[Test] Trailblazers : quand F-Zero rencontre Splatoon

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Supergonk
  • Editeur : Rising Star Games
  • Date de sortie : 16 novembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un concept novateur et digne d’intérêt

image gameplay trailblazers
Trailblazers va vous remuer.

Cela fait des années que les fans de Nintendo, les durs de durs, ceux qui ont connu les premières heures de gloire du plombier à casquette, n’en peuvent plus d’attendre des nouvelles de l’une des leurs licences fétiches F-Zero. Étant donné ce qu’en disait Shigeru Miyamoto, on est malheureusement très pessimiste quant à une future itération, dès lors l’univers de la production vidéoludique peut bien s’emparer du concept. Et, notamment, du côté des développeurs indépendants, lesquels n’hésitent jamais à remettre un genre au goût du jour, on pensera notamment au Rogue-like, ou au shoot. Supergonk confirme cette tendance à la prise de risque, avec un Trailblazers motivé par une sacrée idée de game design.

Trailblazers se veut un mélange de plusieurs piliers, et accouche d’un résultat audacieux. Pour faire simple, on y retrouve tout autant du F-Zero, voire du Wipeout, que du Splatoon. Le concept est finalement simple, mais il demande un petit temps d’adaptation. Les courses se présentent comme une compétition de vaisseaux rutilants, sur des circuits aux tracés alambiqués. Jusqu’ici, rien de bien neuf. Seulement, vous vous rendrez vite compte que le bolide, dirigé par vos soins, peut balancer de la peinture sur le bitume, et ce n’est pas juste pour faire joli. Car si la couleur s’accorde à la vôtre, alors vous bénéficierez d’une accélération fulgurante. Et plus vous restez sur une ligne, plus la vitesse augmente.

Fort de ce concept, qui distille un côté stratégique aux courses, Trailblazers se brodent un contenu un peu timide, mais dont la principale force est d’exploiter les possibilités de gameplay. Au programme, trois modes : Histoire, Course personnalisée, et Course en ligne. On conseille fortement de débuter par le premier cité, car il embarque un tutoriel assez clair pour que le joueur ne se perde pas dans les différentes utilisations de la peinture. Le joueur se rendra compte qu’il peut aussi balancer ce liquide comme une arme, laquelle fera déraper les adversaires. Il faudra aussi utiliser, sans hésiter, les portiques, qui provoquent une trainée de couleur, donc encore de l’accélération. Le mode Histoire, dont le scénario, entièrement sous-titré en français, ne passionne pas des masses, se divise en chapitres, lesquels nous exposent quelques subtilités.

Des raisons d’espérer une suite plus solide, côté contenu

image supergonk trailblazers
Le style graphique est l’une des forces de ce jeu.

La plus notable est sans nul doute le rapport aux points. Qu’on se le dise, Trailblazers n’est pas une copie de ses modèle : le jeu ose instaurer une donnée que nous n’avions pas croisé jusqu’ici : la coopération. En effet, il va falloir penser à d’autres pilotes, embarqués dans votre équipe, et qui disposent de la même couleur de peinture que vous. Et, pour couronner le tout, la position finale n’est pas le seul objectif important. Il va aussi falloir composer avec l’obtention de points, attribués de différentes manières, plus ou moins transparentes. Accélérer sur la bonne couleur, passer par les portiques, recouvrir la piste, tout cela a une incidence, et il faudra bien tout tenter afin d’en comprendre la logique d’obtention. Cela pousse clairement à la prise de risque, mais attention car celle-ci vous poussera parfois à la faute, et difficile de s’en remettre. Ce qui élève drastiquement l’animation lors des courses, leur rythme, et le niveau de concentration du joueur. Ajoutons ici que les chapitres scénarisés sont complétés de missions secondaires, comme atteindre telle place, dépasser tel adversaire, etc.

Trailblazers est un jeu à l’originalité certaine, et en ce sens il se doit d’être découvert. Il est simplement dommage que le studio Supergonk n’ait pas poussé le contenu un peu plus loin. Le mode Histoire est tout de même assez consistant en terme de chapitres, mais on finit par répéter sans cesse le même schéma. Et ce n’est pas la Course personnalisée qui change la donne. Ici, on choisit le circuit, le sens de la course, la forme (Par équipe, Contre-la-montre, Binôme, Chacun pour soi et Chasse à la porte, cette dernière option étant notre préférée), le nombre de tours et le niveau de l’intelligence artificielle. Et l’ensemble est jouable de un à quatre joueurs, en local. Tout cela manque de folie, d’une feature qui aurait pu prolonger drastiquement la durée de vie. Reste le mode en ligne, malheureusement un peu déserté, mais qui s’avèrera tout à fait satisfaisant si vous avez des potes pour vous y retrouver. D’ailleurs, il faut noter que les joueurs PlayStation 4 peuvent rencontrer des gamers PC.

L’une des autres qualités de Trailblazers nous emmène à sa technique. La direction artistique s’avère fichtrement charmante, dans un cell shading qui nous rappelle fortement Borderlands, et c’est un compliment. C’est bourré d’effets, sans non plus qu’ils ne soient envahissants, et l’impression de vitesse se révèle tout à fait correcte. On a eu un peu plus de mal avec la gestion des chocs : les vaisseaux ont tendance à rebondir, ce qui provoque parfois des réactions difficilement contrôlables. Enfin, les thèmes sont le fruit de plusieurs artistes, mais l’ambiance sonore s’avère bien homogène. C’est énergique, entrainant, moins pointu que ce qu’on peut entendre dans un Wipeout, mais tout de même très qualitatif.

Note : 14/20

Supergonk et Rising Star Games peuvent être fiers d’avoir à leur actif un jeu de course réellement innovant. Basé sur un concept malin, et surtout fun à maitriser, Trailblazers est un coup d’essai qui en appelle un autre, plus définitif côté contenu. Car si le jeu est intéressant à plus d’un titre, on en a malheureusement vite fait le tour, malgré un mode en ligne potentiellement accrocheur. Espérons que les développeurs sont conscients du trésor qu’ils ont entre les mains, et qu’ils ne le relègueront pas aux oubliettes…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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