[Test] Samurai Shodown : la Switch sort le katana

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Nintendo Switch
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PlayStation 4
    • PC
    • Stadia
  • Développeur : SNK
  • Editeur : SNK
  • Date de sortie : 25 février 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Samurai Shodown fait saigner la Nintendo Switch

image test samurai shodown
Samurai Shodown propose une autre vision du jeu de combat.

Si la Nintendo Switch excelle dans bien des domaines, on ne peut pas dire qu’elle soit prise d’assaut par les bons jeux de combat en 2D. Cette console en compte forcément, on citera l’incontournable Dragon Ball FighterZ, mais nombreux sont les joueurs à avoir relevé ce fait, que l’on explique notamment par la problématique des Joy-Con (on y reviendra plus bas). En tout cas, les amateurs de ce genre seront tout de même ravis de voir débarquer celui qui a égayé l’année 2019 d’un versus fighting plutôt en berne : Samurai Shodown, par le désormais bien ressuscité SNK.

Sorti en 2019 sur les autres consoles, Samurai Shodown se voyait confié non pas une mais deux missions. Tout d’abord, relever le jeu de combat en 2D, qui ne traverse pas une très bonne époque à quelques exceptions près. Aussi, il fallait faire revivre une licence certes très connue et respectée par les spécialistes, voire les trentenaires élevés à Player One et Console +, mais pas vraiment grand public. Issu de SNK (dont le King Of Fighter 14 marquait le retour en grande forme), donc très clairement prestigieux aussi bien en terme de gameplay mais aussi d’accessibilité (il fallait aller en arcade, ou se trouver un pote aux parents financièrement assez solide pour posséder une Neo-Geo afin d’y jouer), le premier Samurai Shodown a renversé les esprits, en 1993. En effet, c’est bien de philosophie de jeu dont on parle ici, tant elle prenait le contrepied des autres stars du Versus fighting, les Street Fighter 2 et consorts. Ici, pas ou très peu de combos : tout est question d’attaques subtilement placées, de défense appliquée et de contres ravageurs. Car un seul coup peut totalement renverser un round.

Le Samurai Shodown de 2019 reprend ce principe, et bien entendu l’édition Nintendo Switch en garde tous les principes. C’est bien le gameplay qui fait toute la différence, et ici il se fait au service d’un trip très chanbara dans l’esprit. Les duels n’ont donc rien à voir avec ceux d’un Mortal Kombat : vous n’aurez qu’un nombre minimum de commandes à retenir, et il ne vous faudra que peu de temps afin de comprendre que l’utilisation des coups spéciaux n’est absolument pas synonyme de réussite. Cela a pour conséquence des premières minutes très agréables, et ce même pour les novices les plus purs : ceux-ci pourront découvrir un soft qui revient aux fondamentaux. Coup faible mais rapide, coup moyen, coup fort mais très lent, prise, coup de pied, coup spécial et Ultra, voilà qui ne découragera pas les nouveaux venus. Cette facilité d’accès, dans les premiers instants, rappelle furieusement les raisons qui ont propulsé Street Fighter IV au rang de sauveur du jeu de combat en 2D, et nulle doute que le titre ici testé pourra faire partie de votre playlist de soirée entre potes.

Très fun à maitriser

image gameplay samurai shodown
Attention à bien maitriser votre allonge.

Par contre attention, sachez que cette première couche ne fait qu’encourager à la découverte. Car, ensuite, une fois le principe bien digéré, vous allez devoir maitriser pas mal de subtilités. Rassurez-vous, rien d’opaque ou de trop pointu, on n’est pas dans un Guilty Gear, mais Samurai Shodown demande tout de même un peu de maitrise à haut niveau. Tout d’abord, la maitrise des allonges, différentes selon les personnages (au nombre de seize). Vos sens du placement et du timing seront déterminants, car prévoir l’attaque de l’adversaire se fait au moins aussi important que votre capacité à contre-attaquer. L’esquive reste aussi une technique difficile à bien utiliser, on vous conseille d’ailleurs de ne pas vous approcher du mode en ligne sans l’avoir maitrisée, sinon ce sera un carnage. On en vient rapidement à se prendre pour Zatoichi, et ce sentiment se fait de plus en plus grisant au fil de parties parfois très, mais très tendues : on passe plus de temps à observer les actions de l’ennemi, à tenter de se projeter dans le coup d’après. Un jeu délicieusement tactique donc, dans lequel le pifomètre ne vous sauvera jamais les miches. Par contre, on ne peut que vous encourager à sortir le pad pro pour y jouer : décidément, on ne se fera jamais aux petits boutons des Joy-Con, pas du tout pensés pour ce genre d’expérience…

