L’éditeur japonais va gâter les joueurs
Voilà quelques jours, Culturellement Vôtre fut convié pour découvrir le line-up de NIS America, dans des conditions assez qualitatives pour qu’on n’ait pas à se dépatouiller de tout un tas d’interférences. Et, si vous nous suivez, vous savez à quel point cet éditeur est important dans le paysage vidéoludique, lui qui bataille ferme pour que l’Occident puisse goûter à la saveur japonaise sans passer par l’import. Ah, si seulement ce genre d’initiatives précieuses avaient eu lieu dans les années 1990, quand le RPG nippon vivait son âge d’or… Bref, mieux vaut tard que jamais, et aujourd’hui c’est avec un grand plaisir qu’on accueille des titres comme Ys VIII : Lacrimosa of Dana, Danganronpa V3, ou encore Demon Gaze 2. Comme vous, on se demandait ce que pourrait nous réserver l’année 2018, et voici un début de réponse. Notez que chacun des softs abordés ici se sont découverts à nous pendant vingt minutes, assez de temps pour en retirer des impressions certes incomplètes mais tout de même intéressantes.
Fallen Legion : Rise to Glory (Nintendo Switch)
Si vous suivez l’actualité des RPG atypiques, vous connaissez certainement Fallen Legion. Outre que le gameplay, que l’on abordera plus bas, donne à cette licence un caractère très marqué, cette sortie sur Nintendo Switch est aussi l’occasion de se rappeler que ce jeu est sorti sur PlayStation 4 et Vita, dans deux version aux scénarios et sous-titres différents. NIS America profite de ce portage pour rassembler Sins of an Empire et Flames of the Rebellion, au sein de ce Rise to Glory. L’intérêt est évident, tant les histoires de Cecille et Legatus, les deux personnages principaux, se complètent afin d’offrir un duo de perspectives, lesquelles procurent un véritable relief à cet univers.
Notre prise en mains confirme, par ailleurs, le bien que l’on pense des deux jeux rassemblés dans Fallen Legion : Rise to Glory. Si l’on n’a pas pu observer de changements côté contenu, et s’il ne faut pas attendre de bouleversement au niveau de l’histoire, le gameplay est toujours au centre de la belle petite surprise qu’est cette licence. Rappelons qu’on fait face à un Action-RPG, qui mise énormément sur deux piliers : les prises de décision à impact, et surtout le système de combat. Entre deux joutes, vous aurez accès à la map, et à quelques décisions à prendre, qui pourront changer drastiquement votre cheminement scénaristique. Puis, il faudra partir distribuer des tatanes, et c’est l’occasion de se frotter à un véritable challenge, parfois assez difficile. En gros, vous êtes projetés sur un plan 2D, sur lequel vous devrez vous défaire d’ennemis dans une succession de bagarres en temps réel. Une jauge ATB est de la partie, et votre personnage principal pourra compter sur trois compagnons, nommés Exemplars, afin de distribuer des coups. Ces derniers étant assignés à autant de boutons. La sève de ce système se trouve dans votre capacité à enchaîner, sans que les adversaires ne puisse rétorquer. Toujours aussi prenant.
Sortie prévu le 01 juin 2018.
Penny Punching Princess (Nintendo Switch)
Dans ce monde capitaliste, il faut utiliser les règles pour y survivre ! C’est le constat que mène le très sympathique Penny Punching Princess, l’un de ces jeux japonais totalement barjots, second degré et plaisants à jouer. Pour replacer le contexte, sachez qu’on incarne une sommité, quelqu’un visiblement « de la haute », et le but est de sortir de bien des galère en amassant de l’argent sonnant et trébuchant… avant de le dépenser fièrement. Bien entendu, on capte immédiatement un second degré hyper présent, et une histoire qui ne cache pas son côté délirant. Précisons que, pour juger de la qualité de cette dernière, il faudra attendre le test, mais les premières minutes ont pu démontrer un humour bien fonctionnel.
Quant au gameplay, il nous a aussi accroché. Signalons que Penny Punching Princess est un jeu d’action tout en 2D, dans un style pixel art qui oppose à l’humour corrosif un aspect kawai, ce qui créé une tonalité bien décalée. Les Joy-Con de la Nintendo Switch répondent au doigt et à l’œil, on se défait d’ennemis, souvent rassemblés dans des arènes, aux comportements basiques mais qui exploitent bien les divers possibilités. Assez rapidement, on voit débarquer la mécanique la plus folle de ce qu’on a pu observer : la capacité de soudoyer les vilains, avec l’argent récoltés. Aussi, certaines portes, ou trappes, ne pourront être ouvertes qu’en dépensant un certain nombre de pièces. Bref, une atmosphère qui nous a pas mal rappeler le très étrange Tingle : tout nouveau, tout beau. Reste à vérifier si le concept, savoureux, saura se renouveler tout au long de l’expérience.
Sortie prévue le 30 mars 2018.
SNK Heroines : Tag Team Frenzy (PlayStation 4, Nintendo Switch)
Assez peu sous les feux des projecteurs jusqu’ici, SNK Heroines : Tag Team Frenzy s’est dévoilé à nos yeux ébahis. Autant vous le signifier de suite : nous n’avons pas eu l’occasion de vérifier si, en solo, nous aurons droit à ne serait-ce qu’un semblant de scénario. Toujours est-il que, visiblement, SNK va nous proposer ce qui sera une grande respiration, entre deux jeux de baston hyper pointus. C’est là ce qu’on peut de suite remarquer : tout est fait pour que le joueur se détende, du gameplay à l’apparence des fameuses héroïnes. On entend déjà les cris d’orfraie chez certaines et certains, qui confondent éhontément catharsis et réalisme. Rappelons que tenir une manette ne mène en aucun cas vers une quelconque agression, ou autres comportement agressifs, et croire le contraire nous replonge dans l’incroyable débat de la représentation vidéoludique, sous le prisme d’associations réactionnaires comme Familles de France.
