[Critique] Captive State : de la SF intimiste mais molle du genou

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Rupert Wyatt
  • Avec : John Goodman, Vera Farmiga, Ashton Sanders, Jonathan Majors, Alan Ruck
  • Distributeur : Metropolitan Filmexport
  • Genre : Science-fiction
  • Pays : Etats-Unis
  • Durée : 109 minutes
  • Date de sortie : 3 avril 2019
  • Note du critique : 4/10

Les Aliens nous envahissent. Encore !

image critique captive state
Quelques jolis plans traversent le film.

Captive State fait clairement partie de ces films à moyen budget qui tentent, par une approche différente, de renouveler un genre désormais très classique : l’Alien Invasion. Une noble intention, qui peut parfois s’avérer payante car lorsque les crédits alloués ne permettent pas, à l’écran, de faire sauter la moitié de la planète, on peut leur substituer un scénario audacieux et inventif à la place. Hélas cela ne fonctionne pas à tous les coups.

Une approche originale mais ennuyeuse

Si, en effet, l’idée de placer l’intrigue du côté de la résistance est intéressante et permet des parallèles judicieux avec des périodes d’occupation bien réelles, Captive State ne parvient jamais à nous intéresser vis-à-vis du sort de la Terre pour de multiples raisons. D’abord par une trop grande absence de ses antagonistes principaux (aux designs néanmoins plus recherchés que d’habitude) qui laissent leurs places aux Capos et Collabos strictement humains. Ensuite par une intrigue trop étirée, laquelle multiplie les pistes tout en privilégiant celle qui amène au twist final. Ce dernier tombe, donc, complètement à plat. Et, enfin, de par ses personnages qui ressemblent davantage à des spectres neurasthéniques qu’à des guerriers libérateurs.

E.T. appelle John Connor

Il n’est pas très étonnant de retrouver Rupert Wyatt à la réalisation de ce Captive State, et au scénario de ce genre de long métrage. Ce dernier avait su imposer son style dans La Planète des Singes : les Origines, qui parvenait à réinterpréter l’univers du chef-d’œuvre de 1968 avec Charlton Heston. Il avait confirmé par la suite avec The Gambler remake du Flambeur, son amour pour le drame intimiste et les intrigues de coulisse. Mais, avec Captive State, il échoue à diriger émotionnellement ses acteurs. La plupart, il est vrai, doivent composer avec un charisme digne d’une porte ouverte. Mais même des artistes confirmés comme John Goodman ou Vera Farmiga semblent noyés dans une intrigue plus complexe qu’elle ne le devrait.

Un rendez-vous manqué

Si la tentative du réalisateur Rupert Wyatt de renouveler le genre est louable, elle prouve aussi ses limites. Il met en scène un métrage ennuyeux, pourtant pétri de belles promesses. Pourtant, Captive State est ce genre de film qu’on aimerait pouvoir défendre de nos jours… mais dont les défauts inhérents rendent l’exercice objectif impossible. Reste une belle idée qu’on souhaite voir renouvelée à l’avenir avec une rigueur scénaristique plus prononcée.

Article écrit par

Depuis toujours, je perçois le cinéma, certes comme un art et un divertissement, mais aussi et surtout comme une porte vers l'imaginaire et la création. On pourrait dire en ce sens que je partage la vision qu'en avait Georges Méliès. Avec le temps, de nombreux genres ont émergé, souvent représentatifs de leurs époques respectives et les bons films comme les mauvais deviennent ainsi les témoins de nos rêves, nos craintes ou nos désirs. J'ai fait des études de lettres et occupé divers emplois qui jamais ne m'ont éloigné de ma passion. Actuellement, sous le pseudonyme de Mark Wayne (en hommage à l'acteur John Wayne et au personnage de fiction Bruce Wayne alias Batman), je rédige des critiques pour le site "Culturellement Vôtre". Très exigeant dans ma notation des films, en particulier concernant le scénario car c'est la base sur lequel aucun bon film ne peut émerger s'il est bancal ou pour le moins en contradiction avec son sujet. Je conserve une certaine nostalgie d'une époque qui me semble (pour l'instant) révolue où le cinéma ne se faisait pas à base de remakes, intrigues photocopiées et bien-pensance. Néanmoins, rien n'entame mon amour du cinéma, et chaque film que je regarde me le rappelle, car bons ou mauvais, ils restent le reflet de notre époque.

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