Caractéristiques
- Titre : Ainsi va la vie
- Titre original : And So It Goes
- Réalisateur(s) : Rob Reiner
- Avec : Michael Douglas, Diane Keaton, Sterling Jerins, Austin Lysy…
- Distributeur : Ace Entertainment Film
- Genre : Comédie, Drame, Romance
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 97 minutes
- Date de sortie : 14 septembre 2016
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Michael Douglas en vieux neurasthénique à la répartie cinglante, Diane Keaton en veuve nostalgique sanglotant au milieu de ses chansons, une gamine de 10 ans entre les deux… Le programme du 17e long-métrage de Rob Reiner se révèle aussi honnête que sans surprise dans son déroulement. Centré sur deux monstres sacrés du cinéma hollywoodien, Ainsi va la vie est une comédie romantique du 3e âge qui vaut avant tout le détour pour l’alchimie de son duo, qui fonctionne parfaitement et donne un peu de piquant à une intrigue convenue d’un bout à l’autre, voire parfois maladroite et grandiloquente.
Le scénario, qui ne fait pas dans la dentelle, met dans les pattes du veuf désabusé Oren Little une petite-fille cachée qui débarque dans sa vie le jour où son fils, ancien toxicomane, doit passer quelques mois en prison. Peu enthousiasmé par cette surprise au départ, l’irascible vieux traumatisé par le décès de son épouse va pourtant s’adoucir à son corps défendant lorsqu’il fait la rencontre de Leah (Diane Keaton), veuve elle aussi, qui s’essaie depuis peu à la chanson dans des piano-bars, mais ne parvient pas à terminer un standard du jazz sans fondre en larmes à la pensée de son défunt mari. Entre les deux, la tension est bientôt à son comble et le culot de l’agent immobilier, qui se propose de devenir son agent, séduit cette mamie chaleureuse et un peu perdue.
Un récit cousu de fil blanc
A partir de là, le récit est cousu de fil blanc : que ce soit la relation entre les deux protagonistes, la réconciliation progressive du père et du fils ou bien l’attachement grandissant d’Oren Little à la petite Sarah, rien ne surprend, mais le film se laisse regarder. Si l’écriture, malgré quelques piques inspirées, reste très consensuelle, les deux stars parviennent, grâce à leur charisme et leur complicité, à rendre leurs affrontements plaisants à regarder. Dans la bouche d’un Michael Douglas qui reste excellent même quand il est dans ses petits souliers, plusieurs répliques font mouche et provoquent des éclats de rire. Quant à Diane Keaton, son aura et la sympathie naturelle qu’elle dégage lui permettent de tirer son épingle du jeu, même lors des passages les plus ineptes. Leur cour faussement hésitante donne ses meilleurs moments au film, bien que celui-ci ne se rapproche jamais, loin s’en faut, du sommet de la comédie romantique réalisée par Rob Reiner en 1989 sur un scénario de Nora Ephron, Quand Harry rencontre Sally. Tombé de mal en pis depuis le milieu des années 90, le réalisateur de Spinal Tap, Princess Bride ou encore Le président et Miss Wade peine ici à retrouver son souffle, et se repose sur ses deux têtes d’affiche pour combler les carences d’un scénario assez quelconque.
Pour le reste, on repassera : l’évolution de la relation entre Oren et sa petite fille est montrée de manière assez artificielle, les gags sont parfois très poussifs (voir la scène de l’accouchement ou la grand-mère lâchant à son petit-fils « Broute-moi » pour lui rabattre le caquet) et la musique lacrymale à souhait, enfonçant le clou d’une relation filiale placée sous le signe du mélo. Rob Reiner veut proposer une romcom à l’ancienne tout en faisant jeune, et il n’hésite pas à en rajouter des tonnes pour effectuer ce grand écart. Le résultat est un film à l’équilibre assez curieux, qui ennuie dès lors qu’il se concentre sur autre chose que ses deux stars. Il est alors plutôt heureux que les deux semblent prendre un peu de plaisir au sein de cette romance à regarder en famille ou avachi au fond du canapé en deuxième partie de soirée.