article coup de coeur

[Test] GRID : Codemasters assure l’essentiel, et même plus

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Codemasters
  • Editeur : Codemasters
  • Date de sortie : 11 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

GRID se relance à toute allure

image test grid
Chaque course se termine en fanfare.

Gran Turismo, Wipeout, Ridge RacerBurnout : le jeu de course a cela de passionnant qu’il multiplie les saveurs. Il y en a pour tous les goûts, autant pour ceux qui recherchent les sensations les plus proches du réel, ou pour les autres qui ne désirent que du fun. Entre les deux, les titres sont rares. Et ce n’est pas un hasard, car trouver l’équilibre entre l’arcade et la simulation est un projet ambitieux, et pas toujours heureux. Aujourd’hui, c’est Codemasters qui tente sa chance, et c’est déjà un espoir. Car ce studio est sûrement celui qui, en ce moment, assure les plus belles productions dans le genre : F1 2020DiRT Rally 2.0. Est-ce pour autant qu’ils sont à l’abri d’un mauvais pas ? Ne faisons pas durer le suspens : si celui-ci peut survenir, ce ne sera pas avec GRID.

Nous l’avions croisé voilà quelques mois pour une preview, dont nous sommes sortis assez emballés, il est désormais temps de vérifier si GRID tient totalement la route. Mais tout d’abord, rappelons le principe de cette licence. Elle est la continuité d’une autre série, aujourd’hui oubliée mais qui fut populaire notamment sur la toute première PlayStation (en 1997, ça ne nous rajeunit pas) : TOCA. On en retrouve cette volonté de nous propulser dans des courses avant tout sensationnelles. Comprenez par là que c’est le grand spectacle qui est privilégié, avec des prises de décision aussi folles que jouissives à tenter. Mais ce n’est pas tout : on met aussi en avant les belles action, par le biais d’un système de points. Ainsi, suivre une bonne trajectoire, se lancer dans un dérapage de folie, dépasser un adversaire, tout cela compte. Cela, c’est la base, et cet opus, au titre volontairement dénué de superficialité, tricote quelques nouveautés.

Commençons par la conduite, car c’est bien elle qui nous a le plus séduit. GRID n’est certes pas une simulation, mais ne pensez pas non plus faire face à un système aussi permissif qu’un Mario Kart. N’espérez pas non plus vous en sortir sans faire usage du frein, d’ailleurs une aide à la trajectoire est présente à l’écran. Le but n’est pas de vous punir à la moindre erreur, la philosophie du soft se situe même aux antipodes de cela, mais il fallait bien proposer des courses qui restent tout de même un minimum réalistes. La physique des bolides joue aussi un rôle important dans cet équilibre, on la sent particulièrement dans les virages, et ce quelle que soit la catégorie de voiture que l’on dirige. Signalons ici que les sensations peuvent aussi être maitrisées par le joueur. Il existe quelques aides à la conduite, mais aussi différents mode de difficulté. Autant vous prévenir qu’une très large fourchette de joueurs est invitée à la fête, nous recommandons le titre tout autant aux nouveaux venus qu’aux plus expérimentés. Et que les deux ne se cachent pas : ils utiliseront tout autant la fonction de rembobinage. Même s’il nous est avis qu’il ne faut point trop en abuser, sous peine de transformer le jeu en promenade de santé.

Une IA agressive qui participe au grand spectacle

image gameplay grid
Gardez toujours un œil sur les concurrents…

Dans GRID il faut conduire, mais aussi faire attention aux adversaires. On aborde ce qui est, selon nous, l’autre grande réussite du soft de Codemasters : l’intelligence artificielle. On avait remarqué, lors de la preview, à quel point elle pouvait être agressive en mode Normal. Si vous élevez encore la difficulté, les concurrents peuvent carrément se révéler machiavéliques. Ceci est soutenu par une idée que l’on juge intelligente : le concept d’ennemi juré. C’est très simple, si vous gonflez un peu trop un adversaire, il va vous prendre en grippe et vous le faire payer. Pour vraiment s’en rendre compte, au-delà de la signalétique à l’écran, il faut jouer au moins en Normal, sinon on passe à côté de cette feature primordiale. Vous êtes là, à tenter une belle trajectoire et paf, celui sur qui vous aviez pris appui sur le précédent virage vous rend la pareille. Cela imprime une sacrée énergie aux courses, lesquelles ne manquent pas d’accidents en touts genres. En fait, on n’a jamais eu l’impression que l’intelligence artificielle est sur un rail, et c’est un excellent point.

GRID vous propose des modes de jeu très classiques : une carrière, du multijoueur, de la course à la volée (course ou contre la montre), et un peu de personnalisation. La carrière est sans aucun doute le gros morceau du jeu. Elle n’est aucunement scénarisée, et se divise en sept catégories de course : GRID World Series, Touring, Stock, Tuner, Fernando Alonso, Invitational. Vous l’aurez compris, chacune s’accompagne de son propre esprit, par exemple Invitational vous proposera notamment de conduire une Mini Cooper. La plus étonnante reste la Fernando Alonso. Un peu comme Iniesta avec PES 2020, le pilote espagnol a participé au développement du jeu en tant que consultant. Dans les épreuves à son nom, on conduit notamment des F1000, ce qui provoque encore un peu plus de nervosité dans la prise en mains. Signalons que l’évolution, dans cette carrière, est assez décontractée. Il ne faut pas obligatoirement gagner une compétition pour en débloquer une autre, même si les jusqu’au-boutistes viseront évidemment les trophées d’or à 100%.

Signalons, côté contenu, que chaque fin de chaque course est synonyme de gain d’expérience. On gagne des niveaux, ce qui provoque l’accumulation de récompenses cosmétiques (bannières, plaques…). Aussi, le menu Profil vous permet de vérifier où vous en êtes dans l’accomplissement d’objectifs, comme par exemple passer dix secondes sur deux roues. Tout cela gonfle un peu une durée de vie pas exceptionnelle, mais tout de même bien solide. Enfin, la technique était attendue au virage. GRID s’avère plutôt joli. Notez que nous avons testé le jeu sur PlayStation 4 standard, et qu’elle n’a pas été prise à défaut. On remarque de jolis effets, notamment quand la tôle rentre en collision avec celle d’un adversaire, et l’impression de vitesse reste optimale. Aussi, les environnements brillent par leur richesse. Le rendu des dégâts, lui, est convenable sans en faire des tonnes. Côté son, on n’est pas spécialement fan des commentateurs. Si les doublages français forment une très sympathique attention, les répliques ne sont pas assez nombreuses, ne se déclenchent pas toujours au bon moment. Et le bruit des moteurs varie entre l’insuffisant (les F1000) et l’agréablement vrombissant (tout ce qui est Touring, Stock, GT…).

Note : 16/20

Codemasters continue de rouler sur le domaine du jeu de course, avec une aisance déconcertante. Cette relance de la licence GRID n’est pas encore tout à fait parfaite, mais elle brille par un équilibre des sensations plus que satisfaisant. On apprécie tout particulièrement l’ambiance survoltées des courses, et l’agressivité de l’intelligence artificielle. La construction du mode Carrière est peut-être un peu trop plate, et les bruitages manquent de panache, mais rien qui ne puisse s’oublier. Voilà un jeu de course accessible à une très large fourchette de pilotes en herbe, et très accrocheur.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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