Caractéristiques
- Titre : Lowlife
- Réalisateur(s) : Ryan Prows
- Avec : Nicki Micheaux, Ricardo Adam Zarate, Jon Oswal
- Genre : Action, Comédie, Policier
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 96 minutes
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
L’un des coups de cœur issu de L’Étrange Festival 2017
Comme nous le verrons très bientôt avec Death Game, l’univers des webséries a du mal a accoucher de bons auteurs de cinéma. Le manque de moyens peut expliquer cet état de fait, car il pousse parfois vers l’exercice de style, pour compenser des scénarios parfois très douteux. Ce qui résulte sur des petits malins, bien plus que des réalisateurs. Ce constat, on le redoutait avant de découvrir Lowlife. Car son metteur en scène, Ryan Prows, nous arrive tout droit de Boomerang Kids, une websérie que nous ne connaissions pas. On ira peut-être réparer cette erreur, car le film ici abordé est tout simplement l’un des coups de cœur de cet Étrange Festival 2017.
El Monstruo est un catcheur qui incarne pour beaucoup le défenseur des opprimés. Pourtant, il est obligé de travailler pour un psychopathe, qui tient un odieux trafic d’organes et de corps. Accompagné d’un ancien taulard et d’une femme héroïnomane et enceinte, il va reprendre sa vie en mains, et rappeler la puissance d’El Monstruo.
Un réalisateur qu’il va falloir suivre de près
Lowlife peut rappeler plusieurs films, on pense évidemment à Pulp Fiction, mais ce serait lui retirer une grosse partie de son impact que de le cantonner à ses références. Voilà un film écrit d’une main de maître, certainement l’un des scénarios les plus jouissifs croisés ces dernières années. Oui, carrément. Le chapitrage de l’intrigue met en valeur un gros travail sur les points de vue. On passe ainsi d’un catcheur mexicain au comptable du psychopathe, puis on continue avec la mère junkie d’une fille qui doit servir le trafic d’organe de son père adoptif (vous suivez ?), sans oublier un très sympathique blanc-bec tout juste sorti de prison… avec une croix gammée tatouée en gros sur le visage. Ce dernier est d’ailleurs un sacré ressort comique, comme vous pouvez vous l’imaginer. Toute cette bande va développer l’intrigue, et surtout l’antagoniste de l’histoire, qui a des liens avec chacun des protagonistes.
Tout converge vers un véritable pétage de plomb final, sur un rythme trépidant, non sans des dialogues très incisifs. La recette fonctionne idéalement, et le spectateur plonge dans un univers barré, parfois loufoque, mais jamais jusqu’à l’excès. Lowlife mérite pleinement d’être qualifié de film maitrisé, car le réalisateur ne se laisse jamais aller à des débordements qui ruineraient entièrement l’ambiance de son film. Avec un réalisateur moins fin, El Monstruo aurait pu devenir une sorte de caricature lourdingue, et il n’en est nullement le cas. Le final est une sorte de feu d’artifice, mais avant cela Ryan Prows fait tout pour faire monter une sorte de suspens, qui ne s’appuie pas réellement sur la peur, mais sur la curiosité. On apprécie tellement ces personnages qu’on a envie de vivre leur cheminement, à leurs côtés. Signalons aussi que l’œuvre réussit à atteindre une certaine qualité technique, et ce même sans grands moyens. Comme quoi, quand on a du talent et des idées…