Caractéristiques
- Titre : Ouija : les origines
- Titre original : Ouija: Origin of Evil
- Réalisateur(s) : Mike Flanagan
- Avec : Elizabeth Reaser, Annalise Basso, Lulu Wilson, Henry Thomas, Parker Mack, Sam Anderson, Kate Siegel, Doug Jones, Alexis G. Zall
- Editeur : Universal Pictures Video
- Date de sortie Blu-Ray : 14 Mars 2017
- Date de sortie originale en salles : 2 novembre 2016
- Durée : 98 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 4/5
Si le transfert présente quelques imperfections, notamment lors d’une petite poignée de plans plongés dans l’obscurité, globalement la qualité de ce master est plutôt de qualité. La définition offre un niveau de détail optimum, et tant mieux car la direction artistique du film est peut-être son point le plus fort. La photographie de Michael Fimognari, artisan ayant pas mal œuvré dans le cinéma de genre ces derniers temps (The Mirror, Lazarus Effect, Demonic, Visions), est bien soutenue par une colorimétrie qui respecte ses choix.
Son : 5/5
Ouija : les origines est proposé en cinq langues : anglais d’origine, français, italien, allemand et espagnol. Tous dans DTH-HD 5.1 offrant une spatialisation remarquable, et un équilibre du mixage exemplaire : jamais les musiques ne semblent trop tonitruantes par rapport aux autres sons. Du tout bon, donc.
Bonus : 3/5
Cette édition Blu-ray de Ouija : les origines propose une demi-heure de bonus, en plus d’un commentaire audio. Les scènes coupées (16 minutes), valent surtout pour le développement de certains personnages. Rien de ce qui a été sectionné ne semble réellement manquer au récit, et c’est tant mieux. Le making of (9 minutes) est assez marketing, même si certains intervenants, dont le réalisateur, déclarent certains propos intéressants. La maison de l’horreur (4 minutes) est un module qui revient sur le décor de Ouija : les origines, la fameuse bâtisse. Rapide, on survole le sujet, mais là encore on récolte de petites infos pas dénuées d’intérêt. La fille derrière Doris (4 minutes) aborde comment la prestation, effectivement fructueuse, de la toute jeune Lulu Wilson. Enfin, le gros morceau est sans nul doute le commentaire audio de Mike Flanagan, metteur en scène au talent loin d’être insignifiant, et qui revient souvent sur sa volonté d’ouvrir le film à un public large, pas seulement aux connaisseurs.
Synopsis
Los Angeles, 1965. Alice Zander et ses deux filles, Paulina et Doris, spécialisées dans les sciences occultes, décident d’utiliser une planche Ouija pour arnaquer les clients désireux de parler avec leurs proches décédés. Mais quand un véritable esprit prend possession du corps de la petite Doris, la famille met tout en œuvre pour l’exorciser et le renvoyer de l’autre côté.
Le film
Prendre la suite d’un film qui s’est autant ramassé que Ouija, voilà un projet qui, de base, nous paraissait téméraire. Film issu d’une licence Hasbro (comme le fut Cluedo), le précédent effort pâtissait surtout d’un scénario assez mou, d’un casting pas toujours investi, et d’une réalisation plate comme la Hollande. Ouija : les origines était donc une double entreprise : raconter ce qui se passait avant les événements du premier film, mais aussi relever un niveau qui, il faut bien l’avouer, était assez proche des pâquerettes. Et, ô miracle, nous allons voir que la mission, pourtant quasiment impossible, est au moins en partie réussie.
Ouija : les origines opère un bond dans le temps, vers le passé, plus précisément en plein dans le Los Angeles de 1965. Si vous vous souvenez du premier Ouija, le personnage Paulina Zander en était sûrement l’élément le plus mémorable, offrant un background énigmatique pas inintéressant. Ce préquel met le focus sur ce personnage et sa famille, afin de livrer des réponses aux questions qu’on pouvait se poser. Un principe limpide, qui accouche d’une réussite de l’écriture : on rentre de suite dans l’ambiance des années 1960, d’autant plus que le réalisateur et son scénariste évitent le piège des clichés liés à ces années. La famille est monoparentale, et même si les personnages des deux filles sont des archétypes (l’ado un peu rebelle qui court le loulou, la cadette beaucoup plus réceptive aux mystères) on sent une relation assez véridique. C’est parfois maladroit, souvent on rit de certains dialogues pas bien finauds, mais il se dégage un esprit de série B appréciable, avec des ficelles bien épaisses mais acceptables.
Ouija : les origines est plutôt bien écrit pour ce genre de production, c’est certain. Le constat est un peu plus mesuré quand on aborde le sujet du genre : l’horreur. Mike Flanagan (Before I Wake, The Mirror) veut clairement réaliser un film qui pourra se faire apprécier d’un public large, cela transpire de l’écran (plat) à chaque seconde. Une volonté certainement appuyée par le contexte, le fait que Ouija soit une licence de jeu de société donc pour tous publics. Dès lors, il ne faut pas trop s’attendre à de l’épouvante de tous les instants, même si l’on doit bien reconnaître que quelques petites frayeurs se sont fait ressentir ici ou là, et surtout du jump scare assez efficace même si souvent déjà-vu. C’est surtout le dernier quart du métrage qui nous aura séduit dans son envie de nous coller une frousse certes légère mais tout de même « agréable », mais on ne vous en dira pas plus pour na pas spoiler.
Vous l’aurez compris, Ouija : les origines cherche peut-être plus à développer la licence qu’à faire flipper son public. Mais l’équilibre n’est pas mauvais, on est au-dessus de ce qu’on craignait très clairement. La réalisation reste d’ailleurs assez satisfaisante tout du long, stylisée juste ce qu’il faut. Elle profite d’un budget très légèrement supérieur à Ouija (5 millions de dollars pour ce dernier, 6 millions pour le préquel), c’est un élément à prendre en compte. Ajoutons à ce tableau, certes pas hyper enjoué mais loin de la catastrophe, un casting qui ne démérite pas, et on obtient un petit film d’horreur sympathique pour un public élargi, et largement au-dessus de ce qu’on s’imaginait…