[Test] God Eater 3 : la licence continue d’étonner

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
  • Développeur : Marvel First Studio
  • Editeur : Bandai Namco Entertainment
  • Date de sortie : 8 février 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Une chasse aux monstres fluide et bien scénarisée

image aragami god eater 3
Les Aragami de cendre savent allumer le feu…

Si l’incroyable réussite de Monster Hunter World a étonné tout le monde, il ne faut pas oublier que la chasse au gros monstre est un concept qui a connu d’autres vagues de succès. Surtout au Japon, où l’aspect communautaire des premiers épisodes a créé un véritable phénomène, bien au-delà de ce que la licence de Capcom a pu connaître sous les latitudes européennes. C’est en 2010 que Namco Bandai Entertainment a décidé de dégainer un concurrent direct : God Eater. La licence ne s’en est jamais caché : elle est née pour aborder ce genre tout nouveau, avec des idées fraiches et une philosophie de prise en main assez différente. Après un second épisode plutôt sympathique, qui corrigeait quelques erreurs de jeunesse, voilà que la série accueille God Eater 3.

God Eater 3 figurait dans nos radars, car les intention des développeurs de Marvelous First Studio (Fate/Extella) nous paraissaient de bonne augure. Le but, avec cet opus, était d’ouvrir la licence, la rendre un peu plus abordable pour un public parfois un peu rebuté par le côté otaku très pointu. Bon, nous, on en raffolait de cette particularité, mais l’optique de gagner en simplicité du concept n’était pas de refus. Première constatation : cette volonté se traduit par un accentuation de la narration. L’histoire se fait plus intéressante que par le passé, et surtout on remarque un véritable focus sur les personnages, afin de nous pousser à en découvrir les différents destins. Rappelons que l’univers de la série déploie une ambiance post-apocalyptique, la catastrophe ayant été causée par l’apparition soudaine et destructrice des monstrueux Aragami. Pour les contrer, l’organisation Fenrir a tous les pouvoirs, notamment la gestion des God Eaters, des êtres humains capables de maitriser les puissantes armes Gods Arcs.

Le récit sait encourager le joueur

God Eater 3 utilise assez intelligemment ses fondations scénaristiques, et propose aux joueurs une aventure centrée sur les conditions de travail des God Eaters, le tout sur fond d’univers de plus en plus déshumanisé mais pas dénué d’espoirs. L’avatar devra être modelé à notre convenance : sexe, apparence, nom, tout est réglable. Ensuite, nous voilà projeté dans la peau d’un… prisonnier. On aurait pu penser que nos exploits, contre les Aragami, aient construit une sorte d’aura autour de ces véritables soldats. Il n’en est rien : certains des Forts, sortes de dernières bases humaines disséminées à travers le monde, redoublent de cruauté envers ceux qui combattent les Aragami. On incarne un GEA d’Amaryllis, et les débuts sont difficiles, pour lui. Enfermé dans une cellule, avec d’autres, on n’en sort que pour terrasser les monstres. Mais une tempête de cendre va tout bouleverser. Celle-ci endommage grandement l’endroit, et voilà que notre bande se retrouve livrée à elle-même, puis très vite récupérée par un rampant, une sorte de char gigantesque ici administré par Hilda Enriquez, aussi propriétaire du Fort Chrysanthème. Elle nous propose de travailler à ses côté, ce qui signe le véritable début d’une aventure mouvementée.