Cette petite mise au point effectuée, il faut aborder le gameplay de SNK Heroines : Tag Team Frenzy. Si l’on attendra d’y passer beaucoup plus de temps afin de mettre à l’épreuve la profondeur de la prise en main, on peut déjà affirmer qu’on se trouve face à une refonte du combat en équipe. En effet, on doit coupler deux personnages, dans la grande tradition du tag, mais à la différence de jeux comme The King Of Fighter 14, cette fois-ci la barre de vie est partagée. Et cela change tout, modifie le rythme des joutes. Les enchainements sortent naturellement, mais pas non plus à l’aveugle. Les coups spéciaux, eux, sont très classiques dans leur déclenchement, ainsi que les super attaques, associées à une gâchette. Une impression légère, mais tout de même accrocheuse s’en dégage, surtout quand on se rend compte que la jauge de Spécial est, finalement, au centre de toutes les décisions. Un système plus fin que ce que les premières minutes de jeu décrivent ? Certainement…
Sortie prévues pour l’été 2018.
The Witch and the Hundred Knight 2 (PlayStation 4)
Suite d’un jeu sorti sur PlayStation 3, qui fut l’objet d’une version revue et corrigée sur PlayStation 4 (sous l’impulsion de Nippon Ichi Software), The Witch and the Hundred Knight 2 est sur le point de débarquer. Toujours inscrit dans le genre de l’Action-RPG, le soft développe une histoire qui, apparemment, n’aura pas à faire appel à nos vagues souvenirs du premier opus. Sans affirmer haut et fort qu’on ne sera pas perdu dans cet univers, si on le rejoint à l’occasion de cette itération, écrivons que le peu de scénario qu’on a vécu ne s’appuyait nullement sur les événements précédents. L’univers, lui, est assez connexe, avec l’action de sorcières, et un humour très présent.
Le gameplay garde les bonnes idées et continue de creuser son bonhomme de chemin, balisé de mécaniques simples et efficaces. La représentation prend la forme d’un terrain vu de haut, en 3D isométrique. Notre Hundred Knight est équipé de cinq armes, chacune étant accompagnée de caractéristiques dédiées. La plus importante, sur ce court essai dans une forêt maudite, était la vitesse, tant les ennemis ont la capacité de nous prendre à revers. L’intelligence artificielle reste très épurée, basique, ce qui donne à l’ensemble une saveur très hack and slash. On a toujours cette impression de facilité dans la prise en main, pas spécialement dans le challenge même si on espère des modes de difficulté corsés, ce qui trace un véritable parallèle avec le précédent jeu. L’Ope Time est une mécanique bien plaisante à maitriser, elle permet de libérer toute la puissance de notre avatar, l’espace d’un court instant. Ce qui sera surtout utile contre certains monstres, dont le niveau est au-dessus du notre (c’est signalé à l’écran). De quoi titiller notre curiosité.
Sortie prévue le 30 mars 2018.
Labyrinth of Refrain : Coven of Dusk (PlayStation 4, Nintendo Switch, PC)
Très, très grosse sortie pour NIS America, que ce Labyrinth of Refrain : Coven of Dusk. Voilà un gros jeu de Nippon Ichi Software, et on s’en rend compte très rapidement : le soft sera totalement traduit en français. Et, croyez-nous, ce n’est pas rien, car le développeur de la saga Disgaea s’est lâché sur l’histoire. Vous vous en doutez, il serait malvenu que de la juger sur les quelques minutes de récit qu’on a pu vivre, pourtant on peut déjà affirmer que les aventures du Tractatus de Monstrum seront très typiques de ce que le studio japonais sait construire : une direction artistique très solide, et un humour corrosif tout aussi efficace. Les dialogues sont nombreux, sans non plus qu’on ne ressente ce que les Visual Novel visent, et la lecture est, du coup, plaisante.
Labyrinth of Refrain : Coven of Dusk se présente, dans son gameplay, comme un Donjon-RPG tout ce qu’il y a de plus addictif. Les déplacements sont classiques, case par case, et l’exploration est augmentée par un besoin de cartographier les lieux traversés. Cette prise en mains de quelques minutes nous a surtout décrit un début de jeu sous la forme d’une phase d’apprentissage efficiente et énergique, qui met le focus sur les combats. Ceux-ci sont menés par des soldats que vous aurez créé auparavant, et les joutes se font aussi énergiques que directes. Il existe même la possibilité de lancer automatiquement une salve de coups, sans passer par la sélection des actions. Voilà sans aucun doute le titre qui nous fait le plus saliver…
Sortie prévue pour l’automne 2018.
Conclusion
Quelle énergie chez NIS America ! On ne cessera de le clamer : on vit là une époque formidable pour les amateurs de jeux japonais, et cet éditeur en est l’un des principaux tuteurs. On aura droit à de l’Action-RPG, du jeu de combat décomplexé, des gros délires vidéoludiques, le tout baignant dans des mécaniques bien huilées. Ajoutons, ici, que le très mémorable Ys VIII : Lacrimosa Of Dana, qui figure parmi nos jeux de l’année 2017, aura aussi droit à une sortie sur Nintendo Switch, le 29 juin 2018. De quoi faire en sorte qu’une large fourchette de joueurs puisse goûter à ces softs. Et c’est là le grand succès de NIS America : faire en sorte que les productions japonaises puissent être découvertes par tous.