article coup de coeur

[Test] Hardcore Mecha : de si beaux robots

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : RocketPunch Games
  • Editeur : RocketPunch Games
  • Date de sortie : 14 janvier 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Hardcore Mecha, l’une des très bonnes surprises de 2020

image test hardcore mecha
Hardcore Mecha fait parler la poudre.

Sorti de l’ombre en 2016, lors d’une annonce que peu avait remarqué, Hardcore Mecha est pourtant le genre de projet à l’aura pré-sortie indéniable. Trois éléments en faisaient un soft attendu au sein de notre webzine. Tout d’abord, il s’agit d’un jeu de mecha, ces robots gigantesques popularisés en Occident grâce à Goldorak, et récemment mis en valeur dans Pacific Rim. Oui, on les aime ces grosses machines, preuve en est l’espoir que nous fondions en Left Alive, dont le résultat s’est malheureusement avéré très décevant. Deuxièmement, il s’agit d’un des titres du China Hero Project, initiative de Sony afin de soutenir la sortie de productions chinoises d’envergure. Troisièmement, et là on fait dans le détail qui fait fondre le fan d’animé, Hironobu Kageyama se charge de la chanson-titre. Vous le connaissez pour les génériques de Dragon Ball Z  et Saint Seiya, excusez du peu. Malgré pas mal de retards à son passif, on frémissait à l’idée de le découvrir. C’est chose faite, et l’on en sort comblé.

Harcore Mecha est à féliciter pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le mode solo est de grande qualité, alors qu’on redoutait le contraire depuis que les développeurs du studio RocketPunch Games ont annoncé un certain focus sur le multi. Dans les fait, c’est assez faux et, comme votre humble serviteur est du genre ours solitaire, pour le coup on ne s’en plaindra pas. En conséquence, on se retrouve avec un scénario bien écrit, du genre à commencer à vous prévenir : ce jeu est fait pour les amateurs de « japanimation ». Le joueur y incarne Tarethur, un jeune homme qui fait partie de forces lourdement armées, des mercenaires. Le groupe se voit confier la mission de récupérer un agent secret étrangement disparue sur Mars. Voilà le départ d’une aventure qui va vous projeter en plein conflit politique, révolutionnaire pour être plus précis. Rien de bien surprenant, mais ça n’en reste pas moins attachant d’un bout à l’autre, notamment grâce à de belles cinématiques, et des cutscenes écrites avec soin. Signalons ici que le jeu est sous-titré en anglais, mais demande un niveau de maitrise minimal de la langue, c’est très accessible.

Imaginez un Run and gun 2D à la Metal Slug qui rencontrerait de légères mécaniques de RPG, tout en louchant un peu sur l’ambiance (visuelle et scénaristique) d’un Super Robot Wars. Vous secouez bien fort avec une prise de décision salvatrice concernant le rendu du poids des mechas (chaque pas provoque une secousse), et vous obtenez Hardcore Mecha. Le mode solo vous lance dans huit chapitres, divisés en dix-huit niveaux, au sein desquels il va falloir faire parler la poudre. Dans les faits, la recette accouche d’un jeu d’action très intense, qui met le paquet sur la courbe de progression du joueur. Ce dernier sera sans doute un peu décontenancé en tout début de parcours, tant le robot géant marque son poids. Mais, au fil des secondes, la prise en mains gagne en puissance, et le comportement de l’avatar n’en devient que plus plaisant. Il répond au doigt et à l’oeil : corps à corps, saut, dash, différents tirs à munitions, et parfois un peu tout ça en lévitation, ces actions s’impriment rapidement à l’esprit. Surtout que tout s’avère efficace selon les opposants.

Un jeu soigné dans tous les détails

image gameplay hardcore mecha
Les mechas provoquent un sacré spectacle.