L’histoire de God Eater 3 se suit avec beaucoup plus de plaisir que les précédents opus. La première des raisons se trouve du côté des personnages. Si notre avatar est assez transparent, du moins un temps, ce qui est accentué par le choix de ne pas lui accorder de voix, les compagnons forment une bande intéressante. Que ce soit Hugo, leader souvent sur la brèche, Lulu et son passé trouble, ou encore l’enfant malade Sho, on prend plaisir à leur parler entre chaque mission, afin d’approfondir leur état d’esprit. Bien vite, le récit installe des problématiques, notamment l’apparition d’une nouvelle menace : les Aragami de cendre. Ceux-ci sont au cœur de l’intrigue, notamment par le biais d’un autre protagoniste, à l’apparence d’une petite fille : Phym. Elle va vite s’attacher à notre avatar, et démontrer des capacités pour le moins étonnante. Notons aussi que les cutscenes restent un peu statiques. Rien de bien grave, même si l’on aurait apprécié un peu plus de cinématiques dans le style animé de l’introduction, réalisée par le studio Ufotable. Et que les non-anglophone se rassurent : le titre est sous-titré en français.

Des mécaniques à foison, et du temps laissé pour les maitriser

image test god eater 3
N’oubliez surtout pas de récupérer tout ce qui peut l’être sur les cadavres de vos adversaires.

God Eater 3 peut donc compter sur les Aragami de cendre pour relancer son concept. Et si l’on apprécie l’histoire, c’est bien le gameplay qui nous paraît encore le plus déterminant pour la qualité de l’expérience. Alors qu’on est idéalement mis dans les conditions par le récit, il faut désormais s’attacher à buter du monstre. Marvelous First Studio s’est attaché à continuer de rendre les sensations les plus fluides possibles, et c’est une bonne décision. Contrairement aux premiers Monster Hunter, très raides, le jeu ici abordé propose un avatar bien plus mobile, et un minimum aérien. Les enchainements sortent avec aisance, et les parades se font rapides. Rappelons que notre avatar porte avec lui une arme divine, capable de passer d’une configuration au corps-à-corps à de la distance. Un bouclier complète le tout. L’ensemble étant, vous l’aurez sans doute deviné, sujet aux améliorations et autres créations de plus en plus puissantes. Car l’une des grandes mécaniques du jeu est la recherche du perfectionnement, par le biais de l’installation de compétences, ou encore de récupérations des plans nécessaires à la construction. Du coup, il va falloir ne pas oublier de dénicher des matières premières, au sein des arènes, ou en assimilant les cadavres d’Aragami. Les missions sont certes chronométrées, elles vous laissent tout de même largement le temps de faire le tour des arènes, afin de récolter ce qui peut l’être, et on vous conseille grandement de vous y atteler.

God Eater 3 se veut plus simple d’accès que les premiers opus, pourtant on est à peu près certain que le paragraphe précédent pourra un peu effrayer le nouveau venu. C’est parce que le jeu contient toute une terminologie déjà installée, et immuable de par son impact sur l’univers. Voilà une bonne chose. Au joueur de se mettre à niveau, et pour ce faire il peut compter sur une base de donnée complète. N’hésitez surtout pas à vous y rendre, cela nous paraît indispensable pour bien savourer les différentes mécaniques. Car ces dernières, si elles restent assez simples dans leurs effets, restent assez nombreuses. Par exemple, la Salve est indispensable pour se dépatouiller de certains combats avancés. En assimilant un Aragami, on renforce les attaques au corps-à-corps et distance, ainsi que la défense. Et plus on utilise cette technique, plus le niveau de Salve est élevé, ce qui est vérifiable via la jauge dédiée. À cela, on ajoute les Arts de Salve, qui s’appliquent à trois catégories : terre, air et pas. Vous découvrirez aussi la Symbiose, qui ne s’active qu’en restant en contact de son groupe et produit un partage de caractéristiques entre deux God Eaters. Enfin, il faudra aussi chercher à maitriser l’Amorce d’accélération, un bonus qui se déclenche en remplissant des conditions spécifiques en plein combat.

Préparez-vous pour des combats frénétiques

image gameplay god eater 3
L’avatar se révèle assez mobile.

