article coup de coeur

[Test – Blu-Ray] Premier Contact – Denis Villeneuve

Caractéristiques

  • Titre : Premier Contact
  • Titre original : Arrival
  • Réalisateur(s) : Denis Villeneuve
  • Avec : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker, Michael Stuhlbarg...
  • Editeur : Sony Pictures Home Entertainment France
  • Date de sortie Blu-Ray : 12 avril 2017
  • Date de sortie originale en salles : 7 Décembre 2016
  • Durée : 116 minutes
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 9/10

Image : 4,5/5

Premier Contact a été tourné en numérique (Arri Alexa) et le master que nous propose Sony est excellent. La définition est parfaite, la profondeur de champ très bonne, de même que les contrastes et les noirs, la colorimétrie est respectée. Le film a un léger grain numérique pas désagréable. Le ratio 2.39:1 permet autant d’avoir des images grandioses (les plan larges avec les vaisseaux) que de conserver une intimité dans les plans plus serrés. Quelques saccades constatées, mais rien de grave. Le débit moyen image est correct : 24 MBPS.

Son : 4/5

La piste anglaise est en DTS-HD Master Audio 7.1 et c’est tout simplement magnifique. Les dialogues sont clairs, mais on retient surtout le travail sur le son et la musique qui passent par tous les canaux avec une puissance et une précision de toute beauté. Le caisson de basse, par contre, est légèrement sous-utilisé.  Le tout reste bien réparti. Le débit moyen son de la piste est correct : 2,4 MBPS. La piste française, en DTS-HD Master Audio 5.1, n’est pas en reste. Bien que moins puissante et moins précise que sa consœur anglaise, elle a du coffre et se révèle bien répartie. Le volume du doublage français est légèrement plus haut que celui de la piste anglaise. Le débit moyen son est correct : 2,1 MBPS. Les deux pistes permettent une excellente immersion dans le film.

Bonus : 4/5

  • « La xénolinguistique » : comprendre « Premier Contact » (30′)
  • « Retour éternel » : la musique (11′)
  • « Signatures acoustiques » : la conception sonore (13′)
  • « Réflexion non linéaire » : le processus du montage (11′)
  • « Principes du temps, de la mémoire et du langage » (15′)

On commence les bonus par « La xénolinguistique : comprendre Premier Contact« , le making-of du film d’une durée de 30 minutes. Un module passionnant qui passe en revue le scénario, le choix du réalisateur et des acteurs, la conception des décors et des extra-terrestres, le tournage ainsi que les effets spéciaux. Un making-of complet, mais qu’on aurait voulu plus long.  « Retour éternel » : la musique » est une interview du compositeur Jóhann Jóhannsson qui parle de son approche autant classique qu’expérimentale pour la composition de la musique du film. Un bonus de 11 minutes très intéressant. « Signatures acoustiques : la conception sonore » revient sur le design sonore du film au travers des interviews des différents concepteurs sonores. Un bonus de 13 minutes là encore passionnant. « Réflexion non linéaire : le processus du montage » revient sur le montage du film et les difficultés rencontrées par le monteur sur ce film non-linéaire, à travers une l’interview de 11 minutes de celui-ci. Moins passionnant que les autres modules, mais néanmoins intéressant. « Principes du temps, de la mémoire et du langage » revient sur les notions de temps, de mémoire et du langage dans le film en compagnie de l’auteur de la nouvelle originale, Ted Chiang, ainsi qu’une consultante en linguistique et un scientifique. Un module de 15 minutes passionnant malgré un discours scientifique complexe.

Synopsis

Lorsque de mystérieux vaisseaux venus du fond de l’espace surgissent un peu partout sur Terre, une équipe d’experts est rassemblée sous la direction de la linguiste Louise Banks afin de tenter de comprendre leurs intentions. Face à l’énigme que constituent leur présence et leurs messages mystérieux, les réactions dans le monde sont extrêmes et l’humanité se retrouve bientôt au bord d’une guerre absolue. Louise Banks et son équipe n’ont que très peu de temps pour trouver des réponses. Pour les obtenir, la jeune femme va prendre un risque qui pourrait non seulement lui coûter la vie, mais détruire le genre humain…

Le film

Après les excellents Prisonners et Sicario, et avant la suite de Blade Runner (qui sortira cet octobre), Denis Villeneuve  fait ses premiers pas dans la science-fiction avec Premier Contact. Le film raconte l’histoire de Louise, une linguiste, qui voit sa vie bouleversée le jour où douze vaisseaux extraterrestres arrivent sur Terre et se posent un peu partout dans le monde. Elle est recrutée par l’armée américaine pour décrypter le langage des visiteurs et pour leur demander la raison de leur venue sur notre planète.

