Caractéristiques
- Titre : Star Wars : L’Ascension de Skywalker
- Titre original : Star Wars: The Rise of Skywalker
- Réalisateur(s) : J. J. Abrams
- Avec : Adam Driver, Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac, Lupita Nyong'o, Domhnall Gleeson, Anthony Daniels, Kelly Marie Tran, Mark Hamill, Carrie Fisher, Keri Russiell et Billy Dee Williams.
- Distributeur : The Walt Disney Company France
- Genre : Science-fiction, Aventure
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 142 minutes
- Date de sortie : 18 décembre 2019
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Le fan service avant tout
Après Le Réveil de la Force qui avait relancé la saga même si, pour certains, ce n’était qu’un remake d’Un Nouvel Espoir et Les Derniers Jedi qui avait cassé les codes de la saga et avait divisé à sa sortie, les épaules de J.J Abrams devaient être bien lourdes pour sortir un film qui devait à la fois conclure cette nouvelle trilogie, mais aussi la saga des Skywalker. Une tâche trop lourde ? Découvrons-le tout de suite. Avant de commencer, cette critique ne contient aucun spoiler ou révélations sur le film. Pour résumer, Palpatine est de retour et le temps presse pour la Résistance pour sauver la galaxie. Voilà. C’est tout ce que nous dirons sur l’histoire. Passons maintenant au cœur de ce qui nous intéresse.
Le scénario, écrit par J.J Abrams et Chris Terrio, nous entraîne donc dans une course contre la montre. Et il y a déjà un problème d’entrée de jeu : cela va trop vite, certaines révélations et « corrections » par rapport à l’épisode 8 sont expédiées. De plus, on doit emmagasiner un maximum d’informations pour que l’intrigue avance au plus vite. Le film prend un bon rythme de croisière après une demi-heure/trois quarts d’heure jusqu’au final qui, lui, n’est pas précipité. L’histoire en elle-même s’avère plutôt sympathique, plongeant dans la mythologie de la saga, avec quelques bons retournements de situations, mais il y a vraiment beaucoup trop de choses dans celle-ci. L’Ascension de Skywalker a la dure tache de vivre en tant que film, mais aussi de conclure une trilogie et une saga. En tant que film, c’est ce qu’il y a de plus compliqué, les références aux autre opus de la saga sont trop nombreuses pour en faire un long-métrage qui se suffit à lui-même. En terme de conclusion de la trilogie, celle-ci est tellement bancale, maintenant qu’on a le recul nécessaire, que même certains points n’ont pas été éclaircis. Une personne aurait dû chapeauter cette trilogie et lui donner une ligne directrice claire, comme Kevin Feige le fait avec Marvel.
Alors oui, Les Derniers Jedi ayant divisé lors de sa sortie, le scénario de cet épisode 9 est là pour brosser les fans dans le sens du poil. On ne compte pas les caméos physiques ou vocaux pour nous faire sentir que c’est la fin de la saga des Skywalker. Et il faut dire que c’est une des chose qui marche le mieux. Autre point positif : il y a une vraie scène d’émotion et un final en apothéose. Nous avons aussi tout de même été surpris par deux-trois choses, comme les droïdes, surtout C-3PO, qui ont vraiment un rôle dans l’intrigue. Nous pensions également que la défunte Carrie Fisher n’aurait le droit qu’à une ou deux scènes maximum mais ce n’est pas le cas, pour notre plus grand plaisir. Enfin, de façon plus générale, il y a des petites choses qui ne marchent pas et d’autres qui marchent mieux, mais surtout, le gros point faible du scénario, ce sont les dialogues, d’une pauvreté assez affligeante.
Le fond et la forme
Si sur le fond il y a à redire, sur la forme c’est un peu mieux. Visuellement, le long-métrage fait le job. On a le droit à divers types de planètes mais surtout, J.J Abrams nous offre de bonnes idées visuelles, surtout lors d’un des combats entre Rey et Kylo Ren. Il perd de ses tics visuels (oubliez les lens-flare) pour une réalisation plus propre et surtout plus posée que d’habitude. On sent aussi, grâce à la direction photo de Dan Mindel, qu’il a voulu s’éloigner, légèrement, de son travail du Réveil de la Force et donner ainsi une identité visuelle propre à ce film, tout en restant dans les codes de la saga. Les effets-spéciaux sont de très bonne qualité sauf pour une scène — vous saurez laquelle dès le premier visionnage, tant celle-ci est horriblement ratée. Le rythme de L’Ascension de Skywalker est plutôt bon, on ne s’ennuie pas et les 2h22 passent rapidement. La musique de John Williams est au niveau. Pour conclure cette saga, le compositeur reprend les thèmes majeurs des neuf épisodes. Il apporte un sens épique au long-métrage comme il sait si bien le faire.
Côté casting, il faut dire ce qui est : ce n’est pas très bon. Daisy Ridley n’a que trois expressions. John Boyega surjoue, comme à son habitude. Oscar Isaac est moins insupportable que dans Les Derniers Jedi. Seul Adam Driver s’en sort vraiment beaucoup mieux. Son personnage étant le plus intéressant, il donne une nouvelle dimension à Kylo Ren/ Ben Solo. La défunte Carrie Fisher, même si elle n’a pas tourné de scène pour cet opus et que celle-ci proviennent de scènes coupées des épisodes 7 et 8, offre une dernière apparition émouvante. Billy Dee Williams reprend parfaitement le rôle de Lando Calrissian, on sent que c’est un plaisir pour lui et du coup ça l’est pour nous.
Vous l’aurez compris, Star Wars : L’Ascension de Skywalker a de bons et de mauvais, voire très mauvais points. Le long-métrage peine à conclure les arcs scénaristiques lancés par l’épisode 7, sauf pour Kylo Ren, sans prendre de gros raccourcis. Cela donne au final un film qui précipite son intrigue tout en multipliant les références aux neuf épisodes pour conclure la saga des Skywalker. Pas un mauvais film, mais pas un bon non plus. Une conclusion de la saga satisfaisante pour une dernière trilogie bancale.