article coup de coeur

[Test] eFootball PES 2020 : Konami mise tout sur le gameplay

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Konami
  • Editeur : Konami
  • Date de sortie : 10 septembre 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

La simulation de foot qui propose les meilleures sensations

image gameplay pes 2020
Pour casser les lignes, il faut construire.

C’est devenu une ritournelle depuis de longues années : chaque rentrée est rythmé notamment par la sortie des deux mastodontes de la simulation de football, PES (dorénavant eFootball PES 2020, il va falloir s’y faire) et FIFA. Deux des licences les plus fameuses du jeu vidéo, pour un objectif en commun : accrocher l’attention des grands fans du ballon rond, de ceux qui peuvent même se taper un Brest-Dijon sans sourciller. Aussi, ces séries provoquent des débats parmi les plus enflammés. Qui est le plus réaliste, le plus beau ? Lequel occupe le plus longtemps, a le plus de licences ? Ces questions reviennent sans cesse, mais les deux camps ne peuvent nier un élément important : historiquement, c’est PES qui a ouvert le bal. Et pour ce millésime, il est possible que l’ancêtre soit leader.

« International Superstaaaaaaar Socceer… Deluxe ! ». Bon sang, comme ça en jetait, et comme ça ne nous rajeunit aucunement. La licence de Konami est passée par des années bien noires, mais cela fait quelques éditions que l’on sent un véritable renouveau. Et autant vous le signifier de suite : eFootball PES 2020 valide pour ce bon cette nouvelle donne. Attardons-nous, tout d’abord, sur les modes de jeu phares. Très attendu au tournant, en l’absence de Ligue des Champion et de la Ligue Europa, la Ligue des Masters reste ce gros  morceau, véritable doudou des joueurs solitaires. Le contenu, qui vous propose de gérer l’ensemble du club, que ce soit l’identité de votre coach (vivant ou décédés, de Zico à Gullit, en passant par Bebeto, Cruyff, ou inénarrable Maradona), tout ce qui entoure les matchs dont les conférences de presse ou les entrainements, les transferts, la tactique ou, bien entendu, les matchs. La nouveauté de cette saison, c’est l’emballage. On a droit à plus de cinématiques, et les menus ont enfin été simplifiés. C’est plus aéré, plus précis aussi. Seul bémol : le menu pour la disposition de l’effectif sur le terrain, beaucoup trop ramassé pour convaincre.

eFootball PES 2020 reprend, bien évidemment, les matchs rapides, que ce soit contre l’IA, ou en multi (local et en ligne). Autre revenant, le mode Vers Une Légende. Rappelons qu’il s’agit de prendre le contrôle d’un seul joueur, qu’il soit tout à fait véridique ou créé par vous-même. Nous vous conseillons la seconde solution, histoire de pouvoir personnaliser votre champion de A à Z, que ce soit sur le physique, les attitudes ou la position sur le terrain. Pour ce qui est de votre équipe de départ, c’est toujours le jeu qui décide pour vous, même si le joueur peut préciser tout cela en optant pour un championnat. Allons, encore une fois, droit au but : le cheminement est le même que celui de PES 2019. On a toujours les échanges de mails avec les agents ou le coach adjoint, des conférences de presse très cosmétiques. L’agencement des menus s’avère le même que celui de la Ligue des Masters, ce qui est bon pour la cohérence, mais un peu moins pour l’originalité sur la longueur. Sinon, la caméra est toujours placée de base assez éloignée du joueur, mais vous pouvez modifier tout ça dans les options. Il va vraiment falloir que Konami se penche sur ce mode dès l’année prochaine, sous peine qu’on n’en perçoive plus trop l’intérêt.

Très attendu, myClub est clairement le mode le plus populaire du moment. Et eFootball 2020 est conscient de cela. Il s’agit de construire sa propre team, avec une personnalisation bien précise. Votre pays, votre équipe, puis la signature du contrat pour le coach en fonction de sa tactique (on vous conseille Gallardo pour commencer, très équilibré), et l’acquisition de joueurs en prêt. L’agent reste un élément de grande importance pour le recrutement, et le suspens lors de la présentation fonctionne toujours aussi bien. Il est question, comme d’habitude, de gratter des points de toutes les façons possibles, afin de les dépenser sur les stars. Les plus fainéants passeront par les micros-transactions avec de l’argent réel, histoire de « packer » au plus vite. Du coup, et comme pour FIFA, l’équilibre est dévoyé au profit du gain. Mais ça, c’est l’époque ma pauvre Lucette ! Sinon, on a toujours les joueurs de légende, avec ces cartes dorées très classes qui émoustilleraient un rocher. On a désormais droit aux statistiques, histoire de créer une plus grande précision. Enfin, Matchday est totalement original, et c’est une bonne surprise. Il s’agit d’une compétition hebdomadaire, dans laquelle vous opterez pour l’une des deux équipes imposées. Pendant la semaine, vous ne pourrez jouer qu’avec celle-ci, et serez opposés à des joueurs qui ont choisi l’autre club. Vous gagnez des points selon vos actions, vos beaux gestes, ce qui provoque un classement. Le meilleurs des deux teams se rencontrent dans une partie retransmises en direct, au sein même du jeu. Simple, et très prenant, même si atteindre le Graal de la présence en finale nous paraît très lointain.

