[Test] Tower Of Time : plaisant mais difficile d’accès

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Event Horizon
  • Editeur : Digerati
  • Date de sortie : 24 juin 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Tower Of Time peut satisfaire, après des débuts compliqués

image test tower of time
Contrairement à ce que montre ce screen officiel, Tower Of Time est traduit en français.

Vous le savez si vous suivez attentivement notre webzine : votre dévoué serviteur est particulièrement friand de jeu s’inscrivant dans le style du Dungeon crawler. Ce genre, lui-même parsemé de sous-genres, s’exprimant aussi bien en vue subjective qu’à la troisième personne, a de quoi passionner les amateur de RPG, mais aussi de softs qui font la part belle à l’exploration et aux combats. Tout d’abord sorti en 2018 sur PC, où il a reçu des avis positifs, Tower Of Time se présente comme une itération courageuse, qui ne se repose sur aucun lauriers. À l’occasion de sa sortie sur PlayStation, Nintendo Switch et Xbox One, voyons si le titre d’Event Horizon, ici distribué par Digerati (OdallusOniken) se digère aussi bien sur consoles.

Le tout premier contact avec Tower Of Time est une réussite des plus prometteuses, c’est ensuite que la prise en mains viendra compliquer la chose. L’histoire se déroule dans un monde qui mélange l’heroic fantasy et la saveur post-apocalyptique. Le joueur incarne un personnage qui, dans sa jeunesse, a fait une découverte décisive lors d’une de ses pérégrination. En effet, une grande tour est apparue, enfoncée dans le sol, et visiblement plus qu’ancienne. Après s’être frayé un début de chemin, le personnage va tomber nez à nez avec un trône, et une voix va lui confier qu’une future mission l’attend, ici même, mais qu’il n’est pas encore prêt à s’en acquitter. Désormais frappé par le destin, notre héros retourne à sa vie, et atteint les hautes sphères de l’armée d’un roi, tout en oubliant cette aventure. Le Royaume, lui, est en proie à la déliquescence : le monde se meurt petit à petit. Un jour, notre héros retrouve la mémoire, alors que la terrible malédiction assèche les paysages. Il est alors irrémédiablement appelé à refouler le sol de cette tour. Signalons ici que les sous-titres sont disponibles en français. Tant mieux, car vous allez vite vous rendre compte que la place des dialogues est assez importante.

Tower Of Time prend le temps de raconter une bonne histoire, mais on attendait surtout le jeu sur son adaptation à une jouabilité console. Là, c’est un peu moins reluisant, même si on reste dans le domaine de l’intéressant. En tant que dungeon crawler à la troisième personne, il faut certes s’attendre à une bonne dose d’exploration, mais Event Horizon complète le concept par des idées fortes. La première, c’est d’immédiatement sortir le héros du focus. En fait, vous n’allez pas l’incarner lui, mais son équipe d’aventuriers. Sept classes distinctes sont au programme, lesquelles apportent assez de spécificités dans l’approche pour offrir une certaine liberté de gestion au joueur. On pourra former un groupe de quatre, mais attention : on recommande grandement de faire attention aux affinités entre chacun. En effet, un peu à la manière d’un Baldur’s Gate, certaines prises de décisions iront dans le sens de l’état d’esprit de vos combattants… ou à l’encontre de celui-ci. Les effets peuvent être gratifiants, avec nombre de bonus à la clé, ou au contraire carrément handicapant.

Un Dungeon crawler qui a de l’idée

image gameplay tower of time
Les combats, s’ils sont obscurs au début, deviennent de plus en plus agréables.

On écrivait qu’il se dégageait une certaine liberté de gestion du groupe, mais l’on doit tout de même apporter une petite précision. Tower Of Time met le paquet sur les batailles, et vous allez tout de même rapidement comprendre que votre quatuor sera plus solide avec un archer, un soigneur, un tank. Donc liberté oui, mais limitée à l’adversité, laquelle demande de vous adapter. Les mécaniques liées aux combats sont nombreuses, et même un peu indigestes dans un premier temps car, malheureusement, les différents tutoriels ne parviennent pas à mettre en valeur un fun pourtant évident, qui ne manquera pas de se déclarer après quelques heures de pratique. Les joutes s’inscrivent dans un semi-temps réel : on garde le contrôle des actions, mais on est plongé dans un environnement autre que celui que l’on arpente pendant l’exploration, ce qui rappelle d’anciens JRPG. Tout en gardant une unité visuelle, bien entendu. On lance des capacités, on fait attention aux distances car celles-ci ont une importance capitale dans la participation de votre seconde ligne. Surtout, le soft joue beaucoup avec le concept de ralentissement du temps, sorte de pause active qui ne dit pas son nom. Il faudra donc bûcher pour oublier une présentation peu engageante des batailles, mais plus ça va et plus on accroche.

Du côté des mécaniques RPG, Tower Of Time est moins opaque. On a même de l’originalité dans le gain de niveau : celui-ci ne se déroule pas par la classique prise d’expérience, mais en récupérant des éléments qui feront évoluer le village en ruine, depuis lequel le héros mène la danse. C’est plaisant, cela nous sort des sentiers battus et, surtout, l’effet est positif sur notre perception de l’univers. Ensuite, une fois le lieu évolué à un certain stade, on pourra payer, avec de l’argent ingame bien entendu, afin de perfectionner tel ou tel personnage, et ce pour chaque niveau. On aura aussi des points à attribuer dans un arbre de compétences, et vous vous doutez bien que l’équipement pourra être modifié selon vos trouvailles sur le terrain. D’ailleurs, votre arsenal pourra aussi être perfectionné à la forge, si vous détenez les matériaux nécessaires.

On a ressenti un réel plaisir en arpentant les nombreux étages de cette fameuse Tower Of Time. L’action se renouvelle bien, les très nombreux types d’ennemis apportent de quoi exploiter le système de combat, et terminer le soft n’est pas une sinécure. Attention à ne pas de suite vous aventurer dans les modes les plus difficiles, vous le regretterez dès le premier boss. Le challenge peut parfois s’avérer déséquilibré, avec des murs de difficulté étonnants. La durée de vie pourra fortement varier en fonction de cela, mais aussi de votre investissement dans l’univers. Le lore du soft est impressionnant, bien plus que prévu, avec des tonnes de livres à trouver, de détails à savourer. On peut en voir la fin en cinquante heures, mais le contenu est encore plus vaste. On a droit à un mode Permadeath, et à un New game + vraiment utile. Ajoutons à tout cela une technique plutôt bonne, même si l’on a droit à quelques étranges baisses de fluidité, et certaines textures font vraiment trop peu précises. Mais, globalemet, la direction artistique, aussi classique qu’efficace, fait le job. D’ailleurs, on reconnaitra un peu le style Baldur’s Gate (encore lui) dans le character design, et surtout les portraits des personnages. Quant à la bande originale, composée par Dawid Majewski, elle joue un grand rôle dans la bonne ambiance qui se dégage de cette expérience décidément plaisante.

Note : 15/20

Tower Of Time est une bonne découverte, et l’on s’est surpris à véritablement accrocher au concept. Malgré un début de cheminement un peu compliqué, avec des tutoriels tout sauf agréables à parcourir, on digère une prise en mains difficile avant d’en découvrir les subtilités. Très porté sur les combats, le résultat fait aussi la part belle à l’exploration, et au développement d’un lore certes classique mais très efficace. Ajoutons que les sous-titres français répondent présents, soignés qui plus est, et l’on obtient une expérience satisfaisante.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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