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article coup de coeur

[Test] Mortal Kombat 11 : un hit généreux, jouissif et gore

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : NetherRealm Studios
  • Editeur : Warner Bros Interactive Entertainment
  • Date de sortie : 23 avril 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 9/10

Un exemple de jeu soigné dans les moindres détails

Posez la question à n’importe quel gamer, il vous répondra sûrement que la licence de jeux de combat la plus vendue de tous les temps est Street Fighter. Cette erreur factuelle est compréhensible, tant la série de Capcom est un mastodonte, et habite l’inconscient collectif des chanceux (dont nous sommes !) qui ont connu l’époque des consoles 16 bits. Seulement, en réalité, c’est Mortal Kombat qui domine les charts. Depuis la sortie du très retentissant premier opus (en l’an de grâce 1992, sur borne d’arcade), qui a notamment attiré les regards du Congrès des États-Unis (le système de classification ESRB fait d’ailleurs suite au grand bruit qu’a provoqué la violence pourtant inoffensive du soft), ce titre a conquis un très, très large public, surtout aux USA et en Europe. Et ce même si certains épisodes furent terriblement mauvais (on se souvient encore de l’épouvantable Mortal Kombat 4). Mais tout a radicalement évolué avec l’arrivée de NetherRealm Studios aux commandes du développement, et Warner Bros. Interactive Entertainment à l’édition. Le premier a livré, voilà quelques temps, un Injustice 2 remarquable. Le second est parvenu à relancer l’Agent 47, avec Hitman 2, lequel compte parmi nos coups de cœur 2018. Du coup, ce Mortal Kombat 11 était hyper attendu… et c’est une bombe.

Oui, cela peut paraître fou, mais la série a repris un tel poil de la bête que certains fans font même attention à l’évolution cet univers. Du coup, impossible de passer à côté du scénario conté par ce Mortal Kombat 11. Bon, les nouveaux venus, ou celles et ceux qui redécouvriraient MK à cette occasion, n’ont pas trop de soucis à se faire. Certes, ils pourront s’étonner de voir certains, comme Liu Kang, dans un état que l’on peut qualifier de zombifié. Mais cela ne change pas la donne : le récit part joyeusement dans tous les sens, et ce après que Raiden ait fichu le bazar comme jamais en décapitant Shinnok, ce qui force Kronika à manipuler le passé et le futur. Et voilà, vous obtenez l’occasion rêvée de rassembler les personnages historiques, ainsi que les nouveaux, dans un roster contenant vingt-cinq combattants. La qualité de l’écriture est évidemment axée sur une sorte de délire, mais on se doit de signaler le grand soin avec lequel NetherRealm Studios a composé le mode Histoire.

Si vous êtes fans de la licence, Mortal Kombat 11 va vous régaler, c’est une certitude. On remarque un grand nombre de clins d’œil, parfois un peu trop appuyés d’ailleurs, aux anciens opus. Et les novices seront certainement surpris par le développement ici proposé. Tout au long du cheminement du mode Histoire, dont la fin intervient après six bonnes heures de jeu, on a droit à des cinématiques assez intenses, très concentrées sur l’action, et avec une certaine propension à la pose. On doit vous confier qu’on avait un peu peur à ce niveau, tant la recette NetherRealm Studios peut s’avérer à double tranchant pour devenir parfois grotesque. Mais ça fonctionne encore du tonnerre, comme dirait Raiden. Cela reste parfois assez simpliste dans l’écriture des personnages, et quelques rebondissements se voient venir à des kilomètres, mas impossible de retenir autre chose que la grande générosité de la narration. Précisons ici que le jeu est entièrement traduit en français.

