Caractéristiques
- Titre : La méthode Williams
- Titre original : King Richard
- Réalisateur(s) : Reinaldo Marcus Green
- Avec : Will Smith, Aunjanue Ellis, Saniyaa Sidney, Demi Singleton, Tony Goldwyn, Jon Bernthal et Kevin Dunn.
- Distributeur : Warner Bros France
- Genre : Drame, Biopic
- Pays : Américain
- Durée : 138 minutes
- Date de sortie : 1er Décembre 2021
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Le « Plan » de Richard Williams
Il est rare qu’un biopic au cinéma soit synonyme de succès public et il est souvent facile de deviner pourquoi tellement il est difficile, soit de résumer efficacement une vie entière, soit de bien choisir « la portion » qui nous semble la plus judicieuse à mettre en scène.
La Méthode Williams évite ces deux écueils en ne centrant pas sa narration sur les célèbres sœurs, mais sur leur père Richard Williams, un personnage haut en couleur qui, animé d’une vision claire sur l’avenir de ses deux filles, a rédigé un « plan » de 78 pages avant même leurs naissances.
Le film raconte ainsi la manière dont il a façonné leur carrière et leur engagement inébranlable dans le tennis de haut niveau. Tout cela ne s’étant pas accompli sans difficulté du jour au lendemain, et en partie à cause ou grâce au caractère intransigeant de Richard Williams, il y avait clairement une opportunité à saisir de mettre en scène cette histoire vraie pleine de rebondissements.
Epaulé par un Will Smith (Gemini Man, Aladdin) redevenu ici très crédible après quelques interprétations peu passionnantes, le réalisateur Reinaldo Marcus Green sort la tête haute de l’exercice.
Une histoire vraie aux allures de conte
Un peu comme dans A la Recherche du Bonheur avec également Will Smith, le scénario nous narre l’histoire d’un homme ordinaire qui, animé de la conviction profonde que lui et sa famille sont appelés à un destin meilleur, va tout faire pour le concrétiser. Un vrai conte de fées quand on connaît l’issue, mais un vrai chemin de croix à l’écran.
Si le script est bien entendu sans réelle surprise, il parvient néanmoins à capter notre attention par un rythme soutenu et un contexte en perpétuel changement. Richard Williams et sa famille passent des quartiers pauvres de Los Angeles à des clubs huppés de Floride tout en rencontrant des figures connues du tennis au fil de leur avancée.
Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’il n’y a nul besoin d’être passionné de tennis pour s’intéresser aux enjeux ou même sympathiser avec les personnages rencontrés.
Un casting sportif
Des personnages en général suffisamment bien écrits pour nous permettre de partager leurs sentiments, qu’ils soient positifs ou négatifs. Will Smith assure bien entendu le gros du spectacle, mais ses interactions avec sa femme (Aunjanue Ellis) ou ses filles, Venus et Serena (Saniyya Sidney et Demi Singleton) mais aussi les deux autres, sont souvent la source de scènes clés émotionnellement puissantes.
Citons également les compositions de Tony Goldwyn et Jon Bernthal, tous deux excellents dans leurs rôles d’entraîneurs parfois involontairement drôles car obligés de subir les foudres de ce père autoritaire qui refuse de dévier psychologiquement du « plan » dressé dans son esprit.
Une réalisation simple mais efficace
Si nous devions noter un « faux » défaut à La Méthode Williams, c’est sur la réalisation souvent consensuelle du réalisateur Reinaldo Marcus Green. « Faux » cependant, car cela ne nuit pas à l’ensemble et permet de rester collés aux personnages. Il serait injuste de comparer l’énergie exigée par un biopic sur le tennis avec d’autres sur les courses automobiles comme Rush ou Le Mans 66 (tous deux excellents et fortement conseillés). Qui plus est, si les matchs proprement dit se résument à un seul en fin de métrage, il s’avère néanmoins très lisible et agréable à suivre.
Balle de match
En conclusion, nous dirions que La Méthode Williams n’est certainement pas le meilleur biopic qui ait été fait mais, en comparaison du nombre de rendez-vous manqués dans ce domaine, il se place avec aisance en haut du panier. Portés par des acteurs crédibles et une histoire passionnante, nous ne pouvons que vous conseiller d’inclure dans votre « plan » cinéma, ce métrage qui vaut le détour. Jeu, set et match.