Caractéristiques
- Titre : La Poupée Diabolique
- Titre original : Devil Doll
- Réalisateur(s) : Lindsay Shonteff
- Avec : Bryant Haliday, Yvonne Romain, William Sylvester
- Editeur : Artus Films
- Date de sortie Blu-Ray : 7 juin 2016
- Date de sortie originale en salles : Septembre 1964
- Durée : 77 minutes
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- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 4/5
Encore une fois, le master proposé par Artus Films est étonnant tant La Poupée Diabolique est une œuvre rare : format respecté et belle définition. Évidemment, il subsiste quelques marques que le temps s’est chargé d’imprimer, mais ça ne gène en rien la découverte de ce film.
Son : 3/5
La Poupée Diabolique est proposé en version française et originale sous-titrée dans la langue de Molière, toutes les deux en Dolby Digital 2.0. La première a le mérite d’exister, mais l’équilibre est précaire. C’est tout naturellement que l’on se tourne vers la VOSTFR, beaucoup plus agréable à l’écoute grâce à une meilleure mise en relief.
Bonus : 5/5
« Pantins et ventriloques », un documentaire de 38 minutes animé par l’excellent Alain Petit que l’on connaît pour ses papiers dans Mad Movies ou Vampirella. Il revient tout d’abord sur la figure du ventriloque à travers l’histoire du cinéma, puis sur l’équipe technique, le casting et le film La Poupée Diabolique en lui-même. Artus met aussi à disposition une scène coupée et une autre alternative, qui se chargent de démontrer qu’un autre montage du film existe, plus dénudé.
Synopsis
A Londres, Mark et Marianne vont assister au spectacle du grand Vorelli, marionnettiste et hypnotiseur. Marianne est choisie pour un numéro de magie. Quelques jours après, elle tombe malade et est victime d’étranges hallucinations. Mark entreprend alors une enquête auprès de ce mystérieux personnage. D’autant plus qu’à la fin du spectacle, il s’est aperçu que la marionnette, Hugo, saluait le public, sans aucun fil…
Critique de La Poupée Diabolique
La poupée au cinéma, c’est toute une histoire, souvent pour le meilleur (Les Poupées du Diable, Dolls, Annabelle 2, certains Chucky) mais aussi pour le pire (le catastrophique Annabelle, les horribles Puppet Master). Il faut croire que la figure de ce jouet, certes inanimé mais au regard toujours fixé et ce même quand vient la nuit, a durablement effrayé certains réalisateurs… et spectateurs. Un des sous-genres de ce qui est déjà un sous-genre est le film « de ventriloque », dont Dead Silence, le meilleur film de James Wan pour le moment, et d’assez loin, et Magic sont les meilleurs représentants (votre humble serviteur n’a pas encore vu Au coeur de la nuit). La Poupée Diabolique fait-il partie de ces réussites ?
La Poupée diabolique s’inscrit donc dans l’un des sous-genre qui, mine de rien, est l’un des plus intéressants en terme de possibilités. Laissant la possibilité à l’auteur de s’inscrire dans le pur fantastique ou dans le thriller beaucoup plus terre-à-terre, le film de ventriloque propose une situation aussi basique que très parlante. Un homme contrôle un objet que l’on associe quasi immédiatement à un être humain, ce qui facilite la mise en place du thème de l’emprise. Et ça, l’obscur réalisateur Lindsay Shonteff (très certainement aidé par un certain Sidney J. Furie sur le tournage, très bon metteur en scène qui donnera plus tard le flippant The Entity) l’a très bien compris. Ainsi, et ce grâce à un scénario qui appuie cette domination du personnage principal sur son entourage en faisant de lui un maître de l’hypnose, l’effort est plutôt équilibré entre l’horreur monstrueuse et humaine.
Le ventriloque de La Poupée Diabolique (talentueusement incarné par Bryant Haliday) est le grand méchant du film, corrompe tout ce qu’il approche. Il est le véritable monstre du film en fin de compte, même si l’œuvre utilise malicieusement la peur que fait naître la poupée, parfois au risque d’être en incohérence avec un final par ailleurs un peu balancé. Ainsi, pendant tout le film on est autant effrayé par l’homme que par son « mini-moi », d’ailleurs l’œuvre ose aller dans le sanguinolent (mais proprement) même si le récit n’utilise pas le meurtre à tire-larigot. On est plus dans la construction d’un personnage qui mérite le qualificatif utilisé par le titre français, et dont l’odieux but sera dévoilé à la fin.
La Poupée Diabolique parle, du pouvoir, du charme qu’un homme déséquilibré peut exercer sur autrui. Une poupée donc, mais aussi une femme. Le film, là aussi, mérite sont statut « d’exploitation » en n’hésitant pas à faire de Vorelli un tombeur de ces dames, notamment en le montrant séduire son assistante. Une séquence pas super utile à la trame, mais évidemment plus destinée à émoustiller le chaland de l’époque qui, comme celui d’aujourd’hui, ne dit pas non à quelques poussées « hot ». Mais au-delà de ce traitement physique, la victime féminine de l’illusionniste est l’image même de la femme sous l’emprise d’un pervers narcissique. Ce n’est pas très développé mais le parallèle se fait troublant dans une ou deux séquences où la jeune femme lutte pour ne pas « replonger ». On revient tout de même très vite à un traitement sexy (pour l’époque, bien entendu), l’exploitation de l’époque misant avant tout sur des sentiments simples pour se vendre. On est donc face à une série B qui récite ses passages obligés sur un bon rythme, l’histoire ayant la bonne idée d’être assez condensée. De ce fait, malgré un scénario pas super folichon non plus, on ne s’ennuie jamais. Le casting n’y est pas étranger. On retrouve, en plus de Bryant Haliday, deux visages bien connus : Yvonne Romain (Le Cirques des Horreurs, La Nuit du Loup-Garou) et William Sylvester (2001 l’Odyssée de l’Espace), qui finissent de faire de La Poupée Diabolique un film de genre pas parfait mais recommandable.
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