[Test] Valfaris : un run and gun qui fait remuer les cheveux

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Steel Mantis
  • Editeur : Big Sugar Games
  • Date de sortie : 6 novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Valfaris, un mélange convaincant de run and gun et de métal

image test valfaris
Certains habitants de Valfaris sont impressionnants.

Valfaris signe le grand retour de Steel Mantis, et cela ne pouvait pas passer inaperçu dans nos colonnes. Si vous êtes du genre à suivre de près les sorties de jeux néo-rétro, alors vous avez sûrement entendu parler de leur précédent jeu, intitulé Slain : Back From Hell. On ne peut nier que l’expérience manquait de profondeur, d’un contenu plus dense, mais elle nous a tout de même séduite grâce à une direction artistique carrément mémorable. Trois ans plus tard, et désormais édité chez Big Sugar, le studio revient aux affaires avec un soft qui, on l’espérait, allait garder la même énergie, tout en portant le concept plus loin. Qu’en est-il ? Réponse dans ce test.

Premier constat, l’histoire de Valfaris est du même acabit que celle de Slain : Back From Hell. Et c’est un compliment. Elle ne perd pas de temps en circonvolutions désagréables, et va droit au but : le joueur incarne Therion, un guerrier pour le moins énervé qui traverse l’espace pour se venger de son propre père, le terrible Vroll. Pour cela, il débarque sur une planète dominée par la forteresse Valfaris. À l’image du château de Castlevania, il va falloir le prendre d’assaut et tuer l’ennemi intime, histoire d’instaurer un nouveau régime plus paisible. Voilà qui a le don d’installer intelligemment un contexte, une motivation. Signalons que les sous-titres sont proposés en français, avec quelques coquilles, mais cela ne gêne pas la bonne compréhension du sens de l’aventure.

Une fois débarqué sur la planète, il est temps de faire plus ample connaissance avec Therion Et là, ça en jette. Valfaris est un mélange de jeu de plateforme et de run and gun, sur un plan en 2D bien évidemment. Oui, on y voit un peu de Contra, mais ce serait une erreur que de résumer l’expérience à cette accointance. Ce n’est certes pas un concept des plus originaux, l’industrie du jeu vidéo indépendant a déjà fortement exploré ce chemin, mais il faut tout de même souligner la grosse et très agréable patate qui se dégage de la prise en mains. Les tirs impliquent une vraie sensation de puissance à l’écran, et les commandes (saut, direction etc) répondent au doigt et à l’oeil. Heureusement, car vous allez bien vite comprendre que les ennemis, qui ne tardent pas à montrer le bout de leur nez, sont du genre à ne vous laisser aucun répit, et à réapparaitre promptement. Un peu trop d’ailleurs, sur certains phases.

Un gameplay bourré d’énergie

image gameplay valfaris
L’ambiance visuelle de Valfaris s’avère l’un de ses points forts.

Therion ne va pas partir au massacre avec son zizi et son couteau, si vous permettez l’expression. Non, le héros bourrin de Valfaris est en position de compter sur un arsenal à positionner dans trois emplacements Tout d’abord, l’indispensable arme de poing, laquelle vous sortira de bien des galères. Aussi, il pourra avoir accès à des flingues aux effets plus dévastateurs, mais moins rapides dans l’exécution. Enfin, l’avatar va devoir jouer de l’opinel. Celui-ci est très important, car l’utiliser recharge votre barre d’énergie (et non pas de santé), laquelle permet l’usage d’un bouclier, mais aussi de la seconde catégorie de flingue que l’on abordait plus haut. Voilà qui distille une toute petite pointe de tactique dans les batailles, mais rassurez-vous : cela reste léger, et le soft vous pousse à rentrer dans le lard de vos adversaires sans la moindre trace de vergogne. Tout cela est évolutif, on gagnera au fur et à mesure des modèles de plus en plus puissants.

Valfaris est un jeu qui va vous opposer un challenge de haute volée. On pourra même parfois parler de Die and retry, tant certains segment vous demanderont de connaitre la rythmique du level design et des patterns par coeur. Par contre, quelques boss nous ont réellement posé problème, avec des routines difficilement déchiffrables. Rassurez-vous, Steel Mantis a pensé à un système de sauvegarde intéressant. On pourra utiliser des objets à collecter (ici des idoles vertes flo) afin d’activer les checkpoints. Mais le studio distille ici un peu de vice : ces idoles, si elles sont économisées, servent notamment à allonger les jauges. Du coup le joueur est tiraillé, entre la peur d’atteindre un mur de difficulté, et la nécessité d’être plus fort, plus résistant. Une bonne idée à féliciter, tout comme l’effort sur le contenu. C’était clairement le gros défaut de Slain : Back From Hell, qui nous décevait à cause d’une durée de vie faiblarde. Ici, ce n’est plus le cas : comptez une grosse dizaine d’heures pour voir et buter le dernier bossSignalons ici que les développeurs travaillent actuellement sur un New game plus, qui sera ajouté gratuitement par le biais d’un mis à jour. On pourra retourner en Valfaris avec toutes les armes et upgrades débloquées par le joueur au cours du précédent run, on aura droit à une nouvelle arme de type Destroyer, et les ennemis seront encore plus agressifs et puissants. Une bonne initiative.

On surveillait aussi Valfaris pour son rendu visuel. Et il est à la hauteur de nos attentes, pourtant élevées. Le pixel art fait un effet monstre, avec moult détails dans les environnements. Oui, celles et ceux qui pestent contre cette mode (en déclin), dont on fait parfois parti, pourront toujours penser que cela créé une mosaïque pas toujours idéalement lisible. Mais, en l’occurrence, on trouve le résultat artistiquement réussit, surtout grâce à des environnements d’une rare beauté. C’est même assez vivant, avec ce qu’il faut d’animations. Le style, bien gore mais sans tomber dans le grand n’importe quoi, s’accorde bien avec l’impact de l’action. Pour couronner le tout, nous n’avons pas décelé la moindre baisse de framerate. Enfin, la musique, signée par Curt Victor Bryant, ancien guitariste du groupe Celtic Frost, est l’un des points forts de ce soft. Si la personnalité de ce dernier se dirige très clairement vers le métal, ce n’est pas pour rien. Les thèmes redoublent de rifles furieux, et voir Therion remuer les cheveux à certains moments ne peut que créer l’engouement du joueur.

Note : 15/20

Valfaris est une belle réussite, qui prouve que l’on avait raison de croire en le potentiel du studio Steel Mantis. Celui-ci livre un run ad gun à la patate bien affirmée, avec ce qu’il faut de gore et de mécaniques intelligentes, comme le système de sauvegarde. La difficulté s’avère très prononcée, d’ailleurs il est fort à parier que beaucoup de joueurs seront parfois décontenancés par le challenge proposé par certains boss. Des pics de difficulté parfois très abruptes, qui font office de défaut principal d’une expérience qui, malgré ce regret, mérite qu’on s’y penche. Encore plus si vous aimez le métal.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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