[Critique] Spider-Man: Homecoming : L’apprentissage d’un héros

Caractéristiques

  • Titre : Spider-Man: Homecoming
  • Réalisateur(s) : Jon Watts
  • Avec : Tom Holland, Marisa Tomei, Robert Downey Jr., Jon Favreau, Michael Keaton, Zendaya...
  • Distributeur : Sony Pictures Releasing France
  • Genre : Action, Aventure
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 134 minutes
  • Date de sortie : 12 Juillet 2017
  • Note du critique : 7/10

Critique

Introduit dans Captain America : Civil War, après l’accord  passé entre Marvel-Disney et Sony qui permit de l’inclure dans le Marvel Cinematique Universe, le nouveau Spider-Man, incarné par Tom Holland, était attendu au tournant. Le sentiment général était plutôt bon, dans cette attente d’un nouveau film lui étant totalement dédié, car il avait été un des points forts du film précédemment cité, et promettait d’être un nouvel acteur majeur de l’univers Marvel sur grand écran. Après la trilogie encensée de Sam Raimi, et l’échec des films The Amazing Spider-Man, que vaut cette nouvelle mouture de l’homme araignée?

Après les événements de Captain America: Civil War, Peter Parker est de retour chez lui. Il va au lycée comme tous les jeunes de son âge, cependant il ne rêve que de deux choses : être plus que le sympathique héros du quartier, et devenir un Avengers. Mais son mentor, Tony Stark (ou Iron Man, une fois la combinaison enfilée), lui fait comprendre qu’il ne doit pas brûler les étapes, et que la vie de super-héros n’est pas celle qui pense. Tout va changer lorsqu’un nouvel ennemi, le Vautour, fera son apparition et mettra en péril tout ce qu’aime Peter.

Un nouveau départ

image tom holland spider man homecoming

Après l’introduction du méchant de Spider-Man : Homecoming durant le pré-générique, on revit les événements de Captain America : Civil War mais du point de vue de Peter. Cela permet de comprendre comment cette expérience, au sein du groupe de de justiciers, l’a exalté. Mais sa vie redevient banale après qu’il soit rentré chez lui, dans son quotidien qui ne lui convient pas. Être un super-héros ne signifie pas vivre des aventures tout les jours, et il va falloir que le jeune homme s’en fasse une raison. De plus, son envie de faire ses preuves pour devenir un Avengers devient de plus en plus dévorante. Le film appuie beaucoup sur cette volonté. Nous le découvrons donc au lycée avec ses amis, ses amours et ses emmerdes.

Spider-Man : Homecoming s’avère être ce que l’ont pourrait appeler un “teen super-héros movie“, car on passe beaucoup de temps au lycée, et bien évidemment avec les jeunes gens qui peuplent cet endroit. Ce qui permet de comprendre la vie Peter, mais aussi celles des étudiants qui composent son entourage. En premier lieu, son meilleur ami, Ned, le geek de service. Liz, la fille pour laquelle il a le béguin. Flash Thompson, qui ne souhaite que le malheur de notre héros et Michelle, une jeune fille qui balance des punchlines plus vite que son ombre. On n’aura jamais passé autant de temps au lycée que dans ce film, au contraire des autres itérations sur l’homme araignée. Le fait de suivre au plus près ces personnages permet de développer le thème de l’œuvre : le passage de l’enfance à l’age adulte et la perte de certaines de nos illusions. Un sujet qui est bien développé et qui a des répercutions sur Peter Parker, mais aussi sur Spider-Man. Autre bonne chose enfin, le fait de ne pas avoir fait du film une énième origin story est une décision des plus appréciables. Même si les origines des pouvoirs de Peter sont légèrement évoquées, on ne s’appesantit pas de trop sur ces éléments que tout le monde ne connaît que trop bien dorénavant.

Un film qui sait éviter quelques pièges

image jon watts spider man homecoming

Une autre bonne impression est liée à l’humour de Spider-Man : Homecoming. On sait que Marvel en utilise beaucoup dans ses films, avec plus ou moins de réussite selon les personnages. C’est clairement une marque de fabrique. Dans les comics, la licence Spider-Man est remplie de bonnes phrases, voire même de gags plus ou moins fins, et l’œuvre ici abordée ne fait que s’y conformer. Outre l’humour naturel de l’homme araignée quand il revêt le costume, c’est aussi au travers ses relations avec les autres lycéens que les situations comiques se développent, mais aussi avec Happy Hogan (très présent dans le film), et même Tony Stark. Ces instants sont efficaces, et trouvent leur place dans l’ensemble : on n’a pas l’impression d’effets forcés.

