[Test – Playstation 4] Snake Pass : l’habit ne fait pas le serpent

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Sumo Digital
  • Editeur : Sumo Digital
  • Date de sortie : 24 mars 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un serpent mignon, mais difficile

Dans le genre animal mal-aimé, le serpent se pose là, et cela s’observe dans aussi dans le jeu vidéo. Bien plus croisé en tant qu’ennemi à dégommer joyeusement et sans vergogne, le persiffleur a aussi été un avatar à de rares occasions. On pense notamment à deux classiques, dans des styles bien différents : Snake Rattle And Roll (Rare, 1989), véritable classique de la 3D isométrique sur Nintendo, et… Snake, qu’on a tous (les trentenaires, du moins) saigné comme pas possible sur nos bons vieux Nokia. C’est fort de ce constat qu’on voit débarquer Snake Pass, un jeu qui n’a pas trop attiré les projecteurs jusqu’ici, et qui pourtant est développé par une pointure : Sumo Digital (Crackdown 3, Disney Infinity 3.0, Forza Horizon 3 ou encore Sonic And Sega All-Stars Racing), anciennement Gremlin Graphics (vous vous souvenez de Zool ? C’était d’eux). Dès lors, notre curiosité était piquée à vif, d’autant que l’univers très coloré nous séduisait instantanément…

Histoire : /

image jeu snake pass

Clairement, Sumo Digital n’a pas eu besoin d’écrire plus de dix lignes de scénario pour son Snake Pass. Bien plus jeu à mécaniques qu’à récit, le titre ne cherche pas vraiment à créer une véritable situation afin d’accompagner le concept. On incarne un serpent nommé Noodle, accompagné de Doodle, un petit oiseau fort énergique. Il va falloir restaurer l’équilibre dans nombre d’îles flottantes (ça donne faim), car un mystérieux monstre est décidé à foutre le dawa dans un univers mignon et luxuriant. Voilà, c’est à peu près tout, et on s’en accommode très bien. Du coup, il est bien plus pertinent de remettre les cinq points en jeu au sein du critère Gameplay.

Gameplay : 7/10

image ps4 snake pass

Né lors d’un Game Jam organisé au sein même de Sumo Digital, Snake Pass multiplie les bonnes idées, tout en se frottant à quelques difficultés. Soulignons, tout d’abord, l’ambition qui se cache derrière le soft : celle de sortir de sentiers bien trop battus ces derniers temps. Non, on n’incarne pas un soldat, ni un bandit et encore moins un assassin, et d’ailleurs vous n’aurez pas d’ennemis à occire tout du long. On est projeté dans un avatar animalier, mais ici dans un but bien précis : coller un concept aux capacités de l’espèce visée. En gros, on est devant un jeu de plateforme-puzzle-exploration, mais dont le point de vue s’accorde à la condition de l’avatar, donc un serpent. Les commandes sont plutôt simples à retenir, même si on se sent déconcerté dans les tous premiers instants : R2 pour avancer certes, mais à la condition de bien se déplacer en imprimant un mouvement de slalom. Déroutant certes, mais “crédible” et surtout original. Le bouton Croix serte à redresser la tête et une petite partie du corps, provoquant ainsi le mouvement d’ascension. L2 permet de saisir le plus fortement possible la plateforme sur laquelle on sert notre étreinte, et un dernier bouton afin que Doodle soulève le bout du corps de Noodle.

Ce sont les bases de Snake Pass, et avec cette configuration vous allez devoir tout faire pour récupérer trois items dans l’île flottante visitée, histoire de débloquer le portail et atterrir au level suivant. Enfin, ça ce n’est qu’un début, car d’autres éléments à collecter sont disposés à travers ces niveaux, et sachez qu’il va vite falloir vous familiariser avec une mécanique qui vous demandera beaucoup, mais beaucoup de patience : l’emprise sur les bambous. Tortiller dans ces dispositions faites de bois sera, tout du moins au début, une véritable épreuve pour les nerfs. Les commandes répondent, et l’acte est logique en terme de rapport à la manette, mais il va falloir dompter cette mécanique. Afin de grimper sur ces architectures de plus en plus élaborées, ou tout simplement s’y frayer un chemin, c’est toute une mécanique faite de mouvements et de self-control qui sera demandée. Et si, dans les premiers niveaux, l’erreur est permise, bien vite vous devrez jouer les serpents de l’air au-dessus du vide. Et là, ce sont quelques rage quit qui sont à prévoir, surtout si vous ne pensez pas à passer par les dalles de sauvegarde.

