[Test] Razed : un jeu bondissant, parfois énervant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Warpfish Games
  • Editeur : Pqube
  • Date de sortie : 14 septembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Courrez pour votre salut !

image gameplay razed
Courir, oui, mais aussi utiliser des capacités.

La scène indépendante, ou affiliée (PQube est tout de même à la distribution) est un monde parfois un peu sauvage, sans grande maitrise de la communication, mais souvent pleine de ressources et d’idées. Si l’on ne fait pas spécialement partie de celles et ceux qui tombent amoureux du moindre des concepts qui y naissent (voir notre top 2018, sans trop de représentants indés), force est de constater qu’on aime s’y attarder. Parfois à nos risques et périls, et en d’autres occasions avec plus de bonheur. Razed, premier titre issu du studio Warpfish Games (ils comptent aussi un certain Outcry à leur actif, mais non paru, et clairement un brouillon du résultat ici abordé), fera gonfler l’une de ces deux catégories. Ou alors se situera-t-il pile au milieu ?

Razed part sur un principe simple, mais efficace. Le joueur incarne un avatar qui ne laisse aucun doute sur sa condition : il n’est qu’un représentant sans design d’un titre en cours de développement. Seulement voilà, son destin n’est pas de développer son apparence, mais de disparaître : le studio (en fait une seule personne, le Développeur) en charge de la conception veut effacer le logiciel, lequel ne convient en rien. Sauf que vous avez votre mot à dire, et tant que vous n’aurez pas été liquidé, le grand reset n’aura pas lieu. Il faut donc courir, et pas qu’un peu, grâce à une paire de chaussure pas comme les autres : Lefty et Righty. Elles ont leur petit caractère, et surtout une particularité : si l’avatar cesse de cavaler, il explose…

Razed se présente comme une succession de parcours, chronométré (et, donc, récompensé par les habituelles notes S, A, B, etc), piégé, et tout le tralala. Vous allez devoir partir d’un point A, atteindre un point B, le tout en maitrisant les mécaniques mises à disposition. Pour faire simple, votre avatar cavale sur le modèle d’une voiture au sein d’un jeu de course, en pressant une gâchette. Et, tout comme pour une bagnole, il va falloir composer avec une inertie. Vous remarquerez aussi une jauge entourant votre personnage : il s’agit de la recharge d’énergie. Plus vous êtes en contact avec le sol, et plus elle se remplit. Elle n’est pas seulement importante pour bien surveiller le risque d’explosion, elle permet aussi d’utiliser des capacités, qui se débloqueront au fur et à mesure des niveaux.

Agréable dans son level design, mais parfois trop rageant

image playstation 4
Le level design est une réussite.

Ces niveaux ont le mérite de proposer un level design plutôt malin, apte à bien exploiter les capacités de l’avatar. Quand il atteint ses objectifs, Razed peut même devenir très plaisant, tant les parcours s’avèrent bien rythmés, et parfois spectaculaires. On joue sur le fil du rasoir, on prend des virages bien serrés, et on savoure une petite saveur die and retry pas vilaine car sans trop de caractère systématique. Côté sensations, la vitesse est carrément excellente, ce qui n’est pas le cas de la précision des sauts. On ne compte plus ces situations où l’on pense dur comme fer atteindre une plateforme, et finalement on la rate à un cheveu. Ce n’est pas l’échec qui devient rageant, mais le manque de perception de la réussite, ou de l’échec. Trop souvent, les bonds doivent se déclencher en plus que bord de cheminement et, si ceux-ci sont signalés par une limite jaune, cela manque d’impact dans l’action.

Au-delà de cette retenue, et de quelques soucis de visibilité parfois embarrassants, Razed reste un jeu agréable. Si débloquer le saut, le dérapage, le cri, et d’autres choses, peut accoucher d’un gameplay à s’emmêler les pinceaux, on ressent tout de même une certaine satisfaction à maitriser ces spécificités. Aussi, les niveaux peuvent se faire mouvementés : plateformes rebondissantes, virages qui demandent un dérapage, éléments du décors destructibles afin de se créer un chemin, tout cela fonctionne. Warpfish Games a pensé à ajouter des éléments à collecter, ce qui ajoute une dimension de rejouabilité pas anodine : des power up permanents pour les capacités. Et pas toujours simples à dénicher.

D’ailleurs, précisons ici que, si les premiers niveaux de Razed sont simples d’accès, les choses se compliquent assez vite, et ce dès le troisième monde. Vous êtes en recherche de challenge ? Vous en trouverez ici, et pas qu’un peu. Heureusement, Warpfish Games a pensé à une touche dédiée à la relance du niveau en cours, et ce sans temps de chargement. D’ailleurs, il est grand temps d’aborder l’aspect technique du soft. L’univers visuel, la direction artistique, tout cela est une réussite. C’est dépouillé, mais ce fait est justifié par l’histoire. Du coup, on adhère. Surtout que le tout s’accompagne d’une fluidité à toute épreuve. Le constat est le même pour la musique, qui évite le rendu sauvagement rétro. On regrette que la bande originale ne comporte pas plus de thèmes, mais on n’a jamais été gêné par la redondance. Enfin, la durée de vie est assez costaude : comptez au moins une dizaine d’heures pour en faire le tour, tout en débloquant un peu de contenu bonus.

Note : 12/20

Razed peut compter sur quelques qualités pour assurer un divertissement plutôt sympathique. Le premier jeu de Warpfish Games tombe dans quelques pièges, comme la visibilité ratée des sauts, ou le trop-plein de capacités, mais on décèle des idées non dénuées de charme, comme le rythme des parcours et l’univers visuel. Certes, on ne s’en relèvera pas la nuit, et l’on finit par se limiter à de petites sessions, afin de ne pas trop rager sur des passages mal équilibrés, mais on se doit de constater que le résultat se révèle honnête.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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