Caractéristiques
- Titre : Affreux et méchants
- Titre original : Brutti e cattivi
- Réalisateur(s) : Cosimo Gomez
- Avec : Claudio Santamaria, Marco D'Amore, Sara Serraiocco, Simonico Matrucci, Narcisse Mame, Aline Belibi
- Distributeur : Zelig Films Distribution
- Genre : Comédie
- Pays : Italie, France, Belgique
- Durée : 87 minutes
- Date de sortie : 3 Juillet 2019
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
L’Italie revient encore en force ?
L’Étrange Festival 2016 fut clairement marqué par deux films, qui d’ailleurs se sont partagés le Grand Prix Nouveau Genre : On l’appelle Jeeg Robot et Headshot. C’est le premier qui nous intéresse ici, car il annonçait le retour d’un cinéma de genre à l’italienne, nourri au comics mais aussi à la folie formelle typique du cinéma de ce si beau pays. Affreux et méchants tente de creuser le filon, et s’inscrit dans le polar à tendance barré, avec une tête d’affiche qui, justement, a été salué pour sa prestation dans Jeeg Robot : Claudio Santamaria. Malheureusement pour l’édition 2017, les comparaisons s’arrêtent à cet instant précis.
Affreux et méchants s’intéresse à un cul de jatte, un nain rappeur, un rasta toxicomane et une femme sans bras. Ils sont quatre gangsters, et décident de braquer une banque, où mafia chinoise entasse de l’argent. Mais le partage du butin ne se passe pas exactement comme prévu, et très vite la traitrise de certains va jouer de bien mauvais tours.
Un scénario handicapant
Affreux et méchants se veut un mélange de film de post-hold up, un peu « à la Reservoir Dogs » pour simplifier, et de ce que Tod Browning a pu réaliser sur le sujet de la monstruosité (Freaks). Tout débute plutôt bien : les gags fonctionnent et le rythme élevé ne faiblit jamais. On sent une envie de rire de tous les sujets, jamais irrespectueuse, mais tout de même assez gratinée pour ne jamais donner dans le pathos surfait. La femme sans bras est l’exemple le plus parlant de ce traitement. Chaque situation est l’occasion de confronter le réel à son état. Un coffre de voiture à fermer ? Et comment manger ? C’est fun, par contre on vient vite à bout de notre intérêt pour ce genre de ressort comique, et ce n’est pas le scénario qui rattrape le coup.
Affreux et méchants propose un cheminement cousu de fil blanc. C’est maîtrisé, mais du coup on ressent l’infirmité des personnages comme un artifice. Pourtant le réalisateur, Cosimo Gomez (auparavant décorateur, et ça se ressent de manière positive sur les décors), se donne beaucoup de mal à la mise en scène. Formellement, l’œuvre fonctionne très bien. C’est juste qu’aucun rebondissement ne fonctionne, ils sont assez téléphonés dès l’instant qu’on a compris que chacun de ces handicapés et autres marginaux est un traitre en puissance, sauf exceptions là aussi très facilement décelable. On a même droit à un quasi-deus ex machina, pile quand le scénario s’embourbe. Un véritable problème d’écriture donc, qui empêche le film d’être autre chose qu’une comédie loufoque, mais vite oubliable.