cette version Nintendo Switch de Bayonetta apporte quelques nouveautés. Les particularités de la console ont évidemment un impact direct sur le résultat à l’écran. Version nomade, on gagne en netteté, ce qui est un peu moins vrai quand on laisse le matériel dans son dock. Le framerate est constant, à 60 images par seconde, c’était attendu mais l’effet est savoureux, surtout si vous n’avez plus joué au titre depuis 2009, et ses versions moins fignolées. Seul véritable bémol, le jeu sur l’écran portable est parfois confus, on pense aux derniers niveaux très animés et les combats de boss hyper impressionnant mais demandant aux joueurs un vrai sens de l’observation. Enfin, on a une préférence pour le jeu au Pad Pro, mais les Joy-Con remplissent aussi très bien leurs devoirs.
Note finale : 17/20
Toujours un régal, ce Bayonetta ! Beat’em all énergique et très précis, favorisant l’évolution du skill chez le joueur, le soft reste ce sommet du genre, qui jamais ne faiblit. Titre intense par excellence, capable de quelques coups de folie à l’occasion, comme ce passage sur un missile que l’on dirige, ce hit ne perd aucun éclat du résultat initial. Mieux, il gagne en fluidité, et en définition, même si l’on aurait apprécié un plus gros travail sur les textures, trop vieillottes pour ne pas faire tiquer de temps en temps. On pourra aussi regretter que ce portage n’apporte aucun bonus de contenu, pas de costume inédit ou autre élément superficiel du genre, même si cela n’a pas un réel impact sur le plaisir ressenti. Frénétique, très entraînant jusque dans sa bande originale, le titre se laisse jouer avec panache, et nous rappelle à quel point on attend le troisième opus de la sculpturale sorcière.