Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Développeur : Tamsoft
- Editeur : NIS America
- Date de sortie : 20 septembre 2019
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- Note : 6/10 par 1 critique
Un jeu destiné aux fans de la licence
Derrière ce titre complexe, Utawarerumono, se cache une œuvre qui a de suite retenu notre intérêt. Celui-ci est né avec les jeux vidéo, d’ailleurs nous vous proposons aussi les tests d’Utawarerumono : Mask Of Deception et d’Utawarerumono : Mask Of Truth, tous deux sortis un peu en catimini, courant 2017 en Europe. Le très précieux éditeur NIS America (évidemment en duo avec Koch Media), grâce auquel on découvre moult jeux japonais qu’on n’espérait même pas approcher, continue de nous gâter avec cet Utawarerumono ZAN, lequel va prendre les fans à revers. En effet, sous l’impulsion du studio Tamsoft, la série fait une petite infidélité au mélange de visual novel et de tactical RPG (que l’on retrouvera pour le prochain épisode, Prelude to the Fallen, prévu pour 2020), afin de se concentrer sur un genre qu’on apprécie beaucoup : le Musô.
Commençons par ce qui nous a sans doute le plus interloqué. On espérait que ce jeu à part allait permettre de revivre les événements de la licence, mais simplifiés. Utawarerumono ZAN, on pensait que ce serait l’occasion, pour tous, de découvrir un récit condensé, rassemblant les belles force du visual novel, mais aussi de la série animée. Malheureusement, ce n’est pas le cas. On fait plutôt face à un titre qui s’adresse d’abord aux fans, celles et ceux qui ne seront pas perdus quand interviendront des ellipses assez folles. On peut même parler de trous narratifs, notamment dans la première partie du scénario. En fait, il s’agit surtout d’accompagner les phases de combat par une rapide mise en situation, mais sans contexte. Du coup, on a un peu de mal à s’attacher aux personnages, et les conflits perdent un peu de leur superbe. Dommage, par contre s’y lancer après avoir terminé Mask Of Deception et Mask Of Truth est une idée que l’on peut vous souffler à l’oreille…
En fait, on sent clairement qu’Utawarerumono ZAN existe principalement pour l’idée d’associer Hakuoro et les autres au concept de Musô. On rappelle que ce genre, typiquement japonais et populaire depuis la naissance du phénomène Dynasty Warriors, nous fait combattre des hordes surréalistes d’ennemis. Pour faire plus précis, vous allez devoir, seuls, terrasser des centaines et des centaines d’ennemis affichés à l’écran. Le sentiment, clairement, se fait bourrin, et c’est le but : on se doit de ressentir une puissance destructrice impressionnante, et la boucle de gameplay se doit d’être assez courte pour créer une répétition ici loin d’être anodine. Tout cela pour nous mener vers « la zone », cet état de quasi transe qui associe plaisir de jeu et maitrise des différentes actions. On ressent bien ça dans le soft ici traité.
Une durée de vie légère pour un Musô
Avant de vous lancer sur le champ de bataille, Utawarerumono ZAN vous demande de créer une équipe de quatre personnages. Et ce parmi la douzaine disponible. Bien entendu, chacun des protagonistes profite de forces et faiblesses, même si quelques uns ressortent du lot, immanquablement. Pour notre part, il nous paraît impensable de ne pas opter pour Atui, dont l’apparence frêle et les attendrissants yeux oranges ne sont qu’un leurre : elle est redoutablement puissante, et ses attaques se révèlent celles les plus à même de déblayer le terrain. Ensuite, le titre se fait pour le moins classique : on martèle les boutons pour sortir des combos, et on lance une attaque de groupe. Non, le jeu ne tente pas de réinventer le genre, mais ce n’est pas un souci en soit. On a aussi droit à une emphase sur la personnalisation, avec ce qu’il faut de bonus, et d’habits alternatifs. Aussi, la petite saveur RPG s’avère bien présente, avec une évolution des statistiques des personnages. Tout cela fonctionne bien.
Par contre, Utawarerumono ZAN est largement perfectible sur d’autres points. Le plus problématique, c’est le comportement des ennemis. S’ils se doivent d’être à l’équilibre entre passivité et action, afin de souligner la puissance de notre avatar, on a tout de même l’impression qu’ils sont trop attentistes, parfois comme figés. Et comme l’impact des coups n’a pas assez de patate, le résultat se fait un peu mou, surtout dans les premières missions. Ensuite, ça va un peu mieux. Surtout, on vous conseille de jouer dans un mode de difficulté élevé, sous peine de faire naître l’ennui. Mais ça ne durera pas longtemps, car voilà le second point discutable : la durée de vie. Si l’on peut sans mal digérer le manque de variété des missions, en tant qu’amateur de Musô on s’y est habitué depuis longtemps, on est plus gêné par les six heures qu’il a fallu pour boucler l’histoire principale. Mais soyons justes : le résultat se situe plus au niveau de la dizaine d’heures, car on y revient pour pousser les personnages à fond dans leurs stats, et boucler quelques quêtes annexes. En soit, ce n’est pas super léger, mais ça le devient si l’on compare aux autres softs du genre.
Techniquement, Utawarerumono ZAN tient la route, même si ce n’est évidemment pas exceptionnel. Les textures des environnements ne s’avèrent pas très précises, et ça manque clairement d’animations dans ces décors. Mais, au-delà de ça, on apprécie le character design dans son ensemble, qui respecte bien les personnages dessinés par Arō Shimakusa. Le tout dans un style cell-shading cohérent avec le fait d’adapter un manga. Quant à la fluidité, de grande importance dans un Musô, elle est plutôt au rendez-vous. On a bien des petites baisses de framerate quand on lance une attaque de groupe alors que l’écran est surchargé, mais dans l’ensemble ça se tient très bien. Enfin, les musiques figurent parmi les points forts du titre. Elles soulignent bien le côté épique des batailles. Et les doublages japonais restent exemplairement agréables. Signalons, ici, que les sous-titres sont intégralement en anglais, et d’un niveau tout à fait abordable.
Note : 12/20
Utawarerumono ZAN part d’une bonne idée, mais ne parvient pas à concrétiser totalement les espoirs que nous émettions. La faute, surtout, à un récit sous-traité, alors qu’on imaginer cette occasion comme celle d’un grand résumé de cette belle série. Aussi, la passivité des ennemis est trop accentuée. Ensuite, la durée de vie nous pose problème : il faut six heures pour boucler l’histoire principale dans un mode de difficulté acceptable, et quatre de plus pour voir l’entièreté du contenu. C’est pas mal, mais trop peu pour un Musô. Reste que les fans de la licence apprécieront de retrouver leurs personnages favoris dans des batailles surréalistes, et les amateurs du genre pourront toujours savourer cette recette faite d’action et d’un soupçon de RPG. C’est bien, mais trop peu.