[Test] SaGa Scarlet Grace Ambitions : un opus plus tactique

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Square Enix
  • Editeur : Square Enix
  • Date de sortie : 3 décembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

SaGa Scarlet Grace : Ambitions se découvre enfin en Occident

image gameplay saga scarlet grace ambitions
Dans SaGa Scarlet Grace : Ambitions, vous passerez d’une ville à l’autre par le biais de la map.

La mise en avant de la licence SaGa, par Square Enix, est du genre à beaucoup nous plaire. Il faut bien écrire que cette série, très populaire au Japon (où elle est même considérée comme des plus importantes), est une totale découverte pour nous, alors même que la réputation des Romancing SaGa, dont on a récemment testé le troisième opus, est encore à faire en Occident. Difficiles, foisonnants, exigeants même, ces jeux ont aussi la particularité de proposer plusieurs personnages, pour autant de destins à découvrir. Aujourd’hui un peu oublié, la saga revient avec SaGa Scarlet Grace : Ambitions, soft qui fut disponible en 2016 sur PlayStation Vita, et uniquement au Japon.

Comme toujours dans cette licence, SaGa Scarlet Grace : Ambitions peut se reposer sur un récit aussi solide que la durée de vie. Ici, votre cheminement débutera par des questions posées de manière bien énigmatique. En fonction de vos réponses, l’intelligence artificielle va vous proposer un personnage principal, parmi quatre disponibles. C’est, déjà, le premier signe d’un soft d’une générosité indéniable : ce quatuor implique autant de scénarios différents. Et dans chacun d’eux, vos décisions pourront vous emmener sur différents événements. Autant vous dire que pour essorer le titre, il va falloir lui consacrer beaucoup de temps : rien que pour un seul d’entre eux, on frôle les cinquante heures, et sans avoir réalisé toutes les quêtes annexes. Multipliez par quatre, et vous comprendrez à quel point la rejouabilité est imposante.

Le point commun, entre les quatre histoires de SaGa Scarlet : Grace Ambitions, c’est le grand antagoniste : Fire Bringer. Un véritable porteur de chaos, qui aura rendu les armes après mille ans de combat acharné contre l’humanité. C’est dans le monde d’après, alors que le conflit semble réglé, que le récit débute. Seulement voilà, la reconstruction de l’Empire n’est pas un long fleuve tranquille, et de graves querelles sont à l’origine de divisions dramatiques. C’est précisément à cet instant que ce qui était endormi menace de se réveiller. Si la direction artistique est assez mignonne, cela ne doit pas vous faire penser qu’il en sera autant pour l’atmosphère créée par l’écriture. Celle-ci se veut plutôt sombre, et la toute fin de notre parcours, vécue avec le fermier Leonard, nous a réservé son lot de noirceur. Signalons que les trois autres protagonistes (le bourreau Balmaint, la noble Urpina et la très mystérieuse Taria) diffèrent grandement par leur caractère, ce qui ne fait qu’ajouter à l’envie de retourner dans cet univers.

SaGa Scarlet Grace : Ambitions est un RPG japonais qui tente beaucoup de choses, et pourra décontenancer les amateurs de ce genre de jeu. Un peu à l’image d’un Final Fantasy 13, il va falloir oublier l’exploration des villes. Mais ce n’est pas tout : tirez aussi un trait sur les phases de donjon. Dans ce J-RPG, tout se passe sur une carte, par le biais de laquelle on peut rejoindre la destination qui fera avancer le récit, ou un endroit qui se définit comme une succession de combats. Dans une cité, un dialogue avec un personnage important pourra se lancer, notamment afin de recueillir des informations importantes pour une quête (qu’elle soit principale, ou annexe). Par contre, aucune place n’est laissée à l’exploration, et c’est ce qui pourra principalement rebuter les amateurs de grandes aventures. Pas de trésors cachés, ni de dédales à inspecter. Le plaisir se trouvera ailleurs, comme dans cette impression de réellement influencer le cours de l’histoire, par le bais des réponses aux dialogues, mais cela créé tout de même un manque.

Des combats très prenants

image test saga scarlet grace ambitions
Le système de combat est aussi tactique que passionnant.