Mais Spider-Man : Homecoming n’est pas parfait, loin de là. En premier lieu, et c’est toujours un des gros problèmes récurrents des films du MCU : le vilain. Même si la prestation de Michael Keaton est excellente, le développement du personnage laisse à désirer. On comprend ses motivations mais le choix du Vautour n’était pas forcément le meilleur pour s’emboîter dans le thème du film. Et ce n’est pas la surprise du dernier acte qui rattrape les choses. Du coup, les scènes avec Le Vautour et ses sbires sont les plus faibles du film. Autre point faible, la réalisation de Jon Watts qui n’est pas au niveau d’autres réalisateurs de blockbusters. Là où, par exemple, le pourtant pas très finaud Scott Derickson avait réussit à imposer sa patte visuelle tout en restant dans le cahier des charges de Marvel avec Doctor Strange, le réalisateur de Cop Car peine à s’imposer. Sa réalisation est parfois molle et sans inspiration, même durant les scènes d’action qui sont d’une certaine banalité. Malheureusement, elles ne procurent pas tout le temps les sensations d’exaltation recherchées. On regrettera encore la non utilisation du “Spider-Sense”, qui est pourtant l’un des principaux pouvoir de l’homme araignée. Enfin, et c’est sans doute le plutôt le gros regret que laisse Spider-Man : Homecoming, le fait de concentrer l’attention sur la vie lycéenne fait que le personnage de Tante May est relégué au troisième plan. On espère que cela ne soit pas de même dans la suite, étant donné les dernières secondes hilarantes du film (nous n’en écrirons pas plus).

Un film de super-héros imparfait, mais parmi les plus sympathiques

image robert downey jr spider man homecoming

Concernant les acteurs, Tom Holland dégage une énergie folle, et elle transperce l’écran. Le jeune acteur porte le film sur ses jeunes épaules et s’avère la meilleure incarnation de Peter Parker sur grand écran. Michael Keaton est toujours excellent, malgré l’écriture de son personnage, assez faible. Zendaya, qui incarne Michelle, a les meilleures punchlines du film et il sera intéressant de voir l’évolution de son personnage dans les prochains films. Jacob Batalon est la petite révélation du film. En incarnant Ned, le meilleur ami de Peter, il devient le point de vue du public, sorte de repère humain dans l’univers du super-héros virevoltant. L’alchimie et la relation entre Batalon et Holland est surement le gros point fort du film. Tony Revolori est surprenant dans le rôle, pas encore assez développé, de Flash Thompson. Il sera, là aussi, intéressant de voir ce que va devenir le personnage dans les suites à venir. La jeune Laura Harrier est charmante dans le rôle de Liz. On retrouve aussi Robert Downey Jr dans le rôle de Tony Stark, toujours égal à lui même. Il a pourtant peu de scènes, mais il apporte le lien nécessaire avec les autres films Marvel. Enfin, on est heureux de retrouver Jon Favreau dans le rôle de Happy Hogan (qu’on a pas revu depuis Iron Man 3), qui joue le rôle d’agent de liaison entre Peter Parker et Tony Stark. Toujours le bon mot et le bon regard pour nous amuser.

Spider-Man: Homecoming est un bon film sur l’araignée, qui développe idéalement son thème. L’œuvre réussit son coup : décrire la transition vers l’age adulte, pour ce jeune héros en apprentissage. Un teen movie très bien habité par Tom Holland, qui trouve là le parfait moyen d’exprimer tout son talent naturel. Ce jeune homme a a un avenir doré, si les petits cochons ne le mangent pas. On regrettera quand même la réalisation inégale de Jon Watts, des scènes d’actions parfois peu exaltantes et un méchant en demie-teinte. L’humour et le respect de l’univers, assez poussé pour contenter les fans, mais aussi les nouveaux venus, fait en sorte que l’on ne peut qu’attendre ce que le héros nous réserve pour la suite…

Article écrit par

Adore le cinéma en général, que ce soit les gros blockbusters ou les plus petits films, les séries TV et les jeux vidéo. Il réalise de nombreux tests de blu-ray et films en UHD 4K et couvre l'actualité cinématographique en salles.

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