Samurai Shodown se devait aussi d’assurer un bon contenu. Il est exactement le même que sur les autres consoles. On a donc un très bon Entrainement, indispensable pour se familiariser avec des mécaniques que, nous tenons les paris, vous n’étiez pas habitués à appliquer. Le mode Histoire, lui, assure le strict minimum : il s’agit d’une succession de combats entrecoupés de cutscenes mettant en scène les personnages. C’est un regret : on aurait tellement aimé que SNK aille plus loin, propose par exemple une gestion du personnage, de son arme, de ses capacités. Pour continuer de bien vous perfectionner, un petit tour par le Contre-la-montre peut rendre service. Ou, plus excitant, le Dojo nous paraît une priorité. Le premier n’est aucunement original, par contre second s’avère bien plus excitant. Il est question de combattre le plus des fantômes, soit des opposants fabriqués par un programme interne du soft. Ces opposants sont particulièrement affutés, puisque leur intelligence artificielle est évolutive : elle s’adapte à votre style, et c’est assez bluffant. Bien entendu, on peut aussi compter sur du multi en local et online, ce dernier n’étant pas très satisfaisant dans son matchmaking, ni en terme de latence.

Techniquement, Samurai Shodown version Nintendo Switch est évidemment moins reluisant que sur PlayStation 4 ou Xbox One. Le truc, c’est qu’à la base le jeu n’était pas spécialement hyper beau non plus. Ici, le crénelage se multiplie, et un flou entoure les personnages. La fluidité, elle, reste plutôt bonne même si elle n’est pas constante : quelques super attaques font baisser le framerate, aussi bien en docké qu’en portable. Signalons, d’ailleurs, que le résultat est un chouïa plus fin dans la première configuration, même si ce n’est pas la panacée. Heureusement, la direction artistique sauve les meubles. Clairement, SNK a apprécié Street Fighter IV à sa juste valeur pour ce qui est des effets de lumière. Mais ce n’est pas tout, on y voit aussi un grand respect de l’art japonais, tant certains stages pourraient faire penser à de véritables tableaux. Aussi, la violence est bien présente (une option existe pour la désactiver), avec des démembrements qui jouent un grand rôle dans l’impact des coups. Le character design, lui, se fait tout aussi exemplaire : Haohmaru n’a jamais été aussi bien rendu. Rendons aussi hommage à la très belle bande originale signée Tate Norio, un nom bien connu des adorateurs de jeu vidéo japonais : il a participé (parfois sous son vrai nom, Yasuo Yamate) aux OST des licences Contra, Ninja Gaiden ou encore Final Fight. Il utilise, ici, des sonorités purement japonaises, et ses thèmes parfois calmes cachent une rythmique idéal pour distiller une tension palpable. Du gros boulot sonore, à n’en pas douter.

Note : 15/20

Réjouissez-vous, la Nintendo Switch accueille enfin un nouveau bon jeu de combat. Samurai Shodown ravira les amateurs de versus fighting qui cherchent à renouveler leurs expériences : ici on est plus dans l’attention portée à l’ennemi, au coup précis, à la contre-attaque tranchée, que dans le pifomètre désespérant. La prise en mains se veut ainsi à double portée : les premiers instants se révèlent rafraichissants, tant les commandes sont faciles à bien retenir. Puis, dans un second temps, on découvre des couches de mécaniques plus pointues, mais là encore aisées à déchiffrer. Ainsi, on pourra recommander ce soft à un large public, lequel s’éclatera dans des duels d’une rare intensité. On regrettera simplement un mode Histoire léger, et une technique irrémédiablement moins bonne que sur les autres consoles.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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