Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Edelweiss
- Editeur : XSEED Games, Marvelous Europe
- Date de sortie : 20 novembre 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
-
Existe aussi sur :
Sakuna : Of Rice and Ruin propose un bon trip japonisant
Voilà quelques semaines, nous vous proposions une preview très complète de l’un des jeux que nous attendions le plus en cette fin d’année. Et cette impatience n’est pas courante, car entre la quasi-confidentialité du studio Edelweiss, jusqu’ici connu pour un premier jeu prometteur (le shoot Astebreed) et la parution des nouvelles consoles, bien entendu accompagnées de bons gros blockbusters, il n’y a que peu de place pour les titres moins portés par la pub. Et pourtant, Sakuna : Of Rice and Ruin a tout pour plaire au public en recherche d’un bon trip japonisant. Alors sortez les graines, et apprêtez-vous tout autant à récolter qu’à combattre.
Avant d’aller plus loin, sachez que ce test va se concentrer sur tout ce que nous n’avions pas encore abordé à l’occasion de notre preview de Sakuna : Of Rice and Ruin. Si vous désirez des informations concernant la pure prise en mains, nous vous redirigeons vers cet article. Rappelons tout de même que ce jeu, édité par Marvelous, vise tout autant l’ambiance folklorique très japonaise (on pourra penser, de loin, à un Okami) que la simulation de ferme à la Harvest Moon. Ce mélange s’accompagne d’un récit bourré de mystère, et pas facile à rejoindre de prime abord. C’est, d’ailleurs, l’un des seuls véritables reproches que l’on peut formuler à la recette : elle ne prend pas de pincettes avec le joueur. Celui-ci incarne donc la princesse Sakuna, déesse des moussons au caractère bien trempé. Lors d’une beuverie, elle se rend coupable de l’incendie d’offrandes, et la voilà bannie, avec un petit groupe d’humains, sur une île maudite. Le cheminement va nous pousser à fouiller cet endroit infesté de démons, à en trouver la cause , mais aussi à en découvrir plus sur cet avatar de plus en plus attachant.
Sakuna : Of Rice and Ruin se divise en deux phases : l’action dans des environnements en 2D, et la récolte dans un rendu 3D. Dans la première, non seulement on tue des ennemis, on remplit des objectifs principaux et secondaires, mais on récupère beaucoup de denrées destinées au craft et à la confection des repas. Dans ces niveaux, qui se révèlent au fur et à mesure, on note un gros focus sur l’exploration, les éléments cachés. Pour souligner ce fait, Sakuna s’y produit non seulement avec ses armes, mais aussi avec un ruban. Celui-ci apporte des sensations intéressante : il fait office de grappin, permet d’atteindre des endroits trop éloignés. On peut aussi l’utiliser sur les ennemis, afin d’atterrir dans leur dos, de les esquiver, ce qui s’avère particulièrement efficace dans les phases de boss.
De bonnes sensations malgré un début abrupt
Comme nous l’avions vu dans notre preview, les sensations de combat se font très bonnes, on sent bien les coups et les patterns des ennemis poussent à la vigilance. Sakuna : Of Rice and Ruin propose aussi tout un système de skill, qui vient compléter des commandes aussi classiques qu’efficaces (coup rapide, coup puissant…). Ajoutons aussi que les niveaux sont directement impactés non seulement par un cycle du jour et de la nuit, cette dernière rendant les monstres très difficilement abordables, mais aussi par celui des saisons. C’est ce qu’on peut principalement ajouter dans ce test : on n’est pas déçu par le passage des mois, et ce qu’être en hiver, par exemple, signifie. Ainsi, les objets à trouver changent, et l’on se doit de rester vigilant. Autre chose, on est peut-être moins enjoué sur la courbe de difficulté que ce que nous espérions. Les caractéristiques, code du RPG, augmentent sans doute un peu trop lors des différentes récoltes, ce qui peut faciliter l’avancée sur certaines phases, tandis que de véritables murs vous attendent sur certains boss. Un déséquilibre, donc.
L’autre précision que ce test de Sakuna : Of Rice and Ruin nous permet concerne la récolte, dans les phases en 3D. On sentait venir les mécaniques profondes, et l’on n’a pas été déçu du voyage. Si la méthode de riziculture est tout à fait limpide, avec un bon respect de ce qui doit être effectué à chaque saison en fonction des spécificités de chacune, il va tout de même vous falloir de l’implication pour ne pas passer à côté d’une étape importante. Le tutoriel se fait un peu vague, mais tout rentre rapidement dans l’ordre, surtout que les développeurs ont tenu à rendre chacune les différentes étapes assez funs à effectuer, par le biais de mini-jeux. Mais cela, c’est quand les choses sont gérables car, bientôt, la divine princesse, et donc le joueur, ne peut plus faire face seule. Heureusement, on est en capacité de faire appel à Tauemon, un personnage motivé par un background assez touchant. Ajoutons aussi l’importance de l’engrais, que l’on peut obtenir de différentes manières. Tout cela se fait très précis, et c’est ici que l’on regrette que les sous-titres ne soient disponibles qu’en anglais…
Techniquement, Sakuna : Of Rice and Ruin s’en tire honorablement, mais sans non plus atteindre des sommets. On sent bel et bien que le jeu est aussi pensé pour la Nintendo Switch, surtout dans des phases 3D qui auraient pu se faire plus précises dans les textures. Aussi, la fluidité connaît quelques soubresauts dans les passages à la ferme, mais rien de grave. Le principal restant que la direction artistique se fait carrément excellente, sans aucun doute l’une des grandes forces de ce titre. L’ambiance folklorique, le character design, tout nous rend cette expérience charmante au possible. Ajoutons, d’ailleurs, des musiques à l’avenant, et un gros travail sur le doublage.
Note : 15/20
On le savait depuis notre preview, Sakuna : Of Rice and Ruin a beaucoup d’arguments pour plaire aux amateurs de softs japonais. Le mélange entre phases d’action en 2D et farming en 3D fonctionne bien, et ce même si l’on regrette un côté un peu abrupte, qui pousse certes à l’expérimentation mais au détriment de premières heures pouvant paraitre plus difficiles que nécessaire. Un tutoriel plus élaboré aurait sans doute été nécessaire, mais en l’état le travail est aussi récompensé : on tente, on réussit, on échoue, et c’est aussi ça le jeu vidéo. Ajoutons une direction artistique soignée, et l’on obtient un bon trip.