Ne vous laissez pas trop attendrir par les environnements agréablement bucoliques de Snake Pass : la difficulté y est de mise dès qu’on dépasse le quatrième niveau, du moins pour celles et ceux qui veulent absolument récupérer un maximum d’éléments à collecter dès le premier run. Pour les autres, pas de panique : évidemment on peut revenir dans les différentes îles flottantes via le menu de sélection. Quant à la progression du gameplay, elle est fine… et rajoute à chaque fois une dose de difficulté, relançant ainsi l’intérêt. Apprendre à tourner un mécanisme ne sera pas simple, gérer les soufflantes d’un véritable mistral va demander de l’abnégation. Mais on s’en sort au final, car Sumo Digital a tout de même réussi à trouver un bon équilibre. Seul regret, la caméra est entièrement à notre charge, et c’est parfois handicapant sur les ascensions. Dommage, mais heureusement les instants de plaisir l’emportent sur ces quelques frustrations.

Technique et ambiance sonore : 4/5

image playstation 4 snake pass

Comme ça fait du bien de jouer à Snake Pass, au milieu de titres “AAA” parfois un peu trop gris ! Cela pétille de couleurs, et on se prend à se dire qu’on a vraiment eu de la chance de connaître cette époque pendant laquelle les jeux vidéo savaient donner des couleurs à la vie vidéoludique. L’utilisation de l’Unreal Engine 4 donne de très bons résultats, de quoi susciter l’envie de voir d’autres titres aller aussi dans cette direction un peu plus gaie, plus cartoonesque. Le moteur physique, volontairement large dans le traitement de la gravité, est aussi un bon point. On a noté quelques petites imperfections de-ci de-là, quelques petites baisses de framerate mais rien de gênant. L’univers de Snake Pass nous a enchanté, une bien belle satisfaction.

La bande originale est signée par un nom qui parlera aux joueurs expérimentés : David Wise. Compositeur sur la plupart des jeux Rare (dont Donkey Kong Country, Battletoads ou Diddy Kong Racing), les morceaux ne sont peut-être pas assez nombreux, ni même les plus marquants qu’il ait pu livrer, et pourtant on y retrouve tout le charme qu’on espérait. C’est entraînant, là encore très coloré dans sa manière d’utiliser les instruments, bref ça donne un joyeux peps tout en participant à construire une ambiance apaisée, relaxante. Les quelques bruitages et voix, notamment quand Noodle perd prise sur un de ces rogntudju de bambou, sont dans le même esprit que la direction artistique : cartoon et fun.

Durée de vie : 4/5

image snake pass

Terminer Snake Pass à 100% va vous demander de mettre du cœur à l’ouvrage. Aller droit au but, sans chercher à tout récupérer, vous mettra à l’épreuve entre cinq et six heures. Par contre, faire le complétiste, en se lançant dans la quête de toutes les bulles (vingt par niveaux) et de toutes les pièces (cinq par level), ainsi que quelques autres petits secrets pour les succès, cela aura comme effet de doubler la durée de vie. Il faudra, donc, plus tabler sur une douzaine d’heures pour ronger Snake Pass, ce qui s’avère largement convenable pour ce genre de jeu. Enfin, un mode Contre-la-montre est disponible, du moins pour les joueurs sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Pour le moment, il n’est pas présent sur la version Nintendo Switch.

Note finale : 15/20

Snake Pass joue de son aspect de jeu de détente, “tranquilou loulou”, ou “à l’aise Blaise”, et pourtant… on en a bavé. Le concept provoque une véritable difficulté, surtout si vous vous lancez dans la quête des 100%. Quelques crises de nerfs sont à prévoir, cependant on constate que le plaisir de jouer est présent du début à la fin. De par son originalité fondamentale, qui demande à ce que le joueur travaille des réflexes qu’il ne possède pas forcément, le soft délivre une bonne dose d’intérêt. Mais aussi grâce à un enrobage très agréable, une direction artistique qui nous offre une véritable respiration colorée, il livre un univers qui saura vous séduire. Certes, tout n’est pas parfait, notamment cette caméra trop laissée à l’attention du joueur, mais Snake Pass réussit tout de même à charmer, et prouve une nouvelle fois que les softs moins mis en avant doivent aussi retenir notre attention.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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