Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Playstation Vita
- Développeur : Aquaplus
- Editeur : NIS America
- Date de sortie : 29 mai 2020
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- Note : 6/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Utawarerumono oui, mais en 3D
On ne le répétera jamais assez : il faut féliciter l’éditeur NIS America, et le distributeur Koch Media, pour leur remarquable travail éditorial qui nous a permis, ces dernières années, de découvrir des jeux japonais qu’on imaginait cantonnés au Pays du Soleil Levant. L’on croise les doigts pour que cette volonté perdure, en tout cas aujourd’hui on continue de la savourer avec Utawarerumono : Prelude To The Fallen, un jeu développé par Aquaplus (ou plutôt Leaf, mais restons simples) qui mélange le visual novel avec les codes du RPG tactique.
On aura donc pu découvrir un quatrième Utawarerumono, une licence loin d’être ultra-populaire en Occident mais qui peut compter sur de fidèles adeptes japonais. Au point, d’ailleurs, que l’animé qui l’accompagne a atteint de bons chiffres d’audience. Le jeu que l’on découvre ici, Prelude To The Fallen, prend la forme d’un préquel-remake. Le scénario se déroule donc avant Mask of Deception et Mask of Truth et ZAN. Il faut donc en partie oublier le casting de ces trois jeux, même si l’on a évidemment des apparitions de certains personnages importants. Le joueur incarne Hakuowlo (clin d’œil évident à Haku, protagoniste bien connu des fans) un avatar amnésique, qui se réveille dans le village de Yamayura, affublé d’un masque anxiogène. Recueilli par les étranges habitants, notre destin va se révéler crucial dans la guerre annoncée, alors que la création de Tuskur est imminente. Précisons ici qu’il vaut mieux avoir joué aux autre épisodes, ou en tout cas être déjà initié à la licence, si l’on veut s’en sortir dans le contexte politique de cet opus, parfois assez complexe. Et, malheureusement, le soft est entièrement sous-titré en anglais, avec pas mal de vocabulaire parfois soutenu.
Si Utawarerumono : Prelude To The Fallen peut compter sur des phases de gameplay, il faut tout de même préciser qu’il s’agit avant tout d’un visual novel. Le joueur doit donc s’attendre à de grandes séquences dialoguées, parfois longues de quelques hDeures, qui passionneront celles et ceux déjà au fait de cet univers. On devra naviguer entre certains environnement afin de rencontrer divers personnages secondaires, ceux-ci étant pour la grande majorité bien fouillés et caractérisés. On peut donc écrire que la mécanique la plus répandue, dans votre expérience, sera d’appuyer sur le bouton ouvrant vers la prochaine ligne de dialogue. Pas très palpitant certes, mais c’est la force de l’univers qui fera tout le reste. Celui-ci est plus sombre qu’attendu, cela se répercute d’ailleurs dans des artwoks moins exubérants que par le passé. D’ailleurs, les amateurs de contenu un brin sexy devront composer avec une censure évidente de la version japonaise, qui devient une norme très regrettable sur les consoles PlayStation (le jeu sort aussi sur Vita). Espérons que les développeurs en prennent note, et qu’ils se dirigeront vers des constructeurs moins puritains.
Les amateurs de visual novel s’y retrouveront
Quand on ne lit pas, Utawarerumono : Prelude To The Fallen nous propose de nous embarquer dans des combats tactiques. Le terrain de jeu s’organise en cases, et il vous revient de déplacer les personnages selon cet agencement. Entendons-nous bien, on ne fait pas face à un Tactical–RPG aussi profond que les Final Fantasy Tactics, Langrisser et consorts. Tout se déroule au tour par tour, on attaque, on utilise un objet, on attend : les ordres restent assez basiques. On retrouve aussi l’importance des combos, qui font intervenir les partenaires. D’où le besoin, assez sympa à maitriser, de se déplacer en fonction de la position des troupes. La jauge de Zeal qui, une fois remplie, permet un coup en adéquation avec un autre combattant, ajoute du relief à ce système qui, s’il ne joue jamais vraiment sur le level design des lieux ni autres classiques du genre, parvient tout de même à nous accrocher un minimum.
Il faut rajouter à cela le coup Final Strike, qui donne encore de l’ampleur à l’importance des enchainements. C’est très simple : à la fin du combo apparait un QTE. S’il est réussit, votre personnage administrera un coup de plus, à répéter selon le niveau. Car oui, Utawarerumono : Prelude To The Fallen est bien un Tactical-RPG, donc il est question de faire prendre de l’expérience à vos troupes, et ce par la répétition des combats. On approuve aussi l’apparition de l’option Rewind (sauf pour les amateurs de challenge), laquelle permet de remonter dans le temps afin de modifier l’approche du combat, et ainsi s’éviter un game over rageant. Par contre, on pourra pester contre une caméra étrangement peu mobile, et surtout une certaine lassitude du fait d’une difficulté finalement peu élevée. La durée de vie, elle, s’avère très correcte pour le genre : comptez plusieurs dizaines d’heures si vous désirez tout voir.
Utawarerumono : Prelude To The Fallen signe le passage de la licence vers la 3D. Dans les faits, ce n’est pas hyper beau, et l’on sent bien qu’Aquaplus a dû composer avec la sortie sur PlayStation Vita. Les modèles 3D, lors des phases de combat, font clairement désuets, même si l’on pourra leur trouver du charme. Ce sont surtout les différents décors qui nous plongent dans un certain embarras, avec des textures d’une autre époque et un manque criant d’animations. La fluidité reste au rendez-vous, le contraire aurait été un comble. Côté musiques, Takahiro Yonemura livre des compositions somptueuses, qui participent pleinement à la bonne atmosphère du jeu. Si l’on ressent bien cette approche inévitable de la guerre, et ce folklore prégnant, c’est aussi grâce à ses travaux. Sachez qu’une option existe pour choisir entre l’OST originale, et une autre comprenant des morceaux venus d’autres épisodes. Enfin, les doublages japonais se révèlent hyper soignés, un régal.
Note : 13/20
Même s’il s’agit en partie d’un remake, Utawarerumono : Prelude Of The Fallen se destine tout de même aux fans de la licence. Ceux-ci vont, avec plaisir, découvrir la naissance du conflit de Tuskur, et pourront s’attacher à des personnages très soignés dans leur caractérisation. L’ambiance est bonne, mais on regrette tout de même que les sous-titres, uniquement en anglais, continuent de destiner cette licence à une niche. Aussi, les phases de RPG tactique gardent cette approche qui pourra paraitre trop simple à certains, surtout que l’option Rewind permet d’éviter le moindre game over. Ce n’est donc toujours pas de grande envergure, mais le résultat demeure séduisant pour les amateurs de visual novels.