Oui, il va falloir digérer tout ça. Mais soyez certains que God Eater 3 vous accorde le temps nécessaire pour vous y atteler. La courbe de difficulté s’avère très prudente, ce qui n’est pas un mal, bien au contraire. Ainsi, la première moitié du jeu vous donnera l’impression d’une survie finalement assez aisée, malgré quelques KO rapidement soignés par vos compères. Ensuite, et surtout dans le dernier quart, ça se complique pas mal, mais d’ici là vous vous serez habitués aux mécaniques, et votre équipement sera assez avancé pour ne pas faire pâle figure. La seule retenue, de ce côté, se situe du côté des menus, qui gagneraient à se faire plus clairs. Ils sont bourrés d’informations, ce qui va sans aucun doute satisfaire les férus de précisions. Mais l’ensemble peut parfois paraître difficilement déchiffrable. Un conseil : accrochez-vous, le résultat en vaut la peine. Les combats sont d’une efficacité redoutable, aussi bien avec des amis qu’en solo, mode durant lequel les partenaires sont dirigés par une intelligence artificielle qualitative. On se prend à adorer sortir un Plongeon, tout bouclier dehors, afin de poursuivre rapidement un monstre en pleine déroute. Sortir une garde parfaite, dont les effets annulent tous les dégâts, s’avère aussi délicieux, tant le timing demande un réel entrainement. Les Aragami, eux, font preuve d’un comportement peu surprenant, mais appliqué. Ce sont leurs cousins de cendre qui attirent l’attention, avec leur maitrise de la Salve, et leurs changements de forme. Les batailles deviennent vite spectaculaires, et l’on ressent une véritable satisfaction quand on les terrasse.

God Eater 3 propose, donc, un résultat pêchu, très orienté vers l’action frénétique des combats. On regrettera bien un système de verrouillage inefficace, ce qui pousse le joueur à ne surtout pas l’utiliser quand les monstres se font nombreux. Mais l’ensemble nous a tout de même charmé, de par sa recette équilibrée, et l’intensité qui s’en dégage. Côté durée de vie, rassurez-vous : le soft vous demandera plus de soixante heures de jeu. Si vous recherchez l’armement ultime, ce sera beaucoup plus. Aussi, on pourra se lancer dans des parties coopératives à huit, mais le résultat n’est pas spécialement probant, car trop coupé du reste du jeu. Enfin, on attendait cette itération sur son aspect technique. Puisque le soft n’est plus destiné aux portables, il fallait un vrai saut dans la finition. Alors certes, on n’est pas face à un foudre de guerre, on a droit à un peu d’alliasing par ci, des textures pauvres par là. Mais il serait injuste de ne pas relever la très bonne tenue des environnements, et du character degign. Les décors imposent une atmosphère travaillée, à tel point qu’on aurait aimer les voir se renouveler plus souvent. On note aussi une fluidité de tous les instants, et c’était important tant le gameplay nerveux s’en trouve chouchouté. Quant à l’ambiance sonore, elle constitue un dernier bon point. Les voix (anglaises ou japonaises, au choix) restent dans la bonne intonation tout du long, et la musique de Go Shiina (Tales of Zestiria, The Idolmaster) est un véritable plaisir pour les oreilles. On peut compter sur des thèmes souvent héroïques, parfois sombres, qui jouent un véritable rôle dans l’ambiance de ce titre.

Note : 15/20

God Eater 3 constitue une bonne variation sur le thème de la chasse au monstre. Sa propension à l’action aussi vigoureuse que frénétique en fait un jeu plaisant à maitriser, un fait bien aidé par une courbe de difficulté qui nous laisse le temps de digérer les nombreuses mécaniques. On pourra bien regretter des menus trop chargés, un verrouillage des cibles désagréable et des textures vieillottes, mais cela n’atténue que peu le plaisir qu’on a pu ressentir. Aussi, il faut souligner l’effort côté scénario, qui quitte la dimension prétexte pour livrer un véritable récit, avec ses personnages intéressants et ses problématiques plus développées que par le passé. De quoi s’y plonger pendant bien des dizaines d’heures.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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