Quel plaisir, que de construire ses actions !

image test pes 2020
Les ralentis mettent en évidence les belles animations.

Si, pour vous, c’est le gameplay qui prime dans une simulation de foot, alors eFootball 2020 se doit de rejoindre votre ludothèque. De ce côté, la concurrence est à la traine, assez nettement. Nous ne parlerons pas de révolution, mais d’une sacrée consolidation de bases déjà très, très solides. On retrouve, donc, cette emphase sur la construction, avec cette nécessité de bien faire circuler le ballon, d’utiliser la largeur afin de bouger le bloc adverse, et placer des mouvements en profondeur plus incisifs. Tactiquement, c’est du plaisir brut : qui a joué au foot retrouve les impératifs. L’intelligence artificielle reste de bon niveau, avec des positionnement plus vrais que nature. On prend plaisir à casser les lignes, contourner les défenses les plus compactes. Par contre, les gardiens sont toujours un peu imprudents, et ce dès que le niveau est à moins de 85. Dommage, il faut vraiment rectifier ça au plus vite, tout comme les quelques erreurs d’arbitrage pas seulement dues mauvaise foi. La présence d’Iniesta pendant le développement du jeu n’était pas seulement un élément marketing. Sa contribution, avec le dribble en finesse, distille encore plus de plaisir dans le beau jeu. Il vous faudra pas mal de matchs pour bien maitriser ce nouveau stick droit, mais c’est un effort récompensé une impressionnante sensation de fluidité.

On le sait tous, si PES est à la traine c’est dans les licences officielles. Chaque année, petit à petit, les choses évoluent. Mais, cette année encore, il est indéniables que eFootball PES 2020 est, à ce niveau, moins satisfaisant que son concurrent. Grande absente du soft : la Bundesliga. On retrouve trois de ses clubs, dont le Bayern Munich, dans le Reste du Monde, et ça laisse un goût amer. Aussi, les clubs anglais et espagnols n’ont toujours pas leurs noms officiels (ni leurs maillots et logos), il faudra passer par la case personnalisation. Un véritable naufrage ? Que nenni ! Comme nous l’avancions plus haut, le titre fait bien mieux que ses prédécesseurs, et ce n’est pas pour rien. Tout d’abord, les fondus de foot baveront devant la présence de championnats certes exotiques mais passionnants. Au programme, et tout en officiel : l’Argentine, la Chine, la Colombie, le Brésil (division A ou B), le Chili, la Russie, la Belgique, la Suisse, la Turquie, la Hollande et même la Thaïlande. Oui, un bon gros Boca Juniors-River Plate, dans une Bombonera pleine à craquer, c’est désormais possible. Et fichtre, que c’est bon ! Aussi, la Juventus est désormais chasse gardée de PES : elle est ici officielle, et en totale exclusivité.

Techniquement aussi, eFootball 2020 n’est pas pleinement satisfaisant, même s’il y a du progrès. Attention, cela ne signifie pas pour autant que le rendu visuel n’est pas bon. Il l’est pendant les matchs, avec des animations toujours aussi exceptionnelles, provoquant d’ailleurs une inertie idéale au cours des actions. Toujours pendant les parties, on remarque encore plus de ce sens du détail né depuis quelques éditions : les joueurs se chamaillent plus ou moins méchamment, on sent bien l’impact de l’état de forme dans la disponibilité. Quant aux carrures, elles sont désormais tout ce qu’il y a de plus crédibles, et réalistes. On fait de suite la différence entre un Germain et un Benedetto, par exemple. En fait, la seule anicroche provient de l’animation des visages. Elle n’est pas encore au point, et cela se remarque surtout pendant les cinématiques des différents modes. Les expressions font forcées, pas naturelles. Autrement, on n’a remarqué aucune baisse de framerate. Quant aux commentaires français, ils sont toujours assurés par Margotton et Tullet. Le résultat commence à être trop pantouflard : il va falloir que Konami pense à assurer de nouvelles voix à l’avenir. On pense surtout à l’anglais, rarement dans le ton de l’action. Enfin, l’ambiance sonore des stades s’avère convaincante, avec les chants populaires pour les stades les plus vivants. Ah, le Vélodrome…

Note : 16/20

eFootball PES 2020 est le roi incontesté du gameplay. On prend énormément de plaisir à la construction du jeu, à bouger le bloc adverse pour mieux briser les lignes. Belle et agréable surprise : le dribble en finesse n’est pas une facilité marketing, mais une mécanique qui vous demandera du temps pour être totalement maitrisée. Aussi, on applaudit la refonte des menus, plus lisibles que jamais. Il est simplement dommage que les différents modes n’embarquent pas plus de nouveautés, et que le sujet des licences soit toujours épineux. Mais est-ce réellement handicapant, manette en mains ? Clairement non, alors tout dépend de votre philosophie. Si, pour vous, ce sont les sensations qui priment, alors vous tenez là le meilleur jeu de foot pour cette année.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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