Caractéristiques
- Titre : Mutafukaz
- Réalisateur(s) : Shoujiro Nishimi, Run
- Avec : Orelsan, Gringe, Kelly Marot, Gilbert Levy
- Distributeur : Tamasa Distribution
- Genre : Dessin animé, Science-fiction, Action
- Pays : France, Japon
- Durée : 90 minutes
- Date de sortie : 23 Mai 2018
- Note du critique : 8/10 par 1 critique
Un dessin animé à découvrir au plus vite
« Comment ça, un dessin animé en clôture de L’Étrange Festival 2017, mais quel scandale, tout se perd ma bonne dame appelez la police, je vois trouble« . Calmez-vous, tout doux. Enfin, pour écrire vrai, on pensait un peu ça nous aussi, en découvrant le programme de cette édition. On se souvient encore de la découverte de l’énorme Baahubali, film indien qui mit un point final rocambolesque au millésime 2015. Sur le papier, Mutafukaz était effectivement moins sexy, et si nous ne sommes pas du genre à nous faire des idées reçues, on pouvait penser que l’intention n’était pas des plus ambitieuses. Et pourtant, force est de constater que ce long métrage animé, réalisé en duo par Shoujiro Nishimi (qui a œuvré sur l’animation d’Akira, excusez du peu) et Guillaume « Run » Renard (DoggyBags, It Came From The Moon), avait bel et bien des qualités à défendre ardemment.
Dans un coin ravagé de la mégalopole Dark Meat City où la violence est partout, Angelino est victime d’un accident de scooter. Suite à cet évènement, il est pris d’étranges visions. Avec son ami Vinz, il essaye de comprendre ce qui lui arrive, mais il est pris en chasse par des hommes en noir…
Un très bon mélange des genres
Mutafukaz a su agréablement nous étonner en très peu de temps. On a beau essayer de se convaincre du contraire, dans la vie ce qui frappe en premier est l’apparence, et celle de cette œuvre est marquante. On distingue deux saveurs, venues d’autant de studios. En effet, on sent aussi bien la patte d’Ankama (le déjà très bon Dofus Livre 1 : Julith) que celle du Studio 4° (Amer Béton), dans un rendu à la fois mignon, du moins dans le character design des personnages principaux, et très urbain. Cela bouge bien, l’animation est plutôt fluide et il règne une atmosphère prompte à faire de Dark Meat City, un simili-L.A, un lieu assez anxiogène. Car la science fiction décrite dans cette œuvre l’est, et pourra rappeler… Invasion Los Angeles, à grands coups de citoyens qui ne sont sans doute pas aussi tranquilles qu’il n’y paraît.
Mutafukaz, c’est aussi un beau pied de nez à celles et ceux qui pensent qu’il est difficile, aujourd’hui, d’obtenir un bon doublage français sur un dessin animé. Orelsan et Gringe font du gros travail, même si leurs haters ne changeront pas d’avis sur leur tonalité, un peu nonchalante, à cette occasion. Les amateurs, quant à eux, se régaleront de punchlines aussi savoureuses que pas automatiques. Seul regret, une deuxième partie peut-être moins entraînante, et un final qu’on aurait aimé encore plus imposant. Tout le reste atteint un très bon niveau de qualité, notamment la bande originale signée The Toxic Avenger. Dès lors, on ne peut que froncer les sourcils quand on apprend, de la bouche de Guillaume Renard, que son film n’a toujours pas de distributeur…