[Test] Stranded Sails : quand un naufrage a du bon

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Lemonbomb Entertainment
  • Editeur : Merge Games
  • Date de sortie : 8 novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un jeu plaisant à découvrir

image test stranded sails
Un naufrage peut aussi être une renaissance idéale.

Le domaine vidéoludique est parcouru par différents courants. Même si, quelques fois, les joueurs ont l’impression qu’un succès populaire provoque des suites et clones sans fin (rappelez-vous des tonnes de TPS grisâtres sortis après Gears of War), notre travail est aussi d’ouvrir la voie vers d’autres contrées. En ce moment, le Battle Royale est à l’honneur, et beaucoup de studios s’y perdent. D’autres phénomènes émergent, peut-être moins sur les radars, mais très intéressants à aborder. Parmi ceux-ci, on compte la belle activité du sous-genre Aventure agricole, comme le récent Doraemon : Story of Seasons. Et Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands, distribué par Just For Games, s’y inscrit pleinement.

Paru au sein d’une période très chargée en grosses sortie, Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands a pourtant son mot à dire sur pas mal de points. Tout d’abord, son ambiance, bien soutenue par des textes entièrement traduits en français. Celle-ci parlera beaucoup aux joueurs pas nés de la dernière pluie, avec pas mal d’inspirations venus de grands hits. Jugez plutôt : un (ou une, c’est au choix) moussaillon fuie la grise ville en compagnie de son père, et de quelques citoyens étouffés par cet environnement devenu anxiogène. On embarque tous sur le bateau du paternel, en direction d’un Nouveau Monde plein de promesses, d’opportunités. Seulement, en cours de navigation, une tempête éclate et c’est le naufrage. Alors que les terres visées étaient décrites comme fraiches, voire gelées, le territoire sur lequel on accoste bien malgré nous s’avère chaud. Donc pas de doute : c’est un échec pour nos aventuriers. Ils vont devoir le surmonter, non seulement en survivant grâce aux denrées qu’offrent la nature, mais aussi en partant à l’exploration des îles avoisinantes. Vous la sentez, la saveur du récit qui rappelle clairement The Legend of Zelda : Link’s Awakening, ou les plus récents Dragon Quest Builders 2 et Ys VIII ?

De ces trois jeux, Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands ne s’en approche que du côté de la mise en place du scénario. Par la suite, on se situe plus du côté d’un Harvest Moon à tendance exploration. Du coup, on retrouve les grands classiques : la gestion des récoltes, la construction de matériel (ou crafting, pour les amateurs d’anglicismes) et la fatigue. Les trois sont intimement liés, et vous comprendrez vite que pour avoir une chance de découvrir les mystères de ces îles, il va falloir minutieusement préparer vos pérégrinations. En effet, la jauge de stamina fond comme neige au soleil, que vous marchiez ou courriez. D’ailleurs, c’est un peu trop le cas : on aurait apprécié que cette mécanique soit un peu plus permissive. Pour la remplir, il est nécessaire de se concocter de quoi se nourrir. Du coup, vous allez tout d’abord devoir vous concentrer sur vos plantations, dont le temps de pousse diffère selon les graines. Pour cuisiner, par contre, c’est plus problématique : le système repose sur le pifomètre. C’est en expérimentant qu’on trouve les meilleurs mets, mais pour cela il faut trouver le bon ordre de cuisson. Cela fait trop appel au hasard, du coup on se contente de trouver la meilleure possible, puis on la répète à volonté. Cela sera bien vite complété par la pêche, et les deux mécaniques brillent par une simplicité rafraichissante : on creuse, on arrose, on attrape du poisson, tout cela sans complexe, ni volonté de tirer vers la simulation.

Une douzaine d’heures de jeu bien remplies

image gameplay stranded sails
Les récoltes sont centrales dans Stranded Sails.

Les récoltes forment le pilier central du jeu : sans elles, vous n’irez pas bien loin sur ces îles. Car Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands va vous demander de sortir du confort de votre camp, et ce afin d’en savoir plus sur votre environnement, et même de découvrir quelques secrets que nous tairons ici afin de ne rien dévoiler. Pour ce faire, il va falloir là encore procéder par étape. Ne pensez pas rejoindre un autre rivage à la nage ! Du coup, la phase de construction de matériel s’avère elle aussi très importante. Il sera donc nécessaire de récupérer de la matière première, comme du bois et d’autres choses qui seront très utiles dans votre quête à la préparation d’un nouveau navire. Des coffres, plus ou moins cachés un peu partout, vous réserveront des surprises, mais vos outils se révèlent aussi d’une grande aide. On les obtient notamment en rencontrant vos collègues échoués, lesquels rejoindront le camp. Un conseil : faites attention à leur moral, car s’ils sont contents ils n’hésiteront pas à vous récompenser, par exemple en perfectionnant les outils.

Vous avez de quoi construire un moyen de contourner une problématique (corde, échelle etc), vous protéger et vous nourrir ? Bien, il est temps de partir à l’aventure. Dans ces phases, Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands peut vite devenir stressant, car la jauge de fatigue est décidément du genre à se faire la malle trop rapidement. Si elle est totalement vidée, c’est l’échec. Attention aussi à votre fatigue, qui vous poussera au repos, sinon le personnage n’en sera que plus faible. Grâce à la longue vue, il est possible de remarquer des terres remplies d’intérêt, et le jeu rend très bien cette impression que l’on est tout petit face à ce qui nous attend. On évolue doucement, chaque pérégrination nous emmène un peu plus loin, et surtout on ne revient jamais les mains vides. Le studio de développement Lemonbomb Enertainment (édité par Merge Games) a bien travaillé son contenu, et surtout le rythme de découverte. Par exemple, les combats, très basiques, ne s’ouvrent à nous qu’après moult péripéties. On apprécie aussi la roue des choix, qui provoque une ergonomie agréable et limpide. Cela manquera peut-être un peu de challenge pour les joueurs initiés au genre, et le concept reste tout de même assez répétitif quand on arrive à la douzaine d’heures au compteur (le temps qu’il vous faudra pour terminer l’histoire), mais ce phénomène reste tout de même assez bien combattu par la dose d’activités proposée.

Techniquement, Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands tient plutôt bien la route. On a bien noté quelques baisses de framerate, mais rien de bien grave ni de remarquable pour qui n’a pas des yeux montés sur ressort. La direction artistique joue avec les moyens humbles du studio de développement : les textures sont sciemment simplistes, et les contours des personnages marquent clairement une envie de donner dans le néo-rétro. Cela fonctionne bien, on apprécie cette personnalité qui joue un rôle majeur dans le sentiment de légèreté qui domine l’expérience. Côté musique, Linda Treffler rend des compositions un peu courtes dans leurs boucles mais tout à fait agréables, rendant idéalement l’aspect paradisiaque, mais parfois dangereux, de ces îles. Là encore, c’est une qualité qui joue un rôle essentiel dans l’atmosphère réussie de ce titre.

Note : 14/20

Stranded Sails : Explorers of the Cursed Islands a sa carte à jouer si vous recherchez un jeu qui associe farming léger, exploration rythmée et crafting efficace. On a tout de même quelques retenues, comme cette jauge d’endurance qui se vide trop rapidement, ou la concoction des recettes qui repose sur le hasard, mais globalement cela ne vient pas trop impacter le plaisir de jeu. Ajoutons que la durée de vie, d’une douzaine d’heures en ligne droite, s’avère juste costaude ce qu’il faut pour ne pas trop que le trip soit contrecarré par l’inévitable répétitivité du concept, et l’on obtient un soft plaisant à découvrir.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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