Des nouvelles mécaniques intelligentes, et une grosse durée de vie

La réussite qu’est le mode Histoire n’est que le premier point fort de toute une suite de qualités. Nous utilisions, plus haut, le qualificatif généreux, et c’est sûrement celui qui sied le mieux à l’expérience globale proposée par Mortal Kombat 11. Beaucoup d’éléments sont à looter, des simples illustrations à carrément certaines Fatalities. Tous les modes, des défis journaliers à l’incroyable Krypte, vous proposent des récompenses à la hauteur des tâches accomplies. On fait partie de ces joueurs qui aiment voir un jeu avoir l’obligeance de souligner notre implication, et c’est le cas ici. Attardons-nous un peu sur la Krypte. Celle-ci vous propose de passer en vue subjective, afin de visiter une île, dans le but de dénicher du loot. Il faudra utiliser la monnaie ingame pour ouvrir des coffres, briser des murs et autres activités qui vous permettront de découvrir de plus en plus de choses. Le contenu proposé se veut, donc, très costaud, un vrai régal pour les joueurs qui aiment les modes solo. Seule petite retenue : il vous faudra parfois beaucoup de temps pour obtenir certains items, ce qui peut s’apparenter à une sorte d’appel à la micro-transaction. En tout cas, sachez que tout peut être obtenu sans dépenser un centime.

Abordons ce qui était notre plus grande crainte : le gameplay. On avait peur que NetherRealm Studios complique la recette d’un dixième opus remarquablement équilibré. Mortal Kombat 11 parvient à modifier certaines mécaniques, tout en gardant le gros impact qu’on avait apprécié chez son prédécesseur. D’ailleurs, autant aucun autre soft de la licence n’avait autant de patate, c’est indéniable. On retrouve le socle de MK 10, avec ces variations de coups spéciaux, et surtout cette volonté de vous pousser vers l’attaque. Bien entendu les Brutalities et Fatalities sont de sortie, imaginer le contraire serait une hérésie. Elle reste bien plus aisée à déclencher qu’auparavant, mais il faudra tout de même faire preuve d’un bon sens du timing entre l’enchainement et l’endroit où le lancer. Gros changement : deux jauges de vigueur vous permettent d’effectuer des mouvements spéciaux puissants, offensifs ou défensifs. On accueille aussi le Coup Fatal, une attaque surpuissante qui ne se lance qu’une seule fois par combat, et uniquement quand la barre de vie du joueur est dans le rouge. Une mécanique parfaite pour briser le destin tracé de certaines parties, ce qui pousse les combattants à rester concentrés jusqu’au bout. Croyez-nous : en ligne, placer cette grosse offensive fait un effet monstre.

Mortal Kombat 11 est jouissif manette en mains, propose un gros contenu, soigne son univers… et impressionne visuellement. Certes, on est toujours un peu nostalgique des graphismes numériques. Mais on en a fait notre deuil, avec d’autant plus de facilité que MetherRealm Studios a parfaitement capté l’esprit de la licence. Le gore est excessif, à tel point qu’on ne peut que trouver le résultat agréablement comique. Un peu comme quand on regarde Braindead : c’est tellement exagéré qu’on ne prend pas l’aspect ultra sanglant au sérieux. Une excellente direction artistique, qui manipule avec soin le mauvais goût et le grand spectacle. Les enchainements défoncent tout, et il n’est pas rare d’en avoir la bouche bée. Un tour de force qui ne souffre d’aucune baisse de framerate. Du grand art, accompagné d’une bonne bande originale, énergique comme il faut et tout à fait dans la continuité de c qu’on entend dans la licence depuis ses débuts. Gros travail donc, signé Wilbert Roget II.

Note : 18/20

Quatre ans après un MK 10 qui mettait déjà tout le monde d’accord, NetherRealm Studios récidive avec un opus incroyablement généreux. Mortal Kombat 11 ose proposer de nouvelles mécaniques assez fines, qui ajoutent du suspens dans des combats toujours aussi impressionnants. Bien entendu vous ressentirez toujours ce plaisir d’esthète en déclenchant les fameuses et très inventives Fatalities, mais il faut bien dire que, depuis quelques jeux, ce n’est plus la seule force de la licence. Ses modes solos se révèlent soignés au possible, et la stabilité du online ne souffre d’aucune anicroche. Voilà l’un des gros hits de 2019, qu’on retrouvera à coup sûr dans notre classement du jeu de l’année !

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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