[Test] Sniper Ghost Warrior Contracts : l’épisode de la maturité

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : CI Games
  • Editeur : CI Games
  • Date de sortie : 22 novembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Sniper Ghost Warrior Contracts revient à une formule sage mais séduisante

image article sniper ghost warrior contracts
Sniper Ghost Warrior Contracts met le paquet sur la visée.

Voilà quelques années, nous avions testé Sniper Ghost Warrior 3, qui avait d’ailleurs récolté une bonne note. Il faut bien dire que le jeu, s’il ne s’était pas attiré que de bonnes critiques, nous avait pourtant séduit à la fois pour son socle, le tir de précision, mais aussi l’ambition, certes démesurée d’un point de vue technique, de son monde ouvert. La licence, toujours tenue par CI Games (distribué sous nos latitudes par les bons soins de Just For Games), vit toujours, notamment grâce à une communauté solide. Et, en attendant un hypothétique quatrième épisode canonique, voilà que le studio lance Sniper Ghost Warrior Contracts, un opus qui devrait plaire aux amateurs de belles lunettes.

Sniper Ghost Warrior Contracts est l’occasion d’un changement de forme immanquable : on passe d’un vaste monde ouvert à une division par zones plus modestes, mais tout de même imposantes. Cette modification de paradigme entraine aussi une recomposition de la gestion de l’histoire. En effet, le récit ne pouvait pas être narré de la même façon, et CI Games s’est adapté avec un certain talent. Les fans de la licence Hitman reconnaitront sans mal un certain style : il est question d’incarner Seeker, un mercenaire embauché par une société mystérieuse, afin de réduire au silence des cibles, toutes actrices d’un conflit politique majeur entre la Fédération de Russie et une Sibérie toute fraichement devenue indépendante. Bon, ça ne respire pas la grande originalité, et les briefing rappelleront immédiatement la teneur de ceux vécus par l’agent 47. Mais ça reste tout de même assez audacieux pour nous tenir intéressé, jusqu’à une fin peut-être un peu trop en forme de « à suivre ».

Le passage à une division par zone est certainement l’élément le plus décisif de de Sniper Ghost Warrior Contracts. Comme bon nombre d’amateurs de cette licence, nous avions peur que ce retour à la normale ne bride les bonnes intentions du troisième opus canonique, en terme de possibilités d’approche pour nos assassinats virtuels, mais il n’en est rien. Une fois que la cible est précisée, c’est à vous de trouver le meilleur moyen de faire l’omelette, mais pas sans casser des oeufs. Si vous pensiez foncer droit au but, il va falloir vous rappeler que la série ne vous rendra pas la vie facile, même si un assaut frontal reste possible à la condition de tout de même faire preuve de stratégie. Tentez donc de vous armer d’un automatique et de vous lancer dans un carnage : c’est peine perdue, même si les armes de poing figurent dans l’arsenal comme dernier recours. Dès lors, mieux vaut bien scruter le terrain, choisir un endroit à la visibilité dégagée, et enchainer les headshots du mieux possible. Oui, on a bel et bien le choix dans cette nécessité de se trouver une planque, comme quoi l’open world peut être détourné quand on a de l’idée.

Quelques passages à la difficulté déséquilibrée

image test sniper ghost warrior contracts
Le jeu prend place en Sibérie, dans cinq grandes zones.

« Enchainer les headshots », c’est clairement présomptueux. En terme de gameplay, Sniper Ghost Warrior Contracts se place dans la droite lignée de ses prédécesseurs : on est pile entre l’action et la simulation, avec tout de même plus d’emphase envers cette dernière. Ne soyez pas effrayés, vous passerez les premières minutes sur une phase d’apprentissage salvatrice. Elle replacera un peu la prise en mains, laquelle ne révolutionne pas spécialement la recette sur les principales subtilités. La principale reste la visée, rendue ardue par la gestion de la respiration, de la distance et du vent. Se stabiliser n’est pas une mince affaire, et le travail de reconnaissance non plus. Pour aider Seeker dans sa tâche, ce dernier se voit confier un masque à la pointe de la technologie, qui fait intervenir des informations en réalité augmentée directement sur les environnements. Cela vous facilitera la tâche, surtout quand il est question de trouver ces fichus drones, parfois difficiles à repérer. On retrouve clairement le feeling de la licence, mais avec encore plus de finesse dans la gestion des distances. Ici, il va vraiment falloir apprendre à composer avec celle-ci, et parfois vraiment décadrer afin de profiter du vent. Cela demande un apprentissage qui peut s’avérer long et fastidieux, mais le jeu en vaut la chandelle.

Cinq grandes zones (bunker, port, vallée, forteresse et embranchement) sont au programme, et toutes accompagnées d’une multitude de missions annexes, ce qui assure à Sniper Ghost Warrior Contracts une belle rejouabilité. Ajoutez un système de gain d’argent, afin de consolider l’arsenal, et même de l’améliorer. On a aussi des objets à collecter ici ou là, donc côté duré de vie c’est très honorable. On a pu en voir la fin en une douzaine d’heures, sans pour autant atteindre le 100%, loin de là. Que de bonnes choses au programme, mais on doit tout de même relever un défaut assez marquant : si vous vous faites repérer, attendez à subir les dix plaies d’Égypte. Outre que les ennemis nous décèlent trop facilement, c’est la durée de l’état d’alerte qui nous chiffonne. Pour la contrer, il suffira de se réfugier dans des hautes herbes, ou le premier contenant venu, mais tout de même. Aussi, sachez que la difficulté se veut parfois élevée, surtout dans le dernier quart du cheminement, où ça devient parfois exaspérant tant tout se joue à un cheveu près.

Techniquement, Sniper Ghost Warrior Contracts tient plus ou moins la route, malgré des bugs de collision parfois saugrenus. Les environnements ne se renouvellent pas énormément, mais la Sibérie restera toujours ce lieu enneigé bourré de charme. On relève un certain soin dans les éclairages. Aussi, il faut appuyer sur le level design, très intelligent et s’appuyant sur la verticalité. Sachez aussi que la fameuse kill cam, idéale pour bien savourer ses exploits, se fait plus brutale que jamais. Les corps sont démembrés, les impacts bien rendus : du tout bon. CI Games n’est pas un studio né d’hier, et cela se ressent tout autant manette en mains qu’à l’écran. Par contre, on regrette un sound design pas toujours équilibré. Et même quelques petits loupés, comme un tir non accompagné de son bruitage. Enfin, les thèmes musicaux nous plongent plutôt efficacement dans une ambiance high tech et haletante. Il faut dire qu’on retrouve Mikolai Stroinski, que vous connaissez sans doute pour ses travaux sur The Witcher 3 ou The Vanishing Of Ethan Carter.

Note : 15/20

Sniper Ghost Warrior Contracts n’est pas un opus « pour patienter », mais bel et bien l’épisode qui assoit définitivement la licence aux commandes de ce genre si particulier qu’est le tir au fusil de précision. En se passant d’un monde ouvert, au profit de cinq grandes zones bien chargées en contenu, CI Games parvient à rendre un jeu assez efficace pour satisfaire les amateurs. On apprécie aussi la petite patte très roche de Hitman, sans non plus tomber dans la bête copie. On a tout de même quelques regrets, comme une difficulté parfois déséquilibrée, ou une technique qui souffle le chaud et le froid, mais globalement il s’agit d’une expérience recommandée.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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