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[Test] The Princess Guide : un hack’n’slash punchy

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Nippon Ichi Software
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 29 mars 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Un jeu Nippon Ichi Software, c’est toujours intéressant

image gameplay the princess guide
Beaucoup de combats en perspective.

Parmi les studios qu’on aime suivre de près, Nippon Ichi Software compte parmi nos chouchous. La responsable de ce fait n’est nulle autre que l’excellente licence Disgaea, qui fait partie du haut du panier du Tactical-RPG. Plus récemment, on a aussi fortement apprécié Labyrinth of Refrain : Coven Dusk, Dungeon-RPG exigeant mais marqué par la tonalité typique de cette très charismatique entreprise. Celle-ci sort aussi de petits jeux,beaucoup moins en vue et parfois décriés. On citera, par exemple, le pourtant agréable Penny-Punching Princess, sur Nintendo Switch. Où se situe The Princess Guide ? Dans la seconde catégorie, et pourtant on lui trouve encore du charme.

Si vous appréciez Nippon Ichi Software, vous savez que le studio aime particulièrement marier des modèles de personnages plutôt choupinet, et des histoires qui les montre sous des jours surprenants, le tout teinté d’un humour piquant. On retrouve bien tout ça dans The Princess Guide. Le joueur y incarne le commandant, ou plutôt d’un professeur, et ce après que vous lui ayez choisi un sexe, une apparence et une voix. Votre mission, alors qu’un conflit est entrain d’éclater, est d’enseigner l’art de la guerre à quatre princesses, lesquelles proviennent d’autant de royaumes différents. Bien entendu, vous voyez l’astuce pour justifier une mécanique de gameplay, et c’est parfaitement maitrisé. L’écriture de chacune des donzelles s’avère soignée, et ce quatuor se forme autour de caractères très différents. La narration, elle, se fait par le biais de longs dialogues, qui sonnent très Visual Novel dans l’esprit. Mais pas que. On a aussi droit à des renseignements directement écrits au sol, dans un élan stylistique certes pas toujours très lisible mais amusant. Seule ombre à ce tableau pour ce qui est de l’écriture, l’absence d’un antagoniste d’envergure.

Le concept de The Princess Guide pourrait se résumer à un mélange de tactique pour l’entre-missions, de hack’n’slash dans la recherche du loot de qualité, et de beat’em up pour l’énergie des combats et leur rythmique. Le tout habite deux parties distinctes : les phases de déplacements depuis les différents châteaux, et l’action du terrain. Dans la première, il est question de gérer l’éducation de la princesse depuis la carte du monde, mais aussi de se lancer dans différentes tâches d’intendance, comme le recrutement de généraux qui serviront à la fois de renforts pour l’avatar mais aussi de défense pour la princesse que vous avez choisi de suivre au plus près. On le rappelle, les altesses sont au nombre de quatre, et toutes vous seront proposées au fur et à mesure de l’aventure. Ce sera l’occasion d’allier une bonne lecture de leur potentiel à votre choix de spécialisation. Aussi, c’est lors de cette partie que l’on pourra leur attribuer des protections et armes récupérées sur le terrain. Les compétences pourront aussi être démultipliées, grâce à des matérias. Voilà des mécaniques plutôt encourageantes, même si la lisibilité des menus n’est pas optimale, nous forçant à expérimenter plus que de raison.

Le charme opère malgré les défauts

image jeu the princess guide
Là ça ne se voit pas, mais l’animation pendant les dialogues est très spéciale.

Bon, et l’action alors ? Si The Princess Guide vous demande de prendre en charge l’éducation au combat de ces altesses, ce n’est pas pour qu’elles se morfondent au sommet d’un château, à attendre le prince charmant. Il va falloir déployer les troupes, qu’on déplace vers les points d’intérêt pour lancer des missions de plus en plus difficiles. Ici, la finesse fait place à des joutes punchy contre des hordes d’ennemis qui n’attendent que vos enchainements pour disparaître. Autant alerter ici : les combats sont, par essence, répétitifs. Surtout que le level design, qui rappelle beaucoup celui de Penny-Punching Princess, n’est pas du genre à invoquer un peu de renouveau. Est-ce un mal ? Pas de notre point de vue, surtout que la prise en mains se veut assez profonde pour que tout joueur se trouve son propre style. Il est possible de se faire très bourrin, tout comme la finesse de la manipulation des généraux adjoints devrait plaire aux gamers les plus tactiques. On peut envoyer un soldat à la charge, esquiver à la frame près, et utiliser des offensives à charge dévastatrice. Il faudra juste un peu de temps d’adaptation, car le mapping des touches, malin mais complexe, n’est pas de tout repos. On appuie sur ce point : la première heure peut vite sembler bien compliquée, tant les associations d’ordres peuvent nous perdre.

Aussi, The Princess Guide vous propose une feature à la fois drôle et utile : l’encouragement ou la dispute des princesses. Lors des dialogues d’entre-missions, vous pourrez choisir des répliques dans le but de pousser l’altesse en question soit à reprendre du poil de remette, soit à se remettre en question. Petit regret, le choix n’implique aucune répercussion scénaristique sur la fin du jeu. Bref, vous remplirez ainsi trois jauges, sous forme de cœur, qui vous permettront de lancer un encouragement en cours de bataille, ce qui apporte des bonus parfois salvateurs. Le loot, quant à lui, se fait par le biais de coffres dénichés, ce qui nous pousse à bien explorer le moindre niveau. On le trouve un peu pingre, mais cela reste correct. Autre éléments important, qui pousse à bien exploiter le terrain : on pourra aussi conquérir des sortes de statues, afin qu’elles se transforment en autel à effet bénéfique. Mais pour ce faire, il faudra sortir vivant d’un combat redoutable. Tout cela forme une durée de vie pas spécialement fofolle : comptez une douzaine d’heures pour tout voir, et moins si vous vous contentez du cheminement principal.

Terminons avec l’aspect technique de The Princess Guide. On apprécie grandement le travail effectué sur le character design, que ce soit des alliés ou des ennemis, avec un coup de cœur pour les dragons vraiment imposants. Les environnements, eux, sont moins mémorables, manquent de diversité. La direction artistique est digne d’un jeu Nippon Ichi Software, par contre on n’apprécie pas les animations en cours de dialogue, qui donnent l’impression que les personnages sont montés sur ressort. Ce n’est pas du meilleur goût. Côté ambiance sonore, on ne peut que saluer l’éditeur NIS America pour nous proposer les voix japonaises d’origine, de très bonne qualité. La bande originale, elle, se fait fraiche et agréable.

Note : 13/20

The Princess Guide pourra amplement satisfaire le joueur en quête d’un petit délire pas trop long, mais tout de même profond côté gameplay. Si la prise en mains est parfois problématique, surtout dans les premières heures qui nous demandent de digérer un mapping des touches très chargé, on parvient à trouver ses marques et à se fondre dans un rythme répétitif mais amusant. Non, ce n’est pas le meilleur jeu de Nippon Ichi Software, très clairement, cependant le charme opère tout de même.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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