On avance, et on rentre dans le lard des ennemis. Mais n’allez pas penser que Hardcore Mecha est bêtement bourrin, vous tomberiez sur un os. Si le genre lui-même encourage à la course vers l’avant, la difficulté vous poussera à prendre soin de chacune des décisions à prendre. On pense surtout aux combats de boss, tellement épiques qu’ils s’imprimeront immédiatement dans votre mémoire. Aussi, sachez que les cinq derniers niveaux représentent un véritable mur de challenge, tout autant qu’un pic dramatique intense. Que les joueurs les moins courageux se rassurent, un mode Facile leur est dédié. Mais même là, il faudra tout de même s’attacher à bien ramasser de l’argent en cours de niveau, afin d’améliorer les statistiques du robot (chargeur plus grand, meilleure puissance etc), voire même à lui apprendre des super attaques aussi impressionnantes que dévastatrices. Sachez, aussi, que quelques phases vous sortiront de votre zone de confort. On ne vous en dit pas plus pour ne pas gâcher la surprise, mais un indice : il est parfois nécessaire de retrouver le plancher des vaches…

Récompenses de fin de niveau, préparation avant de rentrer dans ceux-ci, Hardcore Mecha ne réinvente pas la roue. Par contre il la fait tourner à vive allure. Il vous faudra au moins huit heures pour le boucler (elles vous paraitront moins en nombre, tant le temps passe vite), et débloquer le mode Survival. Ce contenu n’est pas un simple ajout, n’existant que pour flatter l’égo de ceux qui termineront le soft, mais une véritable aventure à part entière. Pas de scénario cette fois, mais des gros combats contre des vagues d’ennemis qui, une fois exterminés, vous rempliront les poches d’éléments utiles dans le but d’améliorer le mecha, mais aussi pour permettre la construction de nouveaux robots géants. C’est aussi là qu’on admirera le gros travail de RocketPunch Games sur le design de ces machines (entre quarante et cinquante disponibles, et on ne les a pas tous débloqué), du bonheur pour les yeux. C’est certes un peu répétitif, mais quel plaisir dans le gain de puissance sans cesse renouvelé. Enfin, le mode multi reste le plus discutable, même s’il reste efficace et soigné. Ce contenu est jouable jusqu’à quatre, en PVP, mais les serveurs sont tristement vides pour le moment. Heureusement, c’est aussi disponible en local, et le 1 versus 1 s’avère tout de même assez tonique pour convaincre le temps de quelques parties. Il manque tout de même le sel du solo, cette courbe de progression remarquable…

Vous l’aurez compris, on a particulièrement apprécié la direction artistique de Hardcore Mecha. C’est assez incroyable de constater à quel point la petite équipe chinoise de RocketPunch Games a tout compris des codes de ce genre typiquement japonais. Les robots sont tous fantastiques, dommage qu’il n’existe pas de musée pour les admirer de plus près. Aussi, les environnements traversés se renouvellent bien. On avait un peu peur en tout début du solo, avec une mine pas très originale, mais ça se diversifie largement par la suite, tout en restant parfaitement cohérent avec le récit. Techniquement, on est aussi enjoué : pas de baisses de framerate, les animations déchirent (ah, cette patate qui se dégage du robot !), les explosions et sources de lumière en mettent plein la vue. Une preuve de plus que la 2D peut s’avérer au moins aussi impressionnantes que la 3D, quand elle est maitrisée comme dans ce soft. Enfin, la partie audio n’est pas en reste, avec des thèmes (composés par Jian’an Wang, Tianxiang Gao et Eddy Liu) qui ne font qu’ajouter à la saveur épique qui domine l’expérience. Les basses sont très utilisées, c’est un bonheur au casque. La participation de Hironobu Kageyama ne fait que rajouter de l’entrain à notre engouement, avec un thème bourré de peps, peut-être un peu trop accompagné de bruitages du jeu sur les premiers instants. En tout cas, le titre gagne encore plus de points au rayon du fan service positif grâce à cet invité de luxe. Quant aux doublages, ils sont assurés en japonais, ce qui ne fait qu’ajouter à l’authenticité de la passion de RocketPunch Games pour le genre mecha. Bravo à eux.

Note : 16/20

Si on vous avez dit que l’un des jeux les plus remarquables de ce début d’année 2020 serait issu du China Hero Project, vous ne l’auriez sûrement pas cru, et nous non plus. Pourtant, Hardcore Mecha a tout du soft de belle qualité, pour qui apprécie le Run and gun, la tendance RPG et la culture des robots géants. Avec son solo très soigné, sa direction artistique au top et son gameplay fignolé dans les moindres détails, ce titre nous a convaincu. À peine pourra-t-on regretter l’absence de ce nous appelons une feature massue (une originalité qui fait la différence), et un multi pas aussi foufou qu’annoncé. Mais cela ne remet nullement en cause notre constat : Hardcore Mecha, c’est du très bon.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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