[Test] Pumped BMX Pro : une bonne base mais trop frustrant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Yeah Etats-Unis! Games
  • Editeur : Curve Digital
  • Date de sortie : 7 février 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 5/10

Des tricks, et de la rage

image jeu pumped bmx pro
Plus dure sera la chute…

Vous êtes du genre à avoir la chair de gallinacée quand on évoque fiévreusement la licence Trials ? Excitebike vous a laissé des souvenirs impérissable ? Alors il est possible que vous surveilliez ce Pumped BMX Pro du coin de l’œil. Et pour cause, il s’agit de la dernière itération d’une série, certes pas hyper qualitative mais tout de même assez installée (voir les différents tests de Pumped BMX +). Tout y est pour faire penser très fort à ces deux références, doublées d’une saveur de jeu indépendant. En effet, le soft est principalement le fruit du travail de Yeah Us! Games (chapeauté par l’éditeur Curve Digital), un studio composé d’une seule personne : Adam Hunt. Une belle aventure comme seule l’industrie vidéoludique peut encore en connaître.

Au-delà de cette belle histoire, il nous faut tout de même tester ce Pumped BMX Pro. Notre article se base sur la version Nintendo Switch, que nous avons pratiqué aussi bien en mode portable que dockée. Précisons-le de suite : on maitrise bien mieux le gameplay avec un pad entre les mains, et non en mode tablette. Comme souvent avec cette console, les softs qui demandent un certain investissement en terme de recherche du skill pâtissent des sticks de basse qualité, et des touches trop petites, mais passons. Le fait est que le vélo se dompte bien mieux avec une position des mains plus rapprochée.

Cette précision faite, il est temps d’aborder le fond de ce Pumped BMX Pro. Il s’agit d’un jeu d’obstacle à vélo, que l’on pourrait un peu trop facilement rapprocher de Trials. Ici, pas de réelle maitrise de la notion de vitesse directement raccorder à une touche. Vous vous élancez, puis c’est le tracé, votre manière de l’aborder, qui va déterminer votre allure. Il faudra donc surveiller en permanence l’angle de votre monture, et jouer délicatement avec le bouton A. Celui-ci ne vous propose pas d’accélérer au sol, mais uniquement d’agir sur votre chute. La précipiter, pour être plus précis. Vous voyez le topo : il sera vite indispensable de connaître les différents tracés, leurs reliefs, afin de bien se réceptionner, donc de profiter d’un surplus de célérité. Sinon, c’est l’échec, et le recours à la touche X pour immédiatement relancer le level.

Prendre de la vitesse, oui, mais aussi avec style. Pumped BMX Pro propose un compteur de points, lié à votre talent dans le placement de tricks. Ceux-ci sont nombreux, et font même appel à une triple couche : les ensembles de figures 1, 2 et 3, interchangeables avec les touches L et R. Puis le stick droit permet de sortir ces acrobaties. Par exemple, le diriger vers la gauche peut tout autant créer un barspin, qu’un bikeflip, ou un bike varial. Si l’objectif de faire gonfler le total chiffré est assez encourageant, c’est surtout l’optique de remplir les Défis (quatre par course) qui poussent à utiliser ces différentes pirouettes plus ou moins dangereuses. Ici, on vous demandera de placer un no hander. Là, un 360 tailwhip. Cela vous rapportera des médailles, indispensables pour débloquer l’accès à de nouveaux environnements. Ceux-ci, d’ailleurs, sont au nombre de six, et comportent chacun dix parcours, soit soixante en tout et pour tout.

Pas dénué de fondations encourageantes

image gameplay pumped bmx pro
Six environnements sont au programme.

Jusqu’ici, tout va plutôt bien, d’ailleurs les joueurs peuvent compter sur quelques didacticiels bien sentis. Mais, très vite, on en vient à ce qui pourra freiner l’enthousiasme : la difficulté de Pumped BMX Pro. On n’est pas contre une bonne dose de challenge. Mais, ici, cela atteint des proportions qui provoquent une véritable frustration. Il y a, en effet, un petit souci de game design, tel un Sonic qui doit gérer sa vitesse et la récupération d’anneaux. Ici, le besoin absolu de bien se réceptionner induit un véritable dilemme concernant les figures, du coup très compliquées à placer dans les niveaux plus ou moins avancés. Car la courbe de difficulté est comme Faf la Rage, elle n’a pas le temps. Elle grimpe à la vitesse de la lumière, contrairement à votre avatar, incapable de franchir le moindre obstacle autrement qu’en le dépassant de par votre précédente prise de vitesse. Cela pourra parfois décourager.

C’est d’autant plus dommage que Pumped BMX Pro déploie des forces que l’on ne peut passer sous silence. La mécanique des figures en est une. L’inventivité des parcours en est une autre. Si les premiers se font tout ce qu’il y a de plus linéaires, la seconde vague instaure des possibilités à exploiter, ou non, selon le feeling du joueur et sa quête du score le plus élevé. Prendre cette rampe vous paraît compliqué, et semble pensée pour ralentir votre allure ? Oui, mais cela vous fera grappiller quelques miettes au compteur de point, ce qui est tout sauf négligeable quand on vise un bon classement en ligne.

Côté contenu, Pumped BMX Pro s’en tire assez bien, même si l’on note quand même quelques petites absences. Pas de doute, ces six environnements vous assurent pas mal de travail. Si vous êtes du genre à tout compléter, jusqu’au dernier défi, comptez sur un peu moins de quinze heures de durée de vie. Et une bonne dose de masochisme. Aussi, le titre contient quelques éléments à débloquer, mais rien qui puisse réellement révolutionner notre rapport au gameplay. D’ailleurs, sachez qu’il est possible d’opter pour différents vélos, et quelques avatars, mais sans la moindre incidence sur les sensations. Surtout, c’est l’omission d’un mode multijoueur, en local, qui surprend. Dommage, même si c’est à répéter : il y a de quoi faire.

Enfin, terminons par les aspects techniques et sonores. Pumped BMX Pro est propre, aussi bien dans sa fluidité qu’au niveau des textures. Ce n’est pas une baffe visuelle, très loin de là, mais c’est sérieux et appliqué. La direction artistique part un peu dans tous les sens, mais on apprécie les ambiances qui se dégagent. Remarquer un ours comme seul public de nos difficiles exploits, ça provoque un petit côté humoristique bienvenu. Aussi, on peut compter sur une très bonne maitrise du moteur physique, avec un effet ragdoll très à-propos. L’atmosphère sonore, elle, n’est pas entièrement convaincante. Si l’on apprécie les différents bruitages, c’est moins le cas des thèmes, parfois à la limite du supportable. On pensera surtout à celui du premier environnement, très rapidement prise de tête.

Note : 11/20

Pumped BMX Pro ne cherche absolument pas à révolutionner le genre dans lequel il s’inscrit, ce qui n’est pas un problème. D’ailleurs, ce qu’il fait de moins original est souvent à bon niveau. On pensera à la gestion des tricks, complète et fun. Par contre, le soft souffre d’une difficulté parfois frustrante, car trop rapidement élevée. Du challenge certes, pas qu’un peu, mais aussi un certain paradoxe de game design puisque, bien vite, on se concentre sur la bonne réception, outrepassant totalement les figures à placer. Dommage, tant l’ensemble tient tout de même sur des fondations honorables. Un espoir pour la suite ?

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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