[Test] The Survivalists : Robinson Crusoé tout en 2D

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Team 17
  • Editeur : Team 17
  • Date de sortie : 9 septembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

The Survivalists, de la bonne survie en 2D

image gameplay the survivalists

L’heure des bilans approche pour cette génération de consoles, et ce sera évidemment l’occasion d’observer des phénomènes plus ou moins étonnants. Parmi ceux-ci, l’avènement du jeu de survie occupera certainement une place majeure. Conan Exiles, Ark, Outward, ils sont nombreux à avoir approfondi un genre certes pas né de la dernière pluie, mais tout de même devenu très présent dans les différents stores. L’engouement a accouché de centaines de chaines Youtube dédiées, des streamers en ont fait leur fond de commerce, bref on fait face à une mode durable. Aujourd’hui, c’est l’éditeur et développeur Team 17 qui s’engage dans cette voie de la survie et du crafting, avec The Survivalists.

The Survivalists ne s’embarrasse pas d’un scénario sur-écrit, et pour le coup c’est tant mieux. On incarne un Robinson Crusoé dont on ne sait rien, sinon qu’il va devoir survivre sur une île générée aléatoirement. Tout est fait afin de faire de la survie la véritable héroïne de cette expérience, sans pour autant que le joueur ne puisse s’accaparer ce besoin d’exploiter l’environnement, donc d’y inscrire son propre vécu dématérialisé. Tout de même, il faut noter qu’on a droit à quelques détails, on reçoit des quêtes de la part d’un individu dont l’identité forme l’un des mystères que l’on cherche à éclaircir, et l’humour noir fait partie de l’expérience. Signalons que le soft est sous-titré en français.

La première heure passée dans The Survivalists nous surprend agréablement : Team 17 est loin d’être un studio né de la dernière pluie (Worms, c’était eux) et l’on sent une véritable science de la courbe d’apprentissage. Après un réveil douloureux sur la plage, on est vite invité à prendre conscience des besoins essentiels pour la survie. Avant de se restaurer, ou même de pouvoir éventualiser un cadre de vie à peu près civilisé avec une couche et une simili-cuisine, il va donc falloir se fabriquer des outils. Donc ramasser les matières premières à même le sol. Le système de crafting reste d’un classicisme absolu : sur cette île en représentation 2D, on découvre tout un tas de choses à associer afin de fabriquer un objet de première nécessité, et plus on évolue plus on aura la capacité d’en façonner des solides. Toujours dans le basique, on a un système de faim, évidemment d’énergie, mais aussi un cycle jour/nuit.

Ce n’est pas à un vieux singe…

image test the survivalists

Même si l’on sent ce socle solide comme un roc, il fallait absolument que The Survivalists propose au moins une mécanique qui nous sorte de l’ordinaire, sous peine de rejoindre les oubliettes d’un genre sur-représenté. Et c’est précisément ici que rentre en jeu… une bande de singes. Vous trouverez ces adorables animaux sur l’île, enfermés dans des cages par de vils autochtones. Après les avoir libérés et nourris à leur envie, il sera possible de leur donner des ordres afin d’effectuer certaines tâches. Flemme d’abattre des arbres ? Procurez-leur une hache à l’un d’entre eux et assignez lui l’ordre adéquat. La cuisine n’est pas votre hobby préféré ? Eh bien dressez l’un d’entre eux pour vous remplacer aux fourneaux. Cette mécanique de réalisation simiesque des impératifs de survie est en elle-même est brillante, tant les journées passent vite et la survie peut se faire à la seconde près, par contre signalons que la configuration des touches, et les manipulations, font que la prise en mains de cette capacité peut mettre du temps à être digérée.

Bien vite, l’avatar va pouvoir se construire une embarcation et voguer vers d’autres îles. Contrairement à un Windbound, les voyages ont un vrai sens, car ils invitent à découvrir constamment de nouvelles choses. On fouille des lieux mystérieux, on ouvre des coffres remplis de trésors importants, ce qui pourra nous aider à payer le marchand itinérant. Bien entendu, il va tout de même falloir faire attention à l’inventaire, limité mais pas vraiment frustrant. Les donjons, bien présents et à chaque fois assez impressionnants, sont l’occasion d’aborder les combats. C’est ici que The Survivalists perd peut-être un peu en équilibre : on trouve les ennemis étonnamment nombreux, rendant l’action un poil trop frénétique. Heureusement, les singes pourront vous aider dans ces batailles, mais elles s’avèrent tout de même un peu trop répétitives. Et le respawn se fait aussi trop rapide à notre goût, ce qui rend ces bagarres trop présentes à notre goût.

The Survivalists propose une bonne durée de vie. Comptez une grosse vingtaine d’heures en ligne droite, et le double si vous voulez tout voir, tout construire. Techniquement, le jeu souffle le chaud et le froid. On est très fan de la direction artistique, colorée et naïve, dans une 2D très maitrisée. Par contre, on a croisé quelques bugs de collision, et notamment dans des situation gênantes. Les impacts sur les ennemis se font parfois approximatifs, ce que l’on ressent d’autant plus que les combats se révèlent fréquents. Des bugs d’affichage ont aussi été relevés, ce qui nous fait espérer que Team 17 proposera, dans un futur proche, un patch correctif. Les musiques, quant à elles, s’inscrivent dans un style rétro très plaisant.

Note : 14/20

The Survivalists propose de la bonne survie dans un monde en 2D, avec assez de mécaniques différentes pour attirer votre curiosité. Le système des singes, qui se chargent de certaines tâches à votre place, est brillant. Et l’on apprécie beaucoup ce foisonnement dans la découverte. Par contre, la pure technique n’est pas toujours au niveau, principalement à cause de bugs parfois gênants. Et certaines manipulations ne sont pas aidées par une configuration des touches manquant de naturel. Reste que le jeu de Team 17 propose un contenu sympathique, assez long, et plaisant.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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