Le monde de SaGa Scarlet Grace : Ambitions pourrait, dès lors, s’avérer un peu vide de substance. Mais il n’en est rien. Car l’autre pilier du RPG japonais, le combat, s’avère d’une consistance réjouissante. Mieux, on fait face à l’un des systèmes les plus brillants qu’il nous ait été permis de découvrir, du moins récemment. La forme de ces joutes se révèle pourtant assez classique : un tour par tour rythmé par une ligne du temps (non chronométrée) qui informe de l’ordre des attaques. Mais attention, ça ne fait que commencer. Tout d’abord, vous allez vous voir confier un nombre d’étoiles, un peu moins que le nombre de combattants que le groupe embarque. Et chaque attaque coûte un de ces astres à cinq pointes. Voilà qui conforte l’idée principale de ce soft : le choix. Car, vous vous en doutez, votre offensive se paiera plus chère selon son caractère. Balancer un coup surpuissant est une arme à double tranchant : si elle porte sur l’ennemi, alors tout va bien. Mais dans le cas où elle échoue, alors les autres combattants seront réduits au silence, et vous allez prendre cher. Voire très cher, tant certaines oppositions sont redoutables. D’ailleurs, signalons que chaque boss représente un mur de difficulté parfois colossal, poussant parfois à de longues phases de levelling.

Des niveaux qui se gagnent de manière étrangement aléatoire. SaGa Scarlet Grace : Ambitions est un peu trop flou à ce niveau, ne donne jamais d’indices sur ce qui provoque le gain de level, que ce soit pour l’amélioration des PV ou de maitrise d’une arme. Aussi, le soft ne vous prévient pas au sujet d’une information capitale, que nous vos livrons en prévenant d’un possible spoiler de gameplay. En effet, le joueur doit sans cesse expérimenter en combat, et la découverte d’un avantage peut perdre en puissance si elle n’est effectuée par vous-même. Vous voilà prévenus, et voici : il faut user le plus possible d’attaques à effets, comme le poison. C’est sans aucun doute ce qui fonctionne le mieux face aux différent monstres, et particulièrement contre les boss de la seconde moitié de cheminement. Mettez aussi le paquet sur l’importance de l’ordre de passage, sonnez les antagonistes afin que leurs forfaits reculent sur la ligne du temps. Il en va de votre réussite.

SaGa Scarlet Grace : Ambitions parlera forcément aux joueurs qui apprécient les systèmes de combat solides, les histoires passionnantes, mais aussi les directions artistiques efficaces. Cette patte particulière, on la doit à l’une des artistes les plus douées du Japon : Tomomi Kobayashi, à l’oeuvre sur la licence SaGa depuis le tout premier opus. Vous la connaissez peut-être aussi pour ses travaux sur l’excellent Shin Megami Tensei 4. Son style très baroque éclabousse le character design, et même l’apparence de la map, très rafraichissante. Par contre, elle ne peut rien pour les environnements lors des combats, pauvres en textures et répétitifs. C’est beau, et ce aussi bien pour les yeux que les oreilles. Les musiques de Kenji Ito s’accordent parfaitement avec l’ambiance visuelle. Certains thèmes pourront même émouvoir, lors de passages clés de l’histoire. Seule ombre au tableau artistique : le jeu n’embarque que des sous-titres anglais. Dommage pour l’accessibilité, mais un niveau de maitrise moyen de la langue de Shakespeare suffira pour s’en sortir.

Note : 15/20

Square Enix a bien eu raison de proposer la découverte de ce SaGa Scarlet Grace : Ambitions, autrefois uniquement disponible au Japon. Sa relative complexité, notamment au niveau des combats, en fait un JRPG de belle qualité. Licence SaGa oblige, le soft prend quelques risques, au risque parfois de tenter des paris aussi forts que clivants. On pense principalement à cette absence d’exploration, qui pourra étonner voire rebuter. Ou à ces niveaux que l’on gagne sans trop savoir pourquoi. Mais on conseille de s’accrocher, tant le titre fourmille de bonnes idées, et propose une durée de vie plus que satisfaisante à l’aide de quatre personnages aux destins bien différents. Grosse rejouabilité, combats passionnants, ajoutons une direction artistique réjouissante, et l’on obtient un opus de belle qualité.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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