Caractéristiques
- Titre : Souviens-toi l'été dernier
- Titre original : I Know What You Did Last Summer
- Réalisateur(s) : Jim Gillespie
- Scénariste(s) : Kevin Williamson, d'après le roman de Lois Duncan
- Avec : Jennifer Love Hewitt, Freddie Prinze Jr., Sarah Michelle Gellar, Ryan Philippe, Muse Watson, Anne Heche...
- Distributeur : Columbia Tristar Film
- Genre : Horreur
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 1h41
- Date de sortie : 28 janvier 1998 (France), octobre 1997 (Etats-Unis)
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Souviens-toi, 25 ans plus tard
Adaptation d’un roman à suspense de Lois Duncan scénarisée par Kevin Williamson qui avait alors le vent en poupe après la sortie du premier Scream en 1996, Souviens-toi l’été dernier fait partie des slashers représentatifs des années 90, souvent synonyme de nostalgie au doux goût de plaisir coupable pour ceux qui l’ont découvert quand ils étaient encore au collège, tout en ne faisant clairement pas partie des plus mémorables pour beaucoup, malgré sa récente adaptation en série par Amazon Prime.
Il faut dire que, contrairement aux Scream qui ont valu une célébrité immédiate à son scénariste, Souviens-toi... est un film d’horreur presque entièrement dépourvu d’effets gore (les deux seuls que l’on voit dans le film ont été rajoutés après la fin du tournage principal) et, surtout, très classique dans son récit à la dimension morale au cœur d’une décennie marquée par un ton post-moderne où il était de bon ton de détourner et (en partie) de rire des codes du genre.
Pour ceux qui ne connaîtraient ou ne se souviendraient pas de l’intrigue, le film raconte le cauchemar d’une bande de quatre amis chacun campé dans un archétype distinct qui s’apprêtent à rentrer à la fac. Après avoir fait la fête, le saoulard de la bande provoque un accident de voiture et leur voiture emboutit un pauvre piéton, qui meurt sur le coup. Confrontés à la possibilité de voir leur brillant avenir ruiné par ce bête et tragique accident, ils décident de balancer le cadavre à la mer. Un an plus tard, tous ont pris des chemins séparés et sont rongés par la culpabilité de leur secret. Ils vont être réunis lorsque Julie, l’étudiante sérieuse du groupe, reçoit une inquiétante lettre qui a tout d’une menace : « Je sais ce que tu as fait l’été dernier »…
Une réalisation élégante et une ambiance travaillée
Soyons honnêtes : ce slasher très premier degré n’effraiera sans doute pas aujourd’hui les afficionados d’horreur habitués à des films plus violents dans la forme comme dans le fond. Pourtant, il serait injuste de bouder notre plaisir car, 25 ans plus tard, Souviens-toi l’été dernier a quand même quelques jolies choses à nous offrir, à commencer par une photographie de toute beauté, une réalisation classique mais élégante, souvent inspirée dans ses scènes de terreur nocturne, notamment dans la course-poursuite entre le tueur au crochet et le personnage de reine de beauté incarné par Sarah Michelle Gellar, véritable morceau de bravoure assez sadique qui commence dans une voiture de police, passe par un magasin familial avec monte-charge à l’ancienne (authentique) pour s’achever dans une ruelle sombre sur fond de feu d’artifice un 4 juillet.
On louera également la jolie scène de fin onirique imaginée par son réalisateur, qui cite directement, visuellement, celle du Pulsions de De Palma (1980) et l’une des scènes du premier téléfilm de John Carpenter, Meurtre au 43ème étage (voir le comparatif visuel dans l’article en lien).
Un slasher classique et honnête malgré ses faiblesses scénaristiques
On pourra aussi apprécier le côté simple mais honnête du récit, assez hitchcockien par moments, qui ne prétend jamais réinventer la roue mais a le mérite de proposer une enquête, puisque les jeunes héros pris pour cible par le tueur à l’imper de pêcheur vont tenter de découvrir l’identité du jeune homme qu’ils ont accidentellement renversé pour parvenir à déterminer celle de leur assaillant. L’idée était bonne et les décors et paysages de Caroline du Nord (à Wilmington, où Williamson avait commencé à tourner la saison 1 de sa série culte Dawson) souvent beaux et marquants, même si l’on regrettera que les tenants, aboutissants et fausses pistes de cette trame ne soient pas toujours clairs ou bien développés, contrairement aux récits à l’efficacité implacable du maître du suspense. Sans doute le film serait-il davantage resté dans les annales si cette partie avait été mieux gérée.
Malgré ses défauts et ses limites, ce premier opus (le seul valable, soyons honnêtes : ceux qui se souviennent de la suite avec la chanteuse Brandy seront pris d’un fou rire en repensant à l’absurde scène dans la cabine UV) se redécouvre avec plaisir, pour une soirée de frissons très soft sous le signe de la nostalgie de la Trilogie du samedi soir et des soirées VHS adolescentes.
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