Adapté du livre Story of your Life de Ted Chiang, le film de Villeneuve est donc une oeuvre de science-fiction sur le premier contact entre les humains et les extra-terrestres, thème déjà traité avec brio dans de nombreux films. On pensera par exemple à Rencontre du troisième type de Steven Spielberg ou encore Contact de Robert Zemeckis. Des films mettant en scène des scientifiques, ce qui est aussi le cas ici, mais réalisé d’une manière plutôt originale comparé au tout venant du genre, ce qui est l’un des points forts du film. Premier contact raconte ainsi comment communiquer avec des visiteurs d’un autre monde qui ne s’expriment pas du tout de la même manière que nous. Et c’est bien là le thème principal, la communication. Car si le langage (quel qu’il soit) peut être à double sens et entraîner de fâcheuses conséquences si nos mots sont mal interprétés, la communication peut aussi offrir des réponses qui pourront aider l’humanité. Le thème, qui était déjà au centre du roman Contact de Carl Sagan et de son adaptation par Zemeckis donc, est extrêmement bien exploité, et renvoie à notre réalité et les événements actuels.

image premier contact denis villeneuve

Le fait que les extraterrestres n’ont pas la même notion du temps que nous est aussi l’une des principales caractéristiques du récit, permettant de le distinguer des histoires d’autres oeuvres. Les notions de passé, présent et futur étant inconnues pour ces êtres, cet élément aura son importance lors du twist final — que l’on peut aisément deviner au milieu du film si l’on fait bien attention — lui apportant une grande force émotionnelle. Premier Contact joue aussi sur notre peur de l’inconnu. Assister à l’arrivée des vaisseaux peut susciter la crainte, mais entraîner également un sentiment de méfiance et un instinct de protection susceptible de virer à la paranoïa chez certains. Savoir que nous ne sommes plus seuls dans l’univers redéfinit notre place au sein de celui-ci, et ébranle certaines convictions religieuses.

La réalisation de Denis Villeneuve distille efficacement cette peur de l’inconnu. La façon de filmer le personnage de Louise nous renvoie toujours au fait que nous ne sommes rien face à l’immensité de l’univers. Le cinéaste joue aussi sur les ombres et les contrastes : alors que sur Terre les visages sont sombres ou en partie dans l’obscurité, dans les vaisseaux tout est clair comme si notre monde s’enfonçait inexorablement dans le néant de l’univers et que nous étions seuls responsable de notre destin. On soulignera aussi l’excellent travail sur le son et la musique très expérimentale de Jóhann Jóhannsson, qui rendent l’atmosphère tout aussi menaçante qu’intrigante. Le montage donne aussi un tempo lent au film, pas désagréable et sans longueurs.

image premier contact denis villeneuve

Concernant les acteurs, Amy Adams est parfaite, elle brille par sa justesse et prouve encore une fois qu’elle est l’une des meilleures actrices hollywoodiennes. Elle porte le film et apporte une juste dimension émotionnelle. Jeremy Renner se distingue aussi dans le rôle d’un scientifique. On regrettera néanmoins que le rôle de Forest Whitaker ne soit finalement qu’accessoire.

Premier Contact, plus qu’un film de science-fiction avec des extraterrestres, est aussi une réflexion sur l’humanité et la communication, qui renvoie à notre monde contemporain. Une brillante entrée dans le genre de la SF pour le réalisateur québécois. Du coup, on a d’autant plus hâte de découvrir Blade Runner 2049 mais, surtout, de voir ce que Denis Villeneuve fera du Dune de Frank Herbert, déjà adapté par David Lynch